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L’Iran surfe sur la vague des divisions américaines
21.12.2006

La Russie s’intéresse au Moyen-Orient et exploite les capacités de nuisance du régime des mollahs pour faire reculer les Etats-Unis se renforcer dans cette région tourmentée. Elle insiste sur l’impossibilité de résoudre les problèmes régionaux sans l’Iran et la Syrie. Les dirigeants Russes courtisent la Syrie.



Les Américains aussi courtisent la Syrie. Ce pays a fait un pas en direction des Etats-Unis en rétablissant les relations diplomatiques avec l’Irak. Ce geste a déplu à Téhéran et aussitôt les mollahs ont décidé de montrer qu’ils avaient le premier rôle dans la région en créant les conditions d’une impossibilité d’entente entre les Américains et les Syriens. Nous pensons que l’assassinat de Gemayel a été un avertissement aux Syriens.

Ce jeu joué par les mollahs (via un Hezbollah belliqueux au Liban et via les milices chiites en Irak) est désastreux pour la Syrie qui se voit mise à l’écart par les états arabes (sunnites) et par les Américains qui font mine de vouloir aider les opposants parfois infréquentables. La Syrie hésite entre la Russie et l’Amérique et se laisse courtiser.

Moscou sera un allié parfait capable même d’écarter les accusations portées contre Damas dans le meurtre de Hariri (exécuté par une alliance Iran-Syrie). Que peut promettre l’Amérique pour conquérir la Syrie ? Damas reçoit actuellement la visite des sénateurs démocrates américains John Kerry et Christopher Dodd, qu’Assad pourrait rencontrer à son retour de Russie. A la mi-décembre, un autre sénateur américain, Bill Nelson, lui aussi représentant du Parti démocrate, a eu un entretien avec Bachar Assad.

Il serait plus avisé de laisser la Syrie aux Russes sans chercher à créer une hégémonie que les Russes combattront en se braquant sur l’Iran.

Mais nous sommes loin d’être dans des conditions idéales : l’Amérique n’a pas « une » ligne diplomatique rassurante, les tendances se multiplient au sein de l’administration Bush et les démocrates font bande à part.

En face les Russes s’amusent et joue le temps (en tablant sur une dégradation de la situation américaine en Irak). Mais le grand problème est l’absence d’une politique américaine qui privilégierait clairement un rôle régional pour la Russie. A Hanoï, Bush a cédé des avantages économiques à la Russie, mais il faudrait aussi qu’il accepte de faire des concessions sur le plan géopolitique…

En l’absence d’une telle clairvoyance, le régime des mollahs est très à l’aise pour tirer son épingle du jeu et régner par le chaos en espérant que le chaos puisse (par défaut) servir les intérêts régionaux des Russes face à une Amérique qui ne veut pas partager.

L’Iran jouit d’une position stratégique sur l’échiquier planétaire. Celui qui le contrôlera aura un avantage sur les autres mais surtout et en même temps celui qui sera privé de ce contrôle sera très affaibli.

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