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L'Iran revient à son discours habituel «multicouche»
27.05.2006

Le ministre iranien des Affaires étrangères, le milicien Manouchehr Mottaki, a affirmé vendredi à Bagdad que l’Iran (le régime des mollahs) riposterait à toute attaque américaine, tout en estimant minimes les risques d’une telle opération. Décodages !



« Les risques d’un affrontement sont minimes », a-t-il déclaré. En réalité, il s’agit plus de slogans qui constituent le « fond du commerce » de ce régime que de véritables déclarations propres à apporter une information supplémentaire ou contribuer à dénouer la crise. Comme nous le répétons sur ce site, les mollahs doivent amplifier la crise, du moins ils se l’imaginent, pour inciter les Américains à négocier directement avec eux. Pour l’instant, tout ce qu’ils ont entrepris dans ce domaine a échoué, aussi bien les voyages aux Etats-Unis de l’envoyé de Larijani (Mohammad Nahavandian) ou du frère Rafsandjani (Mohammad Rafsandjani) que le lobbying cousu de fils blancs des électrons libres de la politique américaine.

Leur ingérence meurtrière en Irak a même tourné à leur désavantage car leur candidat Jaafari a dû abandonner sa réélection à sa propre succession en tant que Premier ministre de la majorité chiite. En outre, de plus en plus d’Irakiens éprouvent le besoin de dénoncer les ingérences iraniennes. Les Américains ont même reculé la date d’une éventuelle rencontre avec un représentant du régime des mollahs pour mettre à plat ce problème. La présente déclaration de Mottaki est en totale contradiction avec les efforts entrepris depuis des mois pour rendre possible un rapprochement entre l’Iran et les USA. Cette déclaration désire dédouaner le régime de ses efforts et démontrer qu’il reste dans le camp anti-américain car à défaut d’un ralliement américain, les seuls appuis de ce régime sont les extrémistes musulmans et le régime doit garder un œil sur ce capital qui fond comme neige au soleil depuis les révélations du Washington Post.

Décidemment, George Bush est bien conseillé et agit avec intelligence en ignorant les appels de pieds des mollahs et en déclarant que la balle était dans leur camp. Dépités, les mollahs se réfugient dans l’usage immodéré de slogans à Orientale : avant chaque combat ou rixe, les adversaires se lancent des défis, « t’es pas cap’… même pas en rêve… tu bouges, t’es mort… ». Nous sommes malheureusement dans une attitude qui révèle le manque d’instruction des miliciens et des mollahs iraniens. Pour celui qui n’est pas né en orient ce genre de propos peut être pris pour de véritables menaces et certains chercheraient même à les décoder ou essayer de comprendre s’ils ont fait allusion à des ripostes précises ou des armes particulières dont disposerait le régime. Mais il n’en est rien et ce ne sont que des « défis verbaux ».

« Mais, au cas où les États-Unis lanceraient une attaque depuis n’importe quel endroit, l’Iran riposterait en visant ce même endroit », a déclaré Mottaki : ceci est un parfait exemple de ce langage inconnu en France du moins dans les chancelleries, le défi de racaille. Il dit texto : « T’es pas cap, je t’explose si tu bouges… » ! Comme la lettre de Ahmadinejad, toute interprétation est inutile voire surréaliste.

La partie cachée de l’iceberg de ces défis est la grande peur des mollahs confrontés aux 2 dangers réels et proches : les sanctions qui risquent de désorganiser la société et inciter les miliciens à lâcher le régime et une attaque militaire qui risque de balayer le régime en quelques jours : le peuple ne les soutiendra pas et leurs équipements sont vétustes.

C’est d’ailleurs pourquoi les représentants, qui profèrent ces défis verbaux, alternent les menaces et le rappel que la seule solution est la négociation bilatérale entre les Etats-Unis et l’Iran : c’est la méthode multicouches. Il est clair que les mollahs ne sont pas prêts de changer de tactique tant que les Européens les aident en soutenant à demi-mots les négociations bilatérales irano-américaines. Les sorties internationales des représentants du régime et leurs déclarations multicouches sont donc des ballons de sondages pour voir si les Américains n’ont pas, par hasard, changé d’avis. Le défaut de ce jeu de cache-cache est que les mollahs continuent l’enrichissement et continueront de défier la communauté internationale tant que l’Europe ne se montrera pas plus ferme.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

Un exemple courant de la méthode «multicouche» :
- La Routine en Iran : Désinformations et Démentis en cascade
- (18.10.2005)


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