Accueil > News > L’Iran contre-attaque



L’Iran contre-attaque
25.12.2006

Au lendemain du vote de la résolution 1737 des Nations unies imposant des sanctions à l’Iran pour son programme nucléaire, Téhéran a prévenu dimanche que l’Occident regretterait sa démarche et s’est même engagé à accélérer ses activités d’enrichissement de l’uranium.



« L’Iran n’est ni préoccupé, ni contrarié par la résolution du Conseil de sécurité », a affirmé dimanche Ahmadinejad, dont les propos étaient rapportés par l’agence de presse officielle IRNA. « Cela ne causera pas de tort à la nation iranienne mais ceux qui ont adopté (le texte) regretteront bientôt cet acte superficiel et nul… Vous devez accepter que l’Iran possède la technologie pour produire du combustible nucléaire. Et il la célébrera (le 11 Février - ndlr) lors du prochain anniversaire de la Révolution islamique de 1979, en février ».

De son côté, Ali Larijani, principal négociateur iranien dans le dossier nucléaire, a affirmé que Téhéran était aujourd’hui « plus déterminé à réaliser (ses) objectifs nucléaires ». Il a annoncé que son pays allait immédiatement mettre en marche 3.000 centrifugeuses pour enrichir de l’uranium.

Le régime des mollahs a également riposté au vote onusien en annonçant des changements dans ses relations avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), chargée de superviser ses activités nucléaires. « Il n’est pas obligatoire et il n’est pas attendu que la coopération avec l’AIEA continue sur la même base qu’auparavant », a affirmé Mohammad Ali Hosseini, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, sans fournir de précisions sur la nature des changements à venir. Les mollahs se réservent le droit de ménager le suspense.

Dimanche matin, le Parlement islamique du régime des mollahs a voté un texte invitant le gouvernement d’Ahmadinejad à adopter une attitude différente avec l’AIEA, sans toutefois fixer de calendrier précis. Après le vote, plusieurs députés ont scandé « mort à l’Amérique ! » à l’intérieur même de ce Parlement.

En réalité, les mollahs sont coincés : si le « Parlement » décide de quitter le TNP, il doit en informer l’ONU, 3 mois à l’avance, donc pendant ces 3 mois, il est tenu de coopérer avec les Nations Unies.

Le Conseil de sécurité a fixé un délai de 60 jours au régime des mollahs pour changer d’attitude et coopérer pleinement avec l’AIEA (ce qu’il n’a jamais fait – sinon nous ne serions pas là).

Mais en Iran, les décisions ne se prennent pas à l’assemblée ni par le président mais par le Conseil de Discernement (créé en 1988 et dirigé par Rafsandjani). En faisant ces déclarations grandiloquentes mais sans avoir fixé de date, les mollahs se réservent le droit de ménager le suspense, le régime des mollahs continue à faire un « chantage à l’escalade » pour amplifier la crise afin d’obtenir un consensus sur ses revendications régionales (principalement au Liban)… Et parallèlement, il accentue sa présence là où les Américains ont des intérêts, et le dernier de ces endroits stratégiques est la Corne de l’Afrique. En faisant ce choix, il menace également les intérêts français en Afrique et ceci risque de lui coûter plus cher que sa mainmise sur le Liban où la France semblait disposée à accepter le Hezbollah.

Le Hezbollah a une vocation internationale et nous l’avions écrit et nous avions aussi prévenu le Quai d’Orsay. Quand en septembre dernier à l’ONU, Jacques Chirac avait plaidé la cause du dialogue avec les mollahs, nous avions prédit que cela allait nuire aux intérêts français et les événements confirment nos prévisions et les dépassent.

Exemple américain | « Nous ne pensons pas que cette résolution soit suffisante par elle-même », a expliqué samedi le sous-secrétaire d’Etat Nicholas Burns. Selon Burns, le vote à l’unanimité de la résolution permet maintenant d’agir à plusieurs pays qui affirmaient ne pas pouvoir prendre de sanctions tant que le Conseil de sécurité ne s’était pas prononcé.

Les Etats-Unis veulent que d’autres pays (comme la Russie, L’Allemagne ou la France) les rejoignent et arrêtent de vendre des armes à l’Iran et limitent leurs exportations vers Téhéran.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

| Menaces de Saisine ou de Sanctions : contre attaque des mollahs |

| Mots clefs : Sanctions Ciblées en cours d’application |