« Avec l’avènement du réveil islamique et l’apparition de la République Islamique en Iran, le camp occidental doit faire face à une menace formidable » : Ce discours qui peut paraître triomphant et peu rassurant est en fait l’expression d’une faiblesse extrême et d’un isolement du régime des mollahs dans la communauté des pays musulmans.

Selon Khamenei, ce sont les ennemis « colonialistes » qui ont « planté les graines de la division et de la discorde » entre les musulmans. Le guide du régime des mollahs attribue la montée des sentiments anti-chiites à « cette perfide politique (occidentale) qui tire profit de l’ignorance de la foule et de la faiblesse des chefs des pays islamiques ». Khamenei et le régime qu’il représente sont dans une double impasse : l’isolement croissant dans les milieux d’affaires et l’isolement dans le monde musulman y compris la branche chiite. L’argument principal du discours de Khamenei en témoigne.

Dans ce discours, le chef du régime des mollahs a évité de nommer l’Irak alors que ce pays musulman est actuellement le plus meurtri. En effet, il aurait été malvenu de sa part de citer l’Irak alors que les musulmans qui suivent l’actualité sont au courant de l’ingérence des mollahs en Irak et de leur volonté de profiter du chaos irakien pour mettre sous pression les Américains. Cette attitude nourrit un sentiment anti-chiite de grande envergure. Dans l’impossibilité de se désoler du chaos que lui- même a ordonné, Khamenei a longuement évoqué l’effort des méchants semeurs de discorde qui cherchent à « supprimer les mouvements de libération dans les pays islamiques pour dominer ces pays et d’y instaurer ou d’y renforcer des régimes autoritaires… »

Parle-t-il de l’Irak ou du conflit israélo-palestinien ? Dans les deux cas, selon les thèmes chers aux musulmans intégristes, des mouvements de libération luttent contre une entité dominante non musulmane. Mais si le sujet irakien est tabou, Khamenei a également évité de nommer explicitement le Hezbollah car là aussi, la guerre privée des mollahs aux dépens de la souveraineté libanaise crée des sentiments anti-chiites (et anti-iraniens) et divise cette même « communauté unie des musulmans ». Hormis les 10 à 15000 membres du Hezbollah, il n’est pas certain que la majorité des chiites libanais approuve cette guerre qui dépasse à présent leurs intérêts communautaires.

En réalité le discours de Khamenei est l’expression d’une impasse idéologique de ce régime : il n’arrive pas à trouver les mots pour exprimer ses slogans et, selon ses propres formules, « tirer profit de l’ignorance de la foule et de la faiblesse des chefs des pays islamiques ».

Dans ce discours timoré et dévitalisé, Khamenei n’a également pas osé défendre l’activisme nucléaire de son régime, activisme qui déplait au sein de la communauté pour diverses raisons dont la crainte d’une hégémonie chiite sur une masse sunnite 9 fois supérieure. Ainsi Khamenei a pudiquement évoqué la volonté de ces « états semeurs de discorde » de priver « les nations musulmanes du progrès dans les domaines des sciences et de la technologie » !

Isolé sur tous les plans, le régime des mollahs cherche à colmater les brèches et répète des slogans qui ne mobilisent ni les musulmans des autres pays, ni sa propre base. Le régime des mollahs est en réalité dans une quadruple impasse : Double isolement insurmontable et double démobilisation aggravée.

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