Hosseini-Tash n’a pas précisé la nature de ces « lignes rouges », mais les principaux responsables iraniens ont implicitement rejeté le principe d’une suspension de l’enrichissement d’uranium, suspension réclamée par les grandes puissances.

La suspension de l’enrichissement est la condition préalable à l’ouverture de négociations entre les 6 grands et les mollahs font comme s’il n’en est rien. Hosseini-Tash ne déroge pas à cette règle. Il a déclaré que selon lui la suspension n’était pas une condition préalable, car dans ce cas, la proposition aurait été immédiatement refusée sans aucune forme de commentaire.

Concrètement, la proposition est pour l’instant rejetée car les mollahs ont dépassé plusieurs dates butoir et restent inflexibles sur leur position et continuent d’enchaîner provocations et démentis.

Le régime des mollahs n’a aucune stratégie, mais il a un objectif : obtenir des garanties de sécurité de la part des Etats-Unis. Pour atteindre cet objectif, il a choisi d’amplifier intentionnellement la crise.

Les mollahs cherchent à préserver un équilibre très précaires : ménager les Russes, titiller l’Europe et amplifier la crise pour attirer les Américains à la table des négociations directes et bilatérales.

C’est une situation contradictoire et perturbante y compris pour les décideurs de la république islamique. La clef de la peudo-réussite des mollahs à amplifier la crise réside dans un jeu changeant : un jour, ils doivent violemment fermer toute les portes et se montrer obtus et le lendemain, ils doivent faire des simulacres d’ouverture.

La présente déclaration de Hosseini-Tash précède une rencontre qui aura lieu demain à Bruxelles entre le haut représentant de l’Union européenne pour la politique extérieure, Javier Solana et Ali Larijani, le principal négociateur du dossier nucléaire iranien.

C’est une manière de préparer la réunion et tester l’intransigeance du camp adverse à l’image des joutes verbales qui précèdent les rixes entre caïds. Il ne faut pas oublier que les dirigeants du régime des mollahs ne sont pas issus des universités prestigieuses comme Harvard ou Cambridge mais des bas fonds et qu’ils ont usé leur culotte sur les bancs des casernes des miliciens des Pasdaran et des Bassidj. La déclaration de Hosseini-Tash est un appareil de mesure et n’a aucune valeur intrinsèque ou ne représente aucune volonté de flexibilité, bien au contraire.

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