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GDF : une méthode française d’autosuggestion
30.09.2006

Le géant gazier russe Gazprom et Gaz de France ont signé vendredi un accord de coopération portant sur la formation professionnelle, ont-ils annoncé dans un communiqué commun. Gazprom est par ailleurs impliqué en Iran... |Décodages|



Les formations et les stages, qui seront organisés en Russie et en France, porteront sur « le management de projets internationaux, les risques industriels et la sécurité, le gaz naturel liquéfié (liquéfaction, transport et regazéification), et enfin l’économie et le management des entreprises de l’industrie gazière (production, transport et stockage de gaz naturel) », précisent GDF et Gazprom. Gazprom est le deuxième fournisseur en gaz de GDF (23% des approvisionnements) et il entend entrer dans le capital de GDF. Gazprom est en train de constituer un Cartel pour contrôler les réseaux de distribution d’hydrocarbures à destination de l’Europe.

Dans ce dessein, la compagnie Russe a signé des accords avec la compagnie algérienne Sonatrach et parallèlement se porte acquéreur de tronçons de pipeline entre la Russie et l’UE. Ainsi l’état Russe contrôle partiellement ou totalement des pipelines se trouvant en Turquie, en Grèce et en Italie et elle aura des parts dans des pipelines entre l’Iran et l’Arménie et l’Iran et l’Inde.

L’objectif de Gazprom et de la Russie est de contrôler également le débit de ses voisins d’Asie Centrale ainsi les exportations de ces alliés et néanmoins concurrents. L’Iran joue un rôle clé dans cette offensive énergétique [1].

Nous avons développé ces thèmes dans nos précédents articles que nous vous invitons à relire. Le rapprochement entre GDF et Gazprom est préoccupant car il déguise l’offensive russe en simple volonté de développement commercial.

Il s’agit encore d’une méthode française d’autosuggestion qui ne résout pas le problème et ne prend pas la mesure du danger et ce d’autant plus que la Russie a aussi des visées territoriales au Moyen-Orient où elle pourra régner avec l’aide de l’Iran islamique et ses milices islamistes irakiennes et libanaises [2].

Le maître mot de la situation est que l’on ne peut pas dissocier la politique et l’économie, la géo-politique et la géo-économie. La seconde guerre mondiale avait surtout et aussi des motivations économiques liées à la possession des colonies et il ne faut pas que le côté raciste des nazis occulte la réalité économique de cette guerre. Mais contrairement à la seconde guerre mondiale, le principal trait de cette offensive russo-iranienne n’est pas la vitesse mais la patience.

Le nazisme a duré de 1933 à 1945. Les ex-soviétiques Russes et les mollahs sont là depuis des décennies et possèdent des puissants réseaux au Moyen-Orient : ils avancent doucement mais sûrement vers un commun objectif. Dialoguer avec des mollahs ou coopérer avec les Russes facilitera le processus de la prolifération de leurs réseaux.

[1L’Iran joue un rôle clé dans l’offensive énergétique Russe Plus la crise nucléaire iranienne s’amplifie et plus les prix des hydrocarbures restent élevés : ceci profite à Gazprom. Par ailleurs, le régime des mollahs a une grande capacité de nuisance car il contrôle de nombreuses milices islamistes (au Liban, en Irak, en Afrique et en Afghanistan. Dans un futur proche, l’objectif de ces guérillas sera uniquement de maintenir un état d’instabilité sur les territoires où transite le pétrole. <HTML>article I-R |

[2Se rapporter au paragraphe : 2 objectifs complémentaires de l’article :
- <HTML>Iran : du Real Politik au Sommet Chirac-Poutine-Merkel |