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Iran : Une révolution culturelle préventive !
07.09.2006

Au lendemain de la révolution Khomeyniste, les islamistes qui s’étaient emparés du pouvoir avaient fait une « révolution culturelle » (Enghelab Farhangui) dans le plus pur style maoïste, avec son cortège de purges, de bannissements, d’exils forcés, d’emprisonnements, de rééducations et même de peines de mort appliquées.



Cette révolution culturelle avait d’ailleurs fait s’enfuir de nombreux et le pays ne s’est pas remis de ce choc : l’enseignement (primaire, secondaire et universitaire) a été islamisé, certaines matières ont été supprimées, les critères d’admission à l’université sont les connaissances religieuses liées à la vie des Imams et les règles poussiéreuses de la Charia. Il va sans dire que les diplômes obtenus en Iran ne valent plus rien et les diplômés iraniens regrettent amèrement l’époque d’avant la révolution, quand les étudiants iraniens recevaient des équivalences dans les meilleures universités françaises ou américaines. Parallèlement, les mollahs ont ouvert des universités libres qui sont des enseignes privées qui distribuent des diplômes encore plus bas de gamme. La révolution culturelle que nous promet Ahmadinejad ne peut pas rendre les choses pires qu’elles ne sont : elle n’est qu’une mesure coercitive pour terroriser la population et montrer la détermination du régime à ne pas reculer d’un millimètre face à une attaque occidentale sur ses méthodes de gouvernance.

Ahmadinejad lui-même a un doctorat [1], dans une matière inconnue. C’est une maladie iranienne que d’avoir un voire plusieurs doctorats mais avec les mollahs le cas est tragiquement extrême. Il faut savoir que ce qu’en France on appelle Mollah est dit Akhound en iranien et Akhound est un mot fort péjoratif synonyme d’ignorance, de passéisme, de vice moral (lié à la vie en internat – viol sur mineurs) : Akhound est un abuseur sexuel mais aussi abuseur des esprits et plus encore abuseur économique. Il ne travaille pas et vit des rentes ou de l’aumône. Faisant immédiatement suite à des dirigeants politiques éduqués (régime du Shah), les Akhounds ont naturellement rejeté l’enseignement.

L’université a été « murée » par Soroush et Khatami et elle est restée fermée trois ans durant lesquelles les deux futurs réformateurs allaient détruire la laïcité en Iran. Par la suite, au contact du monde et pour changer l’image du régime, les Akhounds ont ressenti le besoin d’imiter le passé. Tous ont désormais des titres de « docteur » ou d’ingénieur ou un cumul hilarant des deux comme dans le cas du milicien acheveur, Ahmadinejad. Cependant, il n’est pas le seul dans ce cas et de nombreux miliciens se sont octroyés des titres et ou des passés de chercheurs pour avoir l’air moins nul. Tous ces docteurs montrent les limites de leurs maigres connaissances dans leurs discours. Ce dont nous parlons n’est pas les exercices de style sur l’holocauste mais la diction même d’Ahmadinejad ou ses enchaînements pour changer de sujet. Les discours négationnistes sont écrits par des équipes de spécialistes et ces discours s’adressent aux média Européens. La faiblesse de l’esprit de Ahmadinejad, preuve de la virtualité de ses études, apparaît dans ses interventions sur des sujets anodins ou son incapacité à répondre correctement à une question posée par un journaliste sur un sujet non médiatique.

Révolution Culturelle bis | Cette purge est une mesure d’intimidation. Cette mesure est annoncée après le ramassage des satellites et le lancement des manœuvres militaires permanentes. Le ramassage des satellites visait les Iraniens qui s’abreuvent des 2 ou 3 chaînes non commerciales qui informent nos compatriotes non exilés. Nos compatriotes, qui vivent en Iran, écoutent ces chaînes et rediffusent oralement les nouvelles et les analyses politiques. Les manœuvres permanentes est un moyen de surveiller le territoire et montrer la préparation des milices à combattre les ennemis et le régime relaie sur ses chaînes de télévisions les nouvelles des performances de ses forces armées. C’est une guerre psychologique et un message à la population, nous pouvons écraser des soldats armés et entraînés : une manière indirecte de dire que le régime peut évidemment anéantir un soulèvement populaire ou toute demande contre-révolutionnaire. Arrivent ces mesures dont le but évident n’est pas d’islamiser l’enseignement (qui l’est déjà) mais de signifier à tous que le régime se porte bien et bénéficie d’une vitalité révolutionnaire à toute épreuve.

En effet, Mahmoud Ahmadinejad dans un discours de rentrée scolaire et universitaire vient d’appeler les étudiants à opérer une purge dans les universités et à les débarrasser des enseignants libéraux et laïques, c’est-à-dire ceux qui ne font pas passer le coran avant la discipline enseignée ou qui n’enseignent pas la discipline dans le respect de ce qu’à enseigné le prophète. Lors de son discours d’investiture, Ahmadinejad avait déjà appelé les étudiants iraniens à apprendre à nouveau les fondamentaux de la révolution comme au temps de l’ayatollah Khomeiny quand des centaines et centaines d’universitaires furent limogées ou fusillées.

L’appel à la purge n’est donc pas une surprise en soi et ne se limite pas à Ahmadinejad, c’est un des slogans de base du régime [2]. Il fait partie d’un chapelet de slogans répétés à l’infini surtout quand le régime est à court d’argument.

Car c’est de cela qu’il s’agit : les iraniens en ont assez et ils ont peur de subir les pots cassés des erreurs du régime des mollahs. A cette crainte, les mollahs réagissent par deux tactiques qu’ils ont utilisées dans leur face à face avec l’enseignement : on interdit, on arrête et on tue ou bien on imite l’ouverture. L’une est la tendance Khomeiny et l’autre l’attitude Khatami. Dans les deux cas, l’Iran reste prisonnier des erreurs des mollahs et prisonnier d’un discours qui tourne à vide. En absence d’argument pour répondre aux craintes des iraniens, cette fois, les mollahs ont choisi de serrer les vis.

Ramassage des satellites, déploiement des milices, annonces de purge : ce n’est qu’un début pour terroriser le peuple au maximum. Il faut s’attendre à de nouvelles mesures restrictives qui parlent à l’occident (l’objectif est d’amplifier la rumeur de l’invincibilité de l’esprit révolutionnaire du régime).

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[1Dernier détail parlant de la méconnaissance de l’histoire même récente de son pays par le Président-Pasdar : Dans son discours Ahmadinejad a dit que « l’enseignement iranien souffrait de 150 ans de sécularisme mais que les choses commençaient à changer ». Nous devons quand même lui dire que la laïcité (et non le sécularisme) iranien n’a pas duré 100 ans, (seulement durant la dynastie des Pahlavi) et qu’auparavant sous les Qajar l’Iran était un pays religieux où les mollahs puissants avaient l’appui de la cour et des Britanniques. Depuis 30 ans le pays est retombé dans les mêmes travers et errements que l’ère des Qajar |

[2Exemples de slogans basiques du régime des mollahs : Mort à Israël, Mort à l’Amérique, la révolution islamique chez tous les pays voisins de l’Iran, l’accession à la maîtrise et la possession de toutes les technologies et matériels atomiques… Slogans auxquels il faut rajouter le dernier inventé par les Akhounds : le Sionisme est le sida de notre région !