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Lettre d’un ami en exil : S’il n’y avait pas eu la révolution...
25.05.2006

Avez-vous déjà songé à ce que serait peut-être le monde si la révolution islamique n’avait pas eu lieu ???



L’Iran serait aujourd’hui un empire avec ses forces armées, puissantes et convenablement entraînées, jamais aucun pays n’aurait osé l’attaquer, encore moins lui déclarer la guerre. Saddam n’aurait jamais bougé le petit doigt et des millions d’iraniens n’auraient pas été tués, blessés, handicapés et sans domicile. Le gouvernement impérial qui venait de lancer un appel au monde entier à propos du risque d’une attaque soviétique en Afghanistan aurait peut-être été entendu et l’Afghanistan, par contre coup, ne serait peut-être pas devenu ce bastion de talibans qu’elle fut et qu’elle semble vouloir redevenir. L’Iran qui entretenait de bonnes relations avec Israël n’aurait jamais fourni les millions et millions de dollars à des groupes terroristes palestiniens pour enflammer la région et le monde, peut-être même que le problème israélo-palestinien aurait été résolu et que Hamas et Hezbollah ne seraient que les rêves de mollahs aigris.

Les groupes musulmans qui ont bénéficié de l’appui financier et tactique, mais aussi moral de la république islamique n’existeraient sans doute pas, les minorités musulmanes en occident n’essaieraient sans doute pas d’imposer leurs lois et coutumes dans leurs pays d’accueil, les attaques dans les banlieues occidentales ne se dérouleraient pas, les zones de non droit seraient beaucoup moins nombreuses et les femmes se sentiraient plus en sécurité.

Ben Laden n’aurait sans doute jamais eu les moyens qu’il a eu et qu’il possède encore, les attentats contre les entités américaines, françaises, allemandes, anglaises, espagnoles israéliennes... n’existeraient presque pas, personne n’aurait envahi son voisin et aucune coalition internationale n’aurait eu besoin de se mettre sur pied pour marcher sur Bagdad aujourd’hui et l’on ne sait où demain.

Le pétrole ne serait sans doute pas soldé [1], non pour des raisons politiques, mais parce que la demande serait sans doute toujours autant si ce n’est plus soutenue. L’Iran aurait depuis longtemps des centrales nucléaires en fonctionnement, mais ses bombes ne menaceraient personne car conformément à la volonté du Chah, le combustible serait fourni par un consortium international et un état ami, la France.

Plus important à nos yeux, la population iranienne serait libre, son pays serait prospère, laïque et progressiste ; et les derniers musulmans convaincus auraient fini par se diluer dans un état moderne. Les femmes seraient toujours libres de ne pas porter le voile et d’avoir les mêmes droits que les hommes et peut-être que les fans de foot seraient allés voir le Mondial à Téhéran.

Quant à nous, sans doute ne serions-nous pas là à écrire ces lignes, mais plus sûrement en train de travailler l’esprit en paix, sans peur que le monde ne s’embrase. Et vous pourriez probablement lire des nouvelles moins dramatiques sur l’Iran, et avoir le temps de vous intéresser à son histoire ou à sa littérature, qui le méritent tant, beaucoup plus longuement qu’à son actualité politico-religieuse en vous demandant ce qu’il faut craindre demain de cette révolution islamique.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

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Les petits soldats de Khomeiny : Guerre Iran-Irak [1980-1988]


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[1Pétrole soldé : Buy-Back est l’offre qui permet à la République Islamique de vendre un droit d’exploitation d’une durée indéterminée et d’un montant fixe pour les puits de pétrole. La capacité du puit est évaluée avant la vente et l’acheteur n’est pas tenu de réévaluer l’estimation au cours des forages. Ainsi, le prix correspond à une estimation invérifiable. Ce type de procédé permet de casser le prix du baril et de s’attirer la sympathie des pétroliers tels que Total, Statoil ou Shell. Le recours systématique des Mollahs au Buy-Back est la preuve de la politique délibérée de sous-évaluation des capacités de production du brut. Le régime des mollahs achète ainsi la bienveillance des états européens qui tous exigent le Buy-Back en Iran. Tous les états qui achètent du pétrole en Iran par le Buy-Back ne sont pas sans savoir que ce type de contrat est à l’encontre des intérêts du peuple Iranien. La vente des hydrocarbures constitue plus de 80% des recettes d’exportation de l’Iran. Dans ces conditions, le Buy-Back semble être une solution suicidaire pour les intérêts économiques de l’Iran.