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Téhéran : Peur sur la Ville
20.08.2006

Le pasdar (milicien) Ghalibaf, accessoirement maire de la ville de Téhéran, vient de piquer une colère noire difficilement racontable. Ghalibaf a traité d’ennemis de l’islam ceux qui parlent des problèmes et des menaces d’explosion sociale dans les quartiers défavorisés de la capitale et dans ses bidonvilles.



C’est un seul et malheureux petit article qui a déclanché cette colère !

L’article en question décrit la vie d’un habitant d’une de ces banlieues qui n’ose même plus descendre de son bus pour rentrer chez lui, dans un quartier envahi par des personnes troubles, des personnes en situation irrégulière (des Afghans).

Selon l’article, la population de ce quartier se développe sans aucune infrastructure, avec un taux de chômage très élevé et une dégradation des moyens existants. Tous les trafics sont en hausse, celui de la drogue, celui de la traite des femmes, celui de la contrebande, celui des faux papiers, celui des vols et celui des viols. L’habitant qui avait témoigné dans l’article se plaignait aussi d’une police qui n’intervenait que dans certains cas mais laissait faire l’ensemble des petits trafics tant qu’ils n’allaient pas déborder sur les quartiers chics de Téhéran.

L’article, publié sur un site de presse officielle (Mehr), racontait aussi l’histoire d’un immigré de l’intérieur (exode rural économique) attiré par le « Téhéran dream ». Une fois arrivé à destination, il se retrouvait dans les bidonvilles, ne sachant ni où aller, ni comment se loger, ni comment se nourrir ni comment trouver un travail et qui devenait la proie toute désignée de tous les trafics. Il avouait être devenu un trafiquant lui-même.

Selon Mehr, le témoin était une victime condamnée par avance. Le grand tort de l’article publié par Mehr fut de mettre en cause l’inaction des services municipaux de la capitale dans ses quartiers peu visibles et si peu intéressants pour les élus.

En fait il n’y a pas que deux problèmes : l’inaction municipale et la répression de petits trafiquants. Car officieusement, les habitants de Téhéran savent que les Pasdaran trempent dans la distribution de la drogue à Téhéran et on dit que Ghalibaf serait le chef du réseau narcotique de ces ripoux qui contrôlent tout en Iran. De ce fait, il est délicat de s’en prendre à la politique de répression des petits trafiquants mise en place par la municipalité de Téhéran.

Certes le portrait n’est pas flatteur pour la ville de Téhéran et ses édiles, mais l’article va encore plus loin. Il y a quelques semaines, Ghalibaf avait déclaré qu’il n’était responsable de rien et car il avait trouvé la situation ainsi à son arrivée. Pourtant aussi loin que nos connaissances remontent, le précédant maire de Téhéran n’était autre que l’actuel président, Ahmadinejad...

Si l’on en croit les articles des correspondants français, le petit peuple des quartiers défavorisés aurait élu Ahmadinejad. Même si cela faisait sourire à Téhéran ou même poussait le petit peuple à l’invective, la réalité, que nous dénoncions, remonte à la surface, mais vous n’entendrez rien de cette grogne qui contredit les articles de Delphine Minoui (« Mlle aussitôt écrit, aussitôt périmé »).

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