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L’Iran exerce des pressions pétrolières sur la France
19.10.2006

Actuellement, la NIOC (National Iranian Oil Company) est à la recherche de nouveaux partenaires pour son projet de développement du gisement sud d’Azadegan, un contrat de 2 milliards de $. Le Middle East Economic Survey (MEES), hebdomadaire chypriote généralement bien informé en matière de pétrole, explique qu’après la rupture du contrat entre le Japon et l’Iran, Téhéran continue sa recherche tandis que le Japon met des obstacles pour dissuader d’éventuels contractants.



Azadegan sud aurait selon le MEES une capacité exploitable de 26 milliards de barils. Toujours selon le même magazine, l’importance d’Azadegan pour Téhéran est évidente dans la mesure où le ministre iranien du pétrole a annoncé qu’il voulait faire croître la production journalière de l’Iran de 4 Million de barils/jours à 4,6Millions/j, soit une augmentation de 600 milles barils pour financer [1] l’importation de l’essence.

Cette augmentation est d’autant plus surprenante que la banque centrale du régime des mollahs vient d’annoncer disposer de réserves de devises sans précédent grâce aux dernières hausses du prix du pétrole. Ainsi la banque Markazi (Centrale – ndlr) a annoncé que les actifs en devises de la république islamique dans les banques étrangères étaient passés de 40 milliards de $ à plus de 52,1 milliards de dollars soit une hausse de 38%. Cependant cela ne signifie rien puisqu’une certaine confusion règne entre les avoirs officiels du pays et ceux des fondations et des mollahs... De surcroît, si les actifs ont augmenté de 38%, la dette a augmenté de 80% pour atteindre 18,6 milliards de $.

L’évanouissement du projet gazier d’Azadegan a ébranlé la NIOC déjà affectée par la remise en cause des contrats buy-back et la démission de son directeur des affaires internationales. Régulièrement, le régime des mollahs menace de remettre en cause le Buy-Back et comme toujours, les mollahs font prévaloir des demandes de l’Assemblée Islamique. La révision de ces contrats constitue des représailles économiques contre les Européens et a pour objectif de mettre sous pression la France afin que ce pays se montre laxiste dans son projet de résolution contre l’Iran.

Décodages | Donc très officiellement, la NIOC doit répondre à une injonction du gouvernement pour que, dans tous les projets, la participation iranienne soit de 51% minimum. Ceci n’a rien d’extraordinaire car le Buy-Back est en soi illégal vis-à-vis des lois iraniennes mais cette illégalité n’a jamais trop gêné le régime qui y trouvait son compte. La menace d’un abandon du buy-back fait partie de la gamme de représailles des mollahs ; ainsi en décembre 2005, quand les 5 étaient susceptibles d’envoyer le dossier nucléaire iranien au Conseil de Sécurité, le régime des mollahs a déclaré que l’Iran s’apprêtait à abandonner la formule « buy-back ». Or, il n’en fut rien et les mollahs se sont contentés d’autres mesures de rétorsion dont une prise d’otages sur les deux pêcheurs égarés près d’Abou Moussa.

Comme nous l’avons pressenti, le régime des mollahs tentera d’imiter la politique énergétique de la Russie qui actuellement réorganise l’exploitation de ses ressources pétrolières. Il n’est pas improbable qu’il y ait également un rapprochement avec Gazprom dans le but d’effrayer les autres compagnies présentes en Iran dont principalement Total afin d’influencer la décision Française au Conseil de Sécurité. On sait que récemment la direction de Total est intervenue au niveau du chef de l’état et du Premier ministre pour les inciter à ne pas imposer des sanctions économiques à l’encontre de l’Iran. C’est pourquoi les mollahs appuient là où ça fait mal. Total menacé fera le nécessaire pour défendre ses intérêts, devenant la cheville ouvrière du régime des mollahs à Paris.

Encore une fois, les mollahs sont dans la gestion hâtive des crises qu’ils ont eux-mêmes créées et ils oublient que les Russes ont une vision stratégique (nationaliste et conquérante) et tirent bénéfice de l’instabilité du régime iranien. Idéalement, les mollahs préfèrent que Total puisse reprendre Azadegan. Mais in fine, C’est Gazprom qui pourrait le faire et il sera difficile de revoir les termes du contrat avec ce pays car il a fidélisé le marché iranien et a de nombreux atouts dans son jeu.

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[1En marge des sanctions | Selon les rumeurs, actuellement le régime des mollahs, aidé par des partenaires commerciaux hostiles à la rupture des relations bancaires, serait en en train de réactiver ses canaux pour vendre son pétrole dans d’autres devises que le $. Ceci nous rappelle l’épisode grandguignolesque de la bourse en € |