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Ahmadinejad décide de bannir l'usage des mots étrangers
30.07.2006

Ahmadinejad a ordonné de bannir les mots étrangers du vocabulaire perse, a indiqué l’Académie de la langue perse et de la littérature. Téhéran a notamment tenté plusieurs fois ces dernières années de supprimer des mots anglais.



« Le président Ahmadinejad a signé un décret bannissant l’usage de mots étrangers et nous donnant l’ordre de leur trouver des mots de remplacement », a déclaré un porte-parole de l’Académie de la langue persane.

Le président voudrait donc utiliser tous les moyens culturels à sa disposition (dure tâche) pour encourager et éduquer la population à parler et à écrire un perse convenable. Cette mesure démagogique a déjà été appliquée à l’hélicoptère qui est devenu en iranien des « ailes rotatives » et à la pizza qui s’est transformée en « pain extensible », des mots qui font rire les Iraniens.

En réalité, il s’agit d’une mesure démagogique pour prouver que le régime des mollahs se soucie des « Iraniens d’abord » car ces derniers jours, alors que les mollahs se sont déchaînés pour défendre le Hezbollah (dont le nom, Hezb Allah est formé par deux mots d’origine étrangère), on a entendu la population exaspérée crier son désespoir de voir les revenus du pays gaspillés pour provoquer une guerre au Liban.

Depuis 1982, le Hezbollah est financé par les mollahs ainsi que les guerres qu’elle mène. Depuis 1980, l’Iran livre gratuitement du pétrole à la Syrie.

Les universités iraniennes islamisées par Khatami [1] accueillent gratuitement uniquement les « combattants palestiniens » du Hamas, du Hezbollah, du FPLP ou du Jihad Islamique, alors que les Iraniens doivent payer pour accéder aux études supérieures. Le droit d’inscription pour 3 mois d’études équivaut à 4 mois de salaire d’un fonctionnaire, les universités sont de facto interdites à la classe moyenne et aux plus démunis.

En revanche, pendant la guerre Iran-Irak, ces mêmes palestiniens ont pris le parti de Saddam et dans d’autres conflits n’ont jamais soutenu l’Iran en préférant invariablement les Arabes : ils ont d’innombrables privilèges et ne sont soumis à aucun devoir et ne se sentent d’aucune manière solidaires des Iraniens ou de la misère ambiante. Ils se contentent de ramasser l’argent un point c’est tout. Le soutien au Hezbollah est perçu très négativement de depuis le début du conflit et la colère ne cesse de monter [2]. A présent, les Iraniens ont la certitude que la reconstruction du Liban se fera aussi avec leur argent. Dans ces conditions, les mollahs ont réagi en « communiquant » sur deux axes médiatiques et très bien perçus par les iraniens : le projet de la défense de la langue « persane » et la publication d’articles hostiles au Hezbollah dans la presse dite proche des réformateurs.

Cette presse joue d’ailleurs son rôle d’exutoire en se moquant régulièrement de ce qui excède les Iraniens : quand le régime isole par exemple l’Iran par son comportement ou encore quand il dilapide les revenus nationaux [3]. Par exemple, très récemment cette presse a publié des lettres de lecteurs se moquant des œuvres épistolaires de Ahmadinejad. Dans le cas du Hezbollah aussi, le journal AFTAB Yazd (Soleil de Yazd, ville natale de Khatami) a publié des lettres hostiles au Hezbollah.

Ce sont là des opérations marketing encouragées par le régime : on donne l’impression que le pays se démocratise par une certaine liberté de ton et l’on fait taire les opposants exilés qui prétendent que la presse est aux ordres. Et pour bien faire les choses, les mollahs ont aussi blâmé la direction du journal afin que ça n’ait pas l’air « officiel ».

L’opération du déclenchement d’une guerre au Liban, aux frais du peuple iranien, a eu des effets indésirables que les stratèges super géniaux du célèbre « Institut des Etudes Stratégiques » du régime des mollahs n’avaient même pas soupçonnés : fort mécontentement interne et fort désaveu des musulmans sunnites et modérés qui constitue la majorité des croyants. Nous avions proposé, il y a quelque temps (le 9 juillet) d’organiser un sondage pour savoir ce qu’ils pensaient des ingérences des mollahs dans leur destin. Les mollahs ont eux-mêmes presque réalisé un sondage à l’échelle mondiale : presque 99% des musulmans réprouvent ces ingérences.

Au même titre, la quasi-totalité des Iraniens qui ne sont pas de la famille des mollahs au pouvoir désapprouvent les politiques qui isolent l’Iran. Malheureusement, ni les articles de la presse exutoire et ni la réforme de la langue ne sauront calmer la colère des Iraniens. Sans cesse le régime fait ou dit des choses qui laissent entendre qu’il est en guerre avec le reste du monde : aujourd’hui, le très démagogue et va-t-en-guerre Chavez est venu fêter son anniversaire à Téhéran avec le vieux Guide Suprême. Rien de bien rassurant pour les Iraniens.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

A propos du sondage sur les ingérences des mollahs :
- Iran : les mollahs et la défense de la Palestine
- (09.07.2006)

Aftab Yazd tape sur le Hezbollah, Khatami chante ses louanges :
- Hezbollah est un Soleil éclairant la vie de l’ensemble des musulmans !
- (17.07.2006)

Les iraniens et le Hezbollah :
- Barah Mikaïl, l'expertise estampillée Hallal du Figaro
- (20.07.2006)

[1Islamisation des universités iraniennes qui avaient été laïques sous le régime monarchique des Pahlavi… Mohammad Khatami [Biographie sommaire] : lire à propos de la Révolution Culturelle

[2Le soutien au Hezbollah… Un méchant intellectuel iranien : Saïd Leylaz (article écrit le 15.12.2005)

[3pour acheter des votes à l’ONU en investissant dans de petits pays (lien), en aidant le Hezbollah et les autres mouvements terroristes qui donnent une mauvaise image de l’Iran et font fuir les investisseurs