Pendant la première guerre mondiale, les Allemands tentèrent de soulever les pays musulmans contre les Britanniques et utilisèrent un réseau d’espions afin d’organiser la lutte armée, allant jusqu’à diffuser la rumeur selon laquelle le Kaiser lui-même s’était converti à l’Islam. Le plus célèbre des agents germaniques fut Wilhelm Wassmuss, dénommé « le Lawrence allemand », qui s’infiltra en Perse et créa des troupes armées en y enrôlant des combattants issus des tribus nomades.

Mais avec la défaite de l’Allemagne, ses protagonistes Moyen-Orientaux et notamment iraniens l’oublièrent jusqu’à l’arrivée au pouvoir d’Adolf Hitler et le réarmement de ce pays. Or, à part un petit cercle de connaisseurs (officiers ou intellectuels de droite), les Iraniens savaient peu de chose du Nazisme et à l’instar de Chandra Bose en Inde, voyaient plutôt en Hitler une occasion pour combattre Anglais et Russes, que comme modèle idéologique.

Quant à Reza Shah, au contraire de ce que prétendirent les Britanniques afin de justifier l’invasion illégale de l’Iran, il n’avait pas de sympathie particulière pour l’homme fort de Berlin et ses liens avec lui n’étaient qu’opportunistes et unilatéraux puisqu’il n’a nullement inquiété les juifs iraniens alors que les Nazis le lui demandaient.

Par ailleurs, fort de bon sens et d’expériences, Reza Shah se souvenait des pillages des soldats allemands sur le sol iranien pendant la Grande Guerre et, n’étant point naïf, savait qu’une Allemagne trop forte ne constituait pas non plus une voie idéale.

C’est ainsi qu’il leur préférait plutôt les Américains, à l’époque lointains et isolationnistes. C’est dans cette même logique qu’il accorda finalement la première concession pétrolière affranchie de l’Anglo-Iranien affranchie de l’Anglo-Iranien à une société américaine et non allemande, pourtant favorite au départ. Enfin, sur un plan idéologique, remarquons que le régime de Reza Shah s’inspirait plus du scoutisme anglais que de la jeunesse hitlérienne.

Les Nazis n’étaient d’ailleurs pas dupes du jeu de Reza Shah et ne le voyant pas prêt à soutenir l’axe en déclarant la guerre aux alliés, multiplièrent leurs attaques envers sa personne par le biais des émissions en langue persane de Radio Berlin, l’accusant d’être un agent à la solde des Anglais.

A la suite de l’invasion de l’Iran en 1941, le peu de vrais supporteurs du Nazisme en Iran furent déportés par les forces russo-britanniques et l’on n’entendit plus parler de cette idéologie en tant qu’organisation structurée, jusqu’à récemment, où des inconnus se sont mis à créer mille et un partis Nazis iraniens. Plusieurs constats laissent à penser que ces partis sont des créations du régime des Mollahs et inexistants dans les faits :

 Personne n’avait entendu parler de ces soi-disant partis avant l’affaire de la négation de l’Holocauste par le régime des mollahs.

 Ces « partis » ne semblent avoir aucun membre, ni même de sympathisants. Leurs sites se résument le plus souvent à un simple blog, compliquant par ailleurs l’identification de leurs auteurs.

 En lisant leurs sites, hormis quelques images d’Epinal, nous remarquons leur méconnaissance totale du Nazisme et de ses idéologues comme Joseph Goebbels, Alfred Rosenberg ou Oswald Spengler. Tout au contraire, nous y retrouvons les slogans chers aux islamistes. Visiblement, nous ne sommes pas en face de personnes éprises d’une certaine idéologie comme on pourrait en trouver sur le site StormFront.org, mais d’individus ayant de vagues idées sur le sujet.

 Tous ces « partis » cherchent à se montrer viscéralement anti-régime islamique. Pourtant le langage ordurier utilisé pour insulter le régime ressemble comme deux gouttes d’eau à celui pratiqué par les islamistes.

 En insérant des liens amicaux sur leurs sites, ils tentent de s’identifier avec des mouvements ou organisations de résistance iraniennes, politiques ou culturelles, en particulier les anti-islamiques comme Fravahr.org, mais ces dernières avouent ne pas les connaître, ni s’y intéresser.

 Certains, pour maquiller encore plus leur appartenance islamiste, n’hésitent pas à intercaler des images de femmes nues. Là encore, les auteurs se dévoilent involontairement par le caractère machiste et obscène de leurs commentaires, très courant chez les islamistes (voir à ce sujet les caricatures d’un certain Haji-Agha qui dénonce la liberté sexuelle en Occident mais, de par sa production, affiche en réalité son propre penchant obsessionnel pour le sexe !)

Le régime des Mollahs, faute d’excellence dans autre chose, est devenu maître dans l’art de la désinformation et du brouillage des pistes. Ne sachant pas se battre sur le terrain des idées, il ne fait que miner le champ de bataille. Ses efforts seront néanmoins vains si nous apprenons à déceler ses pièges.

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