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L’Iran veut « autre chose »
24.10.2006

Tuer les Européens, c’est permis ! C’est ce que viennent d’annoncer les terroristes islamiques soutenus par le régime des mollahs lors de leur symposium annuel en Iran. Le Hamas, le Hezbollah, et autres martyrs d’El Aqsa étaient les invités des Pasdarans.



C’est à l’issue de cette réunion « stratégique » que les terroristes présents ont menacé l’Europe, ses gouvernements mais aussi ses simples citoyens. Un des participants à ce raout était le « pragmatique » Mohamad Amine, membre du Hamas. Amine a dit : « nous nous vengerons de l’Amérique et de ses laquais… Tuer les citoyens ordinaires d’Europe est un acte permis (par Dieu). Ces Européens ont élu leurs gouvernements, ils sont donc solidaires des agissements de leurs états : pour cette raison nous nous vengerons sur eux, nous tuerons les populations de ces pays et nous rirons devant leurs cadavres ».

Cette réunion qui n’a pas retenu l’attention de la presse dissidente s’est déroulée à proximité de la triple frontière Iran-Afghanistan-Pakistan (futur théâtre des opérations ?). Pendant ce temps, Ahmadinejad, qui avait organisé la cérémonie, était lui-même dans le sud de Téhéran, dans un des quartiers les plus défavorisés : l’un de ces endroits dont il n’a pas amélioré les conditions de vie quand il fut maire de Téhéran.

Le discours du jour n’était pas consacré aux promesses non tenues en tant que maire ou en tant que président. Ahmadinejad est allé voir ceux qui n’ont rien à manger pour leur parler du nucléaire. Il faut vous préciser pour chaque déplacement du président, la foule présente est formée de figurants que l’on déplace çà et là, et non pas de vrais habitants de ces quartiers : ces derniers, à l’instar de tous les iraniens normaux, accumulent les petits boulots et n’ont guère de temps pour aller écouter un président quand ce dernier évite de leur dire pourquoi il ne relance pas l’économie et n’éradique pas la corruption des gros bonnets. Les pauvres travaillent et n’ont pas le temps pour les discours répétitifs d’Ahmadinejad.

Encore une fois, Ahmadinejad a déroulé un discours, qui n’était pas destiné à la foule de figurants mais aux correspondants de presse présents sur les lieux. Son discours a aussitôt été transmis aux quatre coins de la planète terre et repris à un million d’exemplaires sur un million de sites copiant à la virgule prêt des propos dont leur seul intérêt est qu’ils titillent la presse internationale. Ahmadinejad dit des mots, mais ces mêmes mots sont dits en Iran par d’autres : des mollahs, des journalistes, des experts, des miliciens ou encore des « badauds interrogés au hasard » : le même discours et les mêmes mots reviennent sans cesse. Un formatage extrême qui doit alimenter Internet et participer à amplifier la crise.

Les déclarations se suivent et ont toutes un goût de scandale mais les thèmes sont en nombre réduit : il y a Israël, l’anti-sémitisme, le nucléaire. Les week-ends, en l’absence des activités en Europe, le régime communique sur le thème des « négociations » : il évoque la reprise ou les conditions des négociations et fait des propositions. Nous avons déjà consacré un article à ce sujet. Les débuts de semaine sont généralement consacrés à un raidissement sur le Droit au nucléaire, vous pouvez vérifier nos dires. C’est plutôt répétitif. Aujourd’hui, nous avons eu droit à du réchauffé plus un soupçon de nouveautés.

Réchauffé | « Dans le dossier nucléaire, il n’est nullement question de reculer d’un pouce et les américains et des européens n’avaient pas à menacer l’Iran et les iraniens ».

S’adressant à de pauvres figurants et des journalistes qui en savent moins que ces derniers, Ahmadinejad a encore parlé de la république islamique en la rebaptisant « le peuple iranien ». Et voici à ce propos les nouveautés de ce discours du début de semaine :

Nouveautés | Le régime des mollahs conseille utilement aux pays occidentaux de devenir amis avec « le peuple iranien », dans leur propre intérêt. Parce que le domaine nucléaire iranien est allé très en avant et continuera imperturbablement jusqu’au bout (l’Iran a lancé une deuxième cascade de centrifugeuses dans son installation d’enrichissement de l’uranium à Natanz) et qu’il n’y a plus qu’un pas à faire.

Une chute bien mystérieuse susceptible de provoquer des interprétations les plus insensées. Le représentant du régime des mollahs a ajouté que l’ennemi [l’Europe & les USA] est au courant de la puissance iranienne mais continue de croire qu’avec une guerre psychologique et des pressions diplomatiques il fera reculer « le peuple iranien ».

Décodages | L’ensemble des propos des gros bonnets du régime essaie de créer une psychose de l’imminence d’une guerre, psychose censée encourager les Européens et surtout les américains à céder et à négocier avec les mollahs. En France, ce régime possède des antennes, ce sont des journalistes et des experts en tout genre qui recommandent à leur tour de négocier parce qu’il n’y a rien d’autres à faire (Thual, Bacharan, Boniface & Schemla…) en oubliant de dire quels sont les sujets de ces négociations. Car à l’évidence, le sujet central ne sera pas le nucléaire : les mollahs eux-mêmes disent vouloir céder ce droit au nucléaire contre des Garanties de Sécurité. Les négociations ,porteront donc sur « autre chose ». Cette autre chose n’est jamais évoquée par les journalistes et les experts en question qui se noient dans un océan de détails sur le programme nucléaire iranien en oubliant que la crise nucléaire est le moyen le plus efficace pour les mollahs d’obtenir cette « autre chose » occultée.

Tous recommandent de négocier avec les mollahs et de leur donner cette « autre chose » appelée Garanties de Sécurité. Frappés d’amnésie, ces journalistes souvent de gauche, parfois juifs, oublient que la seule garantie du régime a été durant 27 ans le Hezbollah. Les garanties de sécurité sont demandées pour le Hezbollah et non pour l’Iran. Les mollahs préparent de futures guerres du Liban ou autrement des guerres non conventionnelles, partout où le Hezbollah compte des sympathisants.

Quand le Hezbollah sera sanctuarisé au Liban par des Accords de Garanties, alors les mollahs auront un passe droit pour négocier sur tous les sujets, sous peine d’influencer l’issue du conflit le plus médiatique de la planète. Quand le Hezbollah sera sanctuarisé, les mollahs auront le droit de négocier la souveraineté du Liban, le port du Hijab à Paris ou encore le droit d’émettre en Europe pour Hamas TV et l’objectif sera de contrôler les masses, de banaliser l’intégrisme, de diviser les français et les opposer par groupes confessionnels.

Comme d’habitude, nous le répétons, le problème n’est pas Ahmadinejad, mais ceux qui n’expliquent pas les conséquences des Garanties accordées aux mollahs et à leurs protégés. Le problème n’est pas Ahmadinejad, mais ceux qui ne parlent pas des foules de figurants à Téhéran, ceux qui font des articles sur cet homme et oublient la masse des pauvres en Iran et confondent le régime avec sa victime : le peuple iranien.

Le problème vient aussi des intellos pacifistes qui veulent coûte que coûte essayer de rester pacifistes face à des fascistes afin de ne pas dévier d’un millimètre de leur idéal socialiste. Ils ressemblent beaucoup à Ahmadinejad : il n’est pas question de reculer. Il n’est pas question de reconnaître l’existence des réseaux islamistes, il n’est pas question de reconnaître le rôle des Russes dans la création du terrorisme palestinien des années 70, pas question de reconnaître les liens de l’OLP avec Khomeiny, pas question de reconnaître la guerre contre le terrorisme, pas question de reconnaître le laxisme des Européens. On condamne Bush, on raille la guerre contre le terrorisme, on condamne la violence en Irak, en évitant de nommer l’état à qui profite le chaos, et l’on appelle même à une reprise du dialogue avec un mollah modéré.

Et ce dialogue risquerait d’aboutir si par malheur les Américains décidaient d’accorder des Garanties au Hezbollah. Il y a des projets dans ce sens qui sont développés par James Baker, John Kerry ou Madeleine Albright et il y a en France quelques journalistes et experts pour les soutenir. Ces derniers agissent juste par animosité envers Bush, pour être dans l’air du temps, mais sans aucune compréhension des conséquences planétaires d’un tel choix.

Au cœur de ce front de refus, il y a des enjeux nationaux, presque des enjeux de quartier au regard des enjeux stratégiques d’une région vitale dont l’Iran se trouve en son centre.

Pour en savoir + sur ces enjeux :
- Kofi Annan obtient le contraire de ce qu’il voulait !
- (04.09.2006)