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La France imite l’Iran
21.09.2006

Les mollahs refusent avec véhémence la clause de la suspension de l’enrichissement. Ce refus est délibéré et leur objectif est d’amplifier la crise afin de pousser les Américains à accepter un compromis à la fois nucléaire mais aussi concernant le rôle régional de l’Iran.



En d’autres termes, ils aimeraient que les Américains admettent leur droit à la bombe nucléaire et aussi reconnaissent leur annexion non déclarée du territoire libanais. Les mollahs ont besoin d’une base de nuisance à proximité d’Israël et ils pensent que le dénouement de la crise nucléaire vaut bien un effort concerant le rôle régional de l’Iran.

Le refus délibéré d’accepter une suspension de l’enrichissement est aussi le moyen le plus efficace trouvé par les mollahs pour focaliser la demande sur cette unique condition. Ce refus valide la suspension comme étant la seule clause nécessaire pour prouver la bonne foi des mollahs : on est loin du compte. L’Iran possède un programme nucléaire clandestin (voir nos notes explicatives [i]) et même Jacques Chirac l’a reconnu dans son discours onusien. Sans l’application en bonne et due forme du Protocole Additionnel, c’est-à-dire un droit de visite surprise sans aucune restriction sur tous les sites suspects, civils ou militaires, l’acceptation de cette condition par les mollahs ne serait qu’une mesure vide de contenu.

C’est dans ce contexte que les déclarations de Jacques Chirac sont alarmantes. Il a dit : « on ne va pas commencer à mettre une date limite… (à la fin –ndlr) ou bien on a réussi et l’Iran arrête effectivement son enrichissement d’uranium ou alors, au contraire, on ne s’est pas entendus, on a perdu la chance de s’entendre, et chacun reprend sa liberté ». Mais actuellement, l’Iran (ou plus exactement le régime des mollahs) a sa liberté. Jacques Chirac a été trop vague dans ses déclarations et c’est exactement l’attitude qui convient aux mollahs qui sont eux aussi très vagues sur les règlements, les délais et les conditions et surtout sur l’étendue de leurs activités nucléaires.

Par ailleurs, il n’y a pas seulement l’enrichissement ou le programme clandestin qui soient en cause : l’Iran possède un réacteur d’eau lourde qui n’a rien de clandestin. Cette usine peut produire des bombes sans avoir recours à l’enrichissement nucléaire.

La suspension de l’enrichissement est secondaire et Jacques Chirac et ses conseillers se délectent dans des joutes verbales sans prendre la juste mesure de cette crise. Selon le quotidien Le Monde, les conseillers de Chirac affectaient mardi d’ignorer les réactions de la presse américaine, qui juge la position française trop indulgente pour l’Iran. Nous serions tentés de dire que ce ne sont pas les réactions de la presse américaine qui sont à prendre en compte mais les flagrantes contradictions du discours concocté par les fameux conseillers.

Ces conseillers seraient-ils de nationalité iranienne ?

Pour en savoir + sur ces Conseillers :
- Chirac-Iran : Plaire au Prince
- (13.09.2006)

Pour en savoir + sur la Politique Iranienne du Quai d’Orsay :
- Iran : Chirac immobile
- (19.09.2006)

Les racines du Mal :
- Les élections présidentielles et la Reprise de l’Enrichissement d’Uranium
- (L’article fondateur de ce site | 16.07.2005)

[iPourquoi parlons-nous avec certitude des objectifs militaires du programme nucléaire iranien ? parce que l’Iran a droit 10% de la production d’Eurodif à vie et gratuitement. Au départ cette quantité avait été calculée pour les futures centrales que l’Iran avait achetées et devait construire. Aujourd’hui l’Iran islamisé n’a qu’une centrale et malgré le fait qu’il a droit à une quantité impressionnante de carburant nucléaire « gratuit », il cherche à en produire à très grands frais. Ce carburant ne pourra même pas être utilisé à Bouchehr, pour des raisons techniques de compatibilité entre le carburant et la centrifugeuse, et le simple fait que l’Iran en produit est la preuve de l’existence des centrales clandestines autre que Bouchehr (équipée de centrifugeuses russes, dotées de codes russes, et exigeant du carburant russe). Ce sont là de simples faits techniques qui accablent le programme nucléaire de la république islamique. Il n’y a nul besoin de révélations abracadabrantes. Il n’y a que le besoin de sortir du Cirque Médiatique des révélations ! |