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Iran : 200.000 ouvriers impayés depuis des mois
13.10.2006

Environ 200.000 ouvriers iraniens travaillant dans 500 usines n’ont pas été payés depuis des mois, a déclaré Alireza Mahjoub, député de Téhéran et secrétaire général de la Maison du Travailleur, syndicat officiel, a rapporté jeudi la presse iranienne.



Certains n’ont pas été payés depuis 50 mois !

La presse a rapporté ces derniers mois des mouvements de protestation d’ouvriers impayés dans plusieurs villes. Selon Alireza Mahjoub, 18,5% de la population soit 13 millions d’Iraniens, sur une population de 70 millions, vivent sous le seuil de la pauvreté. Cependant, il faut préciser que Khaneh Kargar (la Maison du Travailleur) est une institution progouvernementale proche du Hezbollah et aux pratiques particulières : ses membres sont entraînés surtout pour organiser des opérations coup de poing contre les ouvriers grévistes. Ils n’hésitent pas à les rouer de coups, à les blesser à coup de couteau, à coup de chaîne de vélo ou de cutter et à casser leurs équipements (car dans ce cas l’ouvrier doit rembourser son employeur).

On ne peut guère se fier aux chiffres de ce syndicaliste et député. Il s’agit d’une annonce préventive : parfois quand la situation est au point de rupture, le régime fait des annonces pour désamorcer la crise. Il s’agit de calmer le jeu car si ce responsable était sincère, il aurait pu alerter l’opinion plus d’une dizaine de fois au cours de ces 50 mois (4ans). Ce sont plus 85% de la population soit 60 millions d’Iraniens, sur une population de 70 millions, qui vivent sous le seuil de la Pauvreté : eux-mêmes préfèrent parler du Seuil de Survie.

Le syndicaliste et député a également dénoncé la hausse de l’inflation au cours des derniers mois. Son discours sonne faux car il parle d’une vieille blessure laissée par les privatisations ! Il s’agit d’un discours formaté pour la presse de la gauche européenne. Les ouvriers iraniens connaissent les raisons de cette banqueroute : les mollahs n’ont d’intérêt que pour la spéculation. Ils achètent les usines, les vendent pour récupérer le sol et faire de l’immobilier. Cette tendance a pris son essor sous Khatami et n’est pas liée à Ahmadinejad, ce dernier a juste fait empirer la situation.

Encore à propos de la hausse de l’inflation, son avertissement est un modèle du genre : le régime diffuse une critique adressée au gouvernement afin de crever l’abcès, de dire tout haut ce que tout le monde criait sur les toits.

Le plus triste est que la presse étrangère est friande de ces fausses critiques et continue d’y voir l’expression d’une certaine démocratie alors qu’il n’en est rien. La lecture de la dépêche AFP est pourtant instructive : on y apprend que le problème est devenu suffisamment grave pour que le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, pourtant fervent défenseur du président Mahmoud Ahmadinejad, intervienne personnellement pour demander des mesures au gouvernement.

En résumé | Peuple iranien ! Chasse l’inquiétude de ton esprit ! le syndicaliste et le Guide Suprême veillent à ton bonheur et ont donné des ordres. C’est vrai que l’on se sent beaucoup mieux.

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