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Iran, les missiles et ce qui n’a pas été dit !
04.11.2006

L’Iran fait régulièrement des manœuvres militaires pour prouver sa puissance militaire. Les deux derniers épisodes de ces shows n’ont pas été glorieux, lors du premier épisode, les mollahs ont déployé des armes fictives ou inexistantes et lors de la deuxième un accident est venu perturber la fête.



Il est vrai que ce régime a un très important arsenal composé de missiles acquis auprès de divers fournisseurs, intermédiaires, armateurs et fabricants Nord Coréens, Chinois, Britanniques, israéliens, Américains, Libyens, Syriens, Soviétiques, Russes, Français, Portugais… Et ce ne sont là que les informations des deux années 1985 et 1986. Par la suite en ayant recours à des attentats terroristes à Paris, Rafsandjani a obtenu que la France lui fournisse d’autres missiles plus sophistiqués.

La durée de vie d’un missile est d’une vingtaine d’années et généralement, les mollahs donnent les plus datés au Hezbollah. Ces exercices avec des déploiements de missiles servent aussi à utiliser des missiles en préretraite. Le propos n’est pas de nier les possibilités offensives des mollahs avec des missiles. Mais la plupart de ces missiles sont d’anciens modèles peu performants. Entre temps les mollahs ont acquis de plus récents missiles en Corée du Nord et dans les ex-républiques soviétiques (d’anciens modèles soviétiques améliorés). Malgré ces acquisitions, la milice des Pasdaran sera incapable de résister à une attaque militaire d’envergure parce qu’elle ne dispose d’aucun système de défense anti-missiles.

La Russie pourrait leur vendre le très performant système anti-missile TOR-M1 [1], mais les sanctions l’en empêcheront et si elle passe outre, elle devra en accepter les conséquences. Mais pour l’instant, la défense des mollahs est inexistante et c’est d’ailleurs ce que l’on voit sur les risibles photos de ces manœuvres, des missiles pseudo-ballistiques et les increvables SAM qui seront incapables de faire face à un tapis de bombe, des missiles MOAB, des TomaHawk ou des Cruise.

Pour l’instant, nous ne voyons que des missiles à courte-portée et nous n’avons pas assisté à un tir de missile depuis les côtes de la Caspienne pour détruire une cible sur les bords du Golfe Persique (ou bien un tir depuis Bazargan jusqu’à Tchah Bahar distant de 2000 km). Officiellement, les mollahs possèdent des missiles très performants capables de frapper une cible à 2000 km (c-à-d. Israël), mais concrètement, personne n’a rien vu de tel. Par ailleurs nulle trace de chasseurs bombardiers ou d’hélicoptères de combats !

Lors du premier épisode fantasmagorique des « Manœuvres de Prophète » qui ont eu lieu en avril dernier, le premier jour, les mollahs ont annoncé un tir de missile furtif qui s’est révélé un faux, le deuxième jour, nous avons eu droit à une super torpille qui s’est révélée être un produit russe retiré du service parce que défectueux. Lors du second épisode de déploiement de force, le régime des mollahs s’est encore ridiculisé avec son chasseur bombardier, l’Eclair, et sa bombe à guidage appelé le « Messager », le premier semble être un exemplaire unique d’un ex-F5 sur lequel les mollahs ont fait modifier ses ailes (élargi les ailes) et la seconde, une bombe anti-bunker Nord Coréenne.

Depuis trois jours, on assiste à nouveau à des tirs de missiles. Il s’agit d’opérations programmées hâtivement et ça se voit sur les photos. L’objectif annoncé serait de contrer l’effet des manœuvres navales américaines dans le Golfe Persique. Ces manœuvres avaient fait courir la rumeur d’une attaque et avaient donné espoir à nombre de nos compatriotes au point que le régime a dû modifier sa réaction vis-à-vis de cette présence hostile à proximité de ses eaux. Ce qui a échappé aux journalistes français est la justification annoncée par les Pasdaran et qui figurait sur le communiqué qu’ils ont eux-mêmes diffusé : Maintenir l’autorité du Système aux abords des frontières et dans la Capitale. Ces manœuvres ne sont pas destinées aux Américains mais à la population.

Explications | Ce sont des bombes médiatiques pour démoraliser ceux qui voudraient voir les mollahs se faire tuer sous les gravats de leurs bunkers. Le régime avait dans un premier temps communiqué sur le thème de la « Patrie en Danger » espérant rallier le peuple dans un élan patriotique, mais cela avait donné l’effet contraire à celui escompté ! La présence de l’armada d’une forte coalition internationale à proximité des rives iraniennes a été interprétée par les iraniens comme un signe de la vulnérabilité du régime et de l’imminence d’une attaque fatale et de la possibilité d’un soulèvement.

Aussitôt, les mollahs avaient changé de tactiques de communication : minimisant l’importance des exercices navals, déclarant qu’il n’y avait « aucun mouvement (militaire ou populaire) qui échapperait à leur contrôle », et à présent au lieu de parler de la « Patrie en Danger », ils bombent le torse et montrent les dents (contre le peuple évidemment).

Visiblement ça marche pour les médias européens qui ont comme d’habitude analysé les infos au premier degré (et s’intéressent aux missiles, à leurs formes etc.), en revanche ça n’impressionne guère les iraniens, civils ou bassidjis révoltés qui ont l’habitude de ces singeries et savent que le régime a peur.

Et le régime des mollahs a vraiment raison d’avoir peur, les miliciens de base ne veulent plus mourir pour des ripoux qui règlent des comptes par journaux interposés, pour les riches mollahs qui gagent ce qu’eux ne pourront gagner en 10 millions d’années. Par ailleurs, les adversaires militaires des mollahs ont de terribles armes qui ne leur laisseront même pas l’occasion de faire décoller leurs vieux F5 trafiqués ou tirer quelques missiles IGLA (ci-dessous).

Un moustique dans une tempête !

Récemment, c’est en ces termes qu’un spécialistes des questions militaires américaines a résumé la puissance des forces armées iraniennes au micro de Voice Of America. Ce spécialiste a dit que l’ensemble des forces militaires de la république islamique d’Iran n’étaient rien d’autre qu’un moustique dans une tempête.

S’exprimant au sujet du Système anti-missiles TOR-M1 vendues à l’Iran (qui n’a pas encore été livré), ce spécialiste américain a notemment dit que si la technologie de ce matériel était nouvelle et performante, ni les forces islamiques ni l’Etat Major à Téhéran n’avaient la connaissance et les capacités de s’en servir convenablement.

Ces systèmes demandent un personnel technique que la république islamique n’est pas en mesure de fournir actuellement et le temps que celle-ci les forme et le système sera technologiquement dépassé.

- Dans ce même reportage, il a été fait mention du système radar de la république islamique iranienne qui serait dans un tel état qu’il ne pourait faire la différence entre les avions iraniens et ceux étrangers le rendant du même coup très peu utile et en même temps dangereux pour l’Iran lui-même.


[1TOR-M1 est un Missile Surface-Air à moyenne portée qui a été conçu pour engager des avions et autres hélicoptères mais aussi des missiles de croisières. Ce système d’arme est apte à mettre en oeuvres des charges coventionnelles et NBC. Le bataillon de défense antiaérien sur Tor-M1 compte quatre batteries à quatre lanceurs chacune.

Le véhicule de lancement dispose de huit missiles 9M331 pouvant être lancé verticalement, d’un radar de surveillance 3D, d’un radar d’acquisition et d’un système TV. Une fois qu’un aéronef est repéré par le radar d’acquisition à une protée de 27 kilomètres, il est identifié est surveillé. S’il se révèle hostile, il est pris en charge par le radar de guidage à partir de 12 kilomètres pour une altitude allant jusqu’à 6000 mètres.

Si nécessaire, l'ordre de tir est donné. Contrairement aux autres systèmes AA, le Tor-M1 tire immédiatement deux missiles. Si l'avion est capable d'éviter le premier, il a très peu de chances d'éviter l'impact du second. Le missile fonce sur sa cible à une vitesse de 850 mètres par seconde et l'ensemble de la batterie peut déclencher un tir de 16 missiles en même temps. Pour éliminer une batterie, il faudrait que l'ennemie lance un "stryke" de 20 avions avec le risque d'en perdre un quart, sans compter sur les systèmes AA ZSU 23-4 ou Oerlikon de 35 mm qui traîneraient dans le coin pour protéger les lanceurs Tor-M1.

Chaque lanceur dispose de son propre radar d’acquisition capable de surveiller 10 cibles. Le lanceur peut tirer deux missiles sur le même aéronef ou tirer sur deux cibles et toutes les opérations se font avec une commande digitale. La probabilité de toucher la cible est de 60 à 90% pour un missile de croisière, 80 à 90 pour un hélicoptère et de 60 à 95% pour un avion de combat.

Une fois le tir commandé, le missile et son tube de rangement s'éjectent verticalement grâce à un système hydraulique, la mise à feu se fait immédiatement et le missile se désolidarise du tube. Ce système permet d'orienter le missile dans n'importe quelle direction.

La Chine possède 35 systèmes dont les premiers furent livrés en 1998. L'Iran a commandés 29 systèmes, le 04 décembre 2005. | Images de TOR-M1 |

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Fondation de Recherches Stratégique : L’Iran face à une attaque préventive