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REZA PAHLAVI dans les Izvestia (Известия - ИРAH)
06.06.2006

Il ne semble pas qu’il y ait une voie de sortie dans la crise du nucléaire iranien en dépit de tous les efforts entrepris au niveau international. Téhéran et Washington s’échangent des propos de plus en plus menaçants et la communauté internationale cherche comment sortir de l’impasse. Les USA useront-ils de la force militaire contre l’Iran et dans ce cas que se passera-t-il ? Combien de temps le régime en place à Téhéran pourra-t-il encore se tenir au pouvoir ?



Les réponses à toutes ces questions sont données par la personne qui aurait du diriger l’Iran aujourd’hui et qui pourrait dans certaines conditions diriger l’Iran dans l’avenir. Cette conversation avec Reza Pahlavi a été recueillie par Nadezhda Popova des Izvestia.

Известия & ИРAH


Izvestia. Dernièrement vous avez annoncé que d'ici Juillet ou Août, vous formerez un mouvement avec pour but de déposer le régime actuel de Téhéran. Comment comptez-vous réaliser cette révolution ?

Reza Pahlavi.Nous allons appeler les Iraniens à une désobéissance civile en masse. Dans le même temps, nous allons demander à la communauté internationale d’appliquer des sanctions qui puniront le régime mais sans que le peuple n’en pâtisse. Par exemple les membres du gouvernement d’Ahmadinejad pourraient être déclarés personae non grata. Lorsque le régime sera démystifié nous mettrons en place un référendum national pour que le peuple iranien décide de son avenir politique, nous organiserons des élections libres et le Parlement établira une nouvelle constitution.


Izvestia. Qui va participer à cette désobéissance civile ?

Reza Pahlavi.Il y a de nombreux groupes d’opposition en Iran qui se composent de travailleurs, d’intellectuels et d’autres membres de la société à tous niveaux. Près de 50 millions des personnes de ce pays de 70 millions d’âmes ont moins de 30 ans et ils ont accès à l’information pour savoir ce qui se passe dans le monde. Ils savent combien ce qui se passe en Iran est mauvais et je pense que mes compatriotes se rendent vite compte que le régime actuel ne se préoccupe pas de leur bien être mais uniquement du leur. En plus nous avons de nombreux foyers d’oppositions à l’étranger car les Iraniens qui ont fui leur pays depuis la révolution sont très nombreux. Avec eux comme avec l’opposition à l’intérieur du pays nous sommes en contact très proche.


Izvestia. L'Occident peut-il attaquer militairement l'Iran ?

Reza Pahlavi.Je ne l’espère pas. Mais la guerre aurait des conséquences terribles ; Ce que nous voyons en Afghanistan et en Irak doit nous servir de leçon. Le problème iranien a une solution pacifique.


Izvestia. Comment réagiront les communautés kurdes et azerbaïdjanaises d'Iran en cas de conflit ? Peuvent-elles faire sécession ?

Reza Pahlavi.Bien sûr. Le régime actuel est en train de jouer la carte chiite contre sunnite, dressant les minorités nationales les unes contre les autres. Mais l’Iran a depuis des siècles accueillis les peuples des différentes nationalités et croyances. Aussi quand nous reprendrons le pouvoir les minorités nationales auront des droits garantis. Le régime actuel crée trop de problèmes, comme le terrorisme, l’instabilité économique, la menace nucléaire, l’extrémisme. Quand ils auront débarrassé la scène 90% des problèmes seront résolus.


Izvestia. Quel est votre rôle personnel dans cela ?

Reza Pahlavi.Nous voulons que l’Occident nous aide à construire la démocratie. Sous un certain angle c’est même plus important que le combat contre les armes nucléaires en Iran.


Izvestia. Avec quels pays êtes-vous en contact ?

Reza Pahlavi.Les USA et l’Europe. Avec tous ceux qui croient en la capacité des Iraniens à résoudre le problème. Parce que toutes les autres méthodes seront plus risquées et plus dangereuses, pour parler simplement plus coûteuses que ce que je propose.


Izvestia. Est-ce que les Américains peuvent miser sur vous comme le futur chef d'état s'ils se décident à soutenir l'opposition iranienne ?

Reza Pahlavi.Je discute aussi bien avec les républicains que les démocrates. Les gens aux USA comprennent qu’en soutenant la démocratie en Iran ils investissent dans un futur plus clair dans toute la région. Je pense seulement à aider ma patrie et mon rôle est modeste. Et l’importance n’est pas de savoir si nous serons une monarchie ou une république et qui la dirigera. Nous le déciderons plus tard.


Izvestia. Avez vous des contacts avec le gouvernement russe ?

Reza Pahlavi.Malheureusement non. Mais je suis prêt à discuter avec les Russes et leur dire d’essayer de dissuader Ahmadinejad à se doter de l’arme nucléaire et de se préoccuper de notre peuple. Après la fin de la guerre froide, l’attitude des Iraniens a complètement changé, l’URSS menaçait nos intérêts nationaux alors que la Russie est amie.


Notes d’Izvestia. Le dernier Shah d'Iran Mohammed Reza Pahlavi est monté sur le trône en 1941. Il a restauré l'autorité du Parlement et s'est lancé dans des réformes libérales. Puis après un attentat contre sa personne le 04.02.49 (par les pro-soviétiques – ndlr), il a déclaré l'état d'urgence et son régime est devenu plus autoritaire.

À partir de Janvier 1978, les heurts avec les opposants se sont fait plus nombreux et les manifestations dirigées par le clergé se sont développées. Le 04.01.79 il a nommé Shahpur Bakhtiar à la tête d'un nouveau gouvernement. Rapidement les mollahs se sont emparés du pouvoir et ont proclamé la république islamique. Le 16.01.79, le Shah et sa famille quittaient le pays tandis que Reza Pahlavi, l'aîné des enfants vivait déjà à l'étranger où il suivait des études. Après ses diplômes obtenus à l'université de Californie, Reza Pahlavi s'est installé avec sa femme et ses filles dans le Maryland.

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Lettre d’un ami en exil : S’il n’y avait pas eu la révolution...
- (25.05.2006)


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