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L’Iran s’apprête à réduire sa consommation d’essence
13.01.2007

En vertu de la prochaine loi de « management » de la distribution du carburant, qui entrera en vigueur dans le cadre du nouveau budget de la prochaine année iranienne, le gouvernement d’Ahmadinejad prévoit de développer les transports en commun, d’encourager l’usage des moteurs à gaz ou au diesel et surtout de rationner l’essence ! Cadeau du Nouvel An (21 mars) du régime et sans doute une mesure pour mettre la pression sur le peuple.



Selon le journal IRAN, la voix officielle du régime, la mesure serait une réponde efficace contre le gaspillage d’un produit vital. Un plan similaire avait déjà été prévu cette année, mais finalement le Parlement avait approuvé une rallonge budgétaire pour importer 2 milliards de $ supplémentaires d’essence raffinée pour les automobiles.

Toutefois il est utile de préciser que pour faire face efficacement à la demande, la rallonge demandée par le gouvernement aurait dû être de 3,5 milliards de $. L’an passé, Kamal Daneshyar, le président de la commission iranienne de l’énergie avait déjà annoncé un rationnement en prétextant qu’il n’y avait que trois solutions, rationner, vendre l’essence trois fois plus cher (à 3000 rials le litre = 0,3 $) ou enfin 5 fois plus cher.

La loi de rationnement de l’essence devrait rapidement être soumise au Parlement Islamique. Elle serait accompagnée d’un hypothétique plan de développement des transports en commun. Or, l’Iran est un très vaste pays, éminemment rural et avec des infrastructures absentes ou défaillantes et ce plan irréaliste et d’avance voué à l’échec prévoit que 75 % de la population bénéficie de transports en commun. Le plan prévoit également d’éliminer tous les véhicules non conformes et pollueurs pour qu’à l’issue de celui-ci plus aucune automobile « obsolète » ne puisse circuler sur les routes du pays. Ce projet est aussi prétentieux que méprisant.

Les iraniens ne sont pas dupes. Il s’agit des nouveaux slogans révolutionnaires car la réalité est bien différente, à la fois à propos de l’essence mais aussi à propos de l’automobile et le supposé gaspillage des conducteurs iraniens.

Automobile | Le prix d’achat de l’automobile est astronomique et correspond à plusieurs années de salaires d’un fonctionnaire. De plus cette mesure ne concerne pas réellement la population, mais les Pasdaran et les dirigeants qui possèdent le plus grand parc automobile de l’Iran. Il y a moins d’un véhicule pour 10 personnes et en dehors des cercles du pouvoir, le parc automobile iranien est antédiluvien et date d’avant la révolution.

Essence | Plus probablement, il y aura des restrictions de distribution d’essence vers les transports en commun car l’augmentation du prix du carburant est pratiquement exclue. Là aussi, les Pasdaran sont dans le coup. L’essence iranienne, qui est subventionnée, est achetée à bas prix par l’Armée des Gardiens de la Révolution et revendue à 10 fois son prix en Turquie ou en Afghanistan.

Par conséquent, les restrictions toucheront sans doute les transports en commun et c’est d’ailleurs l’objectif du régime de faire payer à la population les effets supposés des sanctions. Rappelons que les sanctions énergétiques n’ont pas encore été décidées ou appliquées et que cette situation est le résultat de la mauvaise gestion du régime des mollahs. Mais étant donné que le peuple iranien espérait la sanction sur l’essence afin de handicaper la mobilité des Pasdaran et autres forces anti-émeutes, le régime a décidé de retarder ce risque, tout en punissant les iraniens.

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[Pour en savoir + sur l’approvisionnement iranien en essence : -Pétrole : L’économie iranienne est un château de cartes -(20.01.2006)->http://www.iran-resist.org/article1351] WWW.IRAN-RESIST.ORG

Transports en Commun | A titre d’exemple, hier les journaux iraniens ont fait état d’un projet gouvernemental de privatisation des transports en commun ! Ce qui serait en contradiction avec le fameux plan de développement des transports en commun. En revanche, ce projet de privatisation des bus répond à notre question sur la campagne de diabolisation et de dénonciation de la dangerosité des taxis sans permis. Cette dernière campagne va également déboucher sur un projet d’encadrement des taxi au noir.