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Iran : L’AIEA, une main de velours dans un gant d’acier
24.11.2006

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a écarté une demande d’assistance iranienne pour la construction d’un réacteur nucléaire à eau lourde à Arak, les Occidentaux craignant que le plutonium produit ne serve à l’arme nucléaire.




La décision a été adoptée par consensus par les 35 États du Conseil des Gouverneurs de l’AIEA, en séance plénière, après trois jours de discussions techniques à Vienne ayant permis un compromis entre pays occidentaux et non-alignés. L’organe exécutif de l’AIEA a cependant approuvé sept autres demandes iraniennes qui n’auraient pas d’application militaire. Le régime des mollahs a une fois de plus réussi à obtenir des avantages dans le cadre de l’AIEA sans pour autant se soumettre aux obligations imposées aux signataires du TNP. Sous la direction d’El Baradei, l’AIEA reste très indulgente avec les mollahs et pourrait même revenir sur cette décision de refuser l’aide de l’agence pour le réacteur d’eau lourde en construction à Arak.

« Le projet est gelé », a déclaré El Baradei, en estimant que « la décision du Conseil des Gouverneurs » était « tout à fait liée à la confiance dans la nature pacifique (ou non) du programme nucléaire de l’Iran ». Les choses pourraient changer « si la confiance était rétablie », selon ce déclaré ami du régime des mollahs.

Dans le cadre d’un compromis, la demande d’aide technique à l’AIEA pour Arak n’a pas été rejetée mais mise de côté, ce qui a amené un diplomate du régime des mollahs à parler à juste titre « d’un simple report ».
Le régime des mollahs a l’espoir de rétablir la confiance : il vient d’autoriser une d’inspection à Lavizan, un site militaire dénué de tout intérêt pour avoir été complètement nettoyé [1] et l’autorisation a été qualifiée par El Baradei d’« un pas dans la bonne direction » !

Avant même l’annonce de cette décision plutôt molle et emprunte de beaucoup de précautions, le régime des mollahs a déclaré qu’il se passerait de l’aide de l’AIEA pour Arak, tout en estimant que l’aide était un des devoirs de l’Agence.

L’ambassadeur iranien Ali Asghar Soltanieh a même renchéri en précisant que la construction serait même accélérée pour « raisons humanitaires » parce que les « hôpitaux de son pays ont désespérément besoin des radio-isotopes » que fournira le réacteur.

Téhéran assure que celui-ci n’est destiné qu’à des usages pacifiques, notamment pour la recherche médicale. Le réacteur d’Arak d’une puissance de 40 mégawatts pourrait produire jusqu’à 12,5 kg de plutonium par an, soit de quoi fabriquer annuellement de deux à trois bombes nucléaires.

Ce gel du projet et non pas un refus ferme des demandes des mollahs nous rappelle les interminables séances de négociations entre les membres du Conseil des Gouverneurs à l’issue desquelles, le dossier iranien avait été transféré au Conseil de Sécurité.

A l’image de son obsession de résolution à l’unanimité des voix au Conseil de Sécurité, la France exige un consensus concernant les demandes nucléaires des mollahs. Traditionnellement, le Conseil des Gouverneurs de l’AIEA ne vote pas les résolutions, mais les adopte par consensus. Mais, les dossiers sensibles peuvent être soumis au vote, comme ce fut le cas en février 2003 pour le dossier nucléaire nord-coréen.

Encore une fois, le régime des mollahs s’en tire bien et trouve même l’occasion de se poser en victime. Nous devons cette victoire des mollahs à la passivité de la communauté internationale.

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