Le chef de la justice révolutionnaire islamique du Khouzestan, dont Ahvaz est la capitale, avait annoncé le 9 novembre que « 10 des 19 personnes responsables des attentats terroristes de l’année dernière (l’année iranienne se termine en mars 2006, ndlr) seront exécutées en public bientôt ».

Selon l’Association pour la défense des droits des prisonniers, une pseudo-organisation humanitaire qui sert d’alibi au régime des mollahs, 18 personnes auraient été condamnées à mort. La différence entre les chiffres cités n’a pas été expliquée et le nombre exact de personnes condamnées est invérifiable.

Dans cette affaire, les prisonniers servent au régime et à ses pseudo-ONG pour relancer un show médiatique obscène qui prouverait l’existence d’un débat démocratique sur le sujet de la peine de mort en république islamique d’Iran. Les familles des prisonniers condamnés sont utilisées dans cette mise en scène avec le concours des agences de presse du régime des mollahs. Nous sommes dans la configuration où les pseudo-avocates des droits des femmes ont fait parler d’elles quand les ONG occidentales avaient formulé des craintes pour la vie des jeunes filles condamnées à mort par pendaison ou par lapidation en Iran. Il s’agit d’une OPA gouvernementale (ou étatique) lancée sur tous les cas de violations des droits de l’homme en Iran. Il est de la plus grande importance que les ONG étrangères ne se laissent pas duper par ces pseudo-campagnes internes du régime des mollahs.

En juillet, le tribunal révolutionnaire d’Ahvaz avait condamné à mort 10 personnes pour « guerre contre Dieu et action contre la sécurité nationale », à la suite des attentats de janvier 2006 dans lesquels huit personnes avaient été tuées et 45 blessées. Ces attentats étaient très suspects : les cibles choisies étaient des sites civils. Un mouvement indépendantiste arabe n’a pas intérêt à viser des quartiers commerciaux et à tuer des civils de sa propre communauté et de se discréditer ainsi.

Motivations confuses : Le Khouzestan est frontalier de la partie chiite de l’Irak et les iraniens d’origine arabe sont des sunnites. Ils n’ont aucun intérêt à jouer aux séparatistes pour rejoindre les arabes irakiens ou de leur demander de l’aide pour se battre contre les mollahs. Ces derniers aident par ailleurs les milices chiites et sunnites d’Irak. De plus ces arabes installés en Iran sont les descendants des réfugiés arabes qui avaient fui leur pays (où ils étaient opprimés) pour s’installer en Iran où, sous le régime du Shah, ils jouissaient des mêmes droits que tous les iraniens. Le « mouvement indépendantiste arabe » d’Al Ahwaz dont on parle aujourd’hui était un groupe terroriste financé par Saddam, il y a peu de temps, et à présent il offre ses services aux plus offrants.

Ce « mouvement indépendantiste arabe » n’a pas de base populaire, ni la chance de réaliser ses objectifs. Une des grandes phobies des iraniens est le disloquement du territoire iranien et cette peur est fortement exploitée par les mollahs. Selon le régime, ce sont les américains qui utiliseraient les « mouvements indépendantistes ethniques » pour affaiblir l’état iranien et préparer les conditions d’une invasion de l’Iran. Mais nous pensons que le régime lui-même utilise cette ruse pour effrayer la population. Cependant, le Think Tank américain AEI a essayé de donner de la légitimité à des groupes terroristes comme Al Ahwaz pour promouvoir un affaiblissement de l’Iran, ce qui a incité les mollahs à faire une surenchère d’indépendantisme pour accélérer le rejet. L’AEI avait imaginé un pareil scénario pour l’Irak qui a lamentablement échoué par ce que les mollahs tenaient dans leur réseau les chefs tribaux qui étaient censés aider le Plan de l’AEI (lire « L’individu et l’ethnie ») et créer un chaos général qui ferait chuter Saddam. Aujourd’hui encore, les mollahs utilisent ce réseau qui compte des chiites, des sunnites et les deux grandes familles kurdes Talabani et Barzani. Mais hélas les stratèges de l’AEI continuent dans la voie tracée et n’admettent pas leurs erreurs. Ce sont également eux qui ont proposé Chalabi comme le futur homme charismatique de l’Irak : Chalabi était un agent des mollahs. L’AEI continue de lui apporter sa confiance et pour l’Iran, il fait la promotion de Amir-Abbas Fakhr-avar et Manouchehr Mohammadi, deux agents doubles du régime des mollahs.