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Shirin Ebadi en appelle à des négociations entre les USA et l’Iran !
25.05.2006

Shirin Ebadi, Prix Nobel de la paix 2003, encourage les Etats-Unis à emprunter la voie de la diplomatie pour améliorer leurs relations avec Téhéran, plutôt que d’envisager des sanctions économiques et surtout une confrontation militaire. En effet elle demande que les Américains négocient directement avec les mollahs.



Voilà une dissidence qui fait plaisir à voir. Ebadi est loin de satisfaire les conditions nécessaires pour être une dissidente : elle impute les problèmes de son pays, non pas à la malgouvernance ou à la corruption de la classe politique du pays mais à une source extérieure ! Son discours relève plutôt d’une argumentation politicienne démagogique moyen-orientale islamogauchiste que de la dissidence qui utiliserait les leviers du contre-pouvoir pour enquiquiner le pouvoir et le dénoncer. Ebadi ne dénonce rien en Iran, elle dénonce les Etats-Unis. C’est un discours entendu qui est en total alignement avec le discours officiel. Mais elle va encore plus loin.

Dans le cadre de sa visite au Conseil des affaires internationales de l’Oregon (aux USA), Ebadi a affirmé que les conditions des droits de l’Homme s’étaient améliorées depuis la révolution islamique. Bien que les conditions de vie se soient améliorées sous le règne du Chah, la police secrète très crainte avait mené des opérations conduisant à l’incarcération de centaines de prisonniers politiques, explique Shirin Ebadi. Une manière de dire que les mauvaises manières du régime des mollahs sont un héritage de la répression qui datait d’avant la révolution.

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Ebadi se contredit

Pourtant Ebadi, qui appartenait à une famille de communistes proches de Mossadegh, n’avait aucunement été inquiétée sous le règne du Chah, elle avait même été nommée Juge. Ebadi et les membres de sa famille n’avaient à aucun moment été inquiétés, emprisonnés ou empêchés de s’exprimer. Si Ebadi a mis de l’eau dans son vin, c’est bien parce que le peuple iranien vénère littéralement le Chah et reconnaît aujourd’hui l’ampleur des difficultés qu’il avait pour moderniser l’Ira : les mollahs d’un côté et les gens de la famille politique de Ebadi de l’autre, qui, sous couvert d’être de gauche étaient en réalité des intégristes pro-mollahs. Les Iraniens tirent leur chapeau aux réussites de l’ancien rgime qui a quand même réussi à bâtir un Iran pro-occidental et moderniste avec les revenus pétroliers très bas de l’ère précédant la création de l’OPEP.

Par contre, les iraniens, y compris ceux qui ont manifesté dans la rue contre le roi, lui reprochent son manque de fermeté contre les mollahs et leurs alliés de gauche. Les excès de la police secrète, selon Ebadi, prêtent aujourd’hui à rire en Iran. C’est l’opinion occidentale qui est réceptive à ce discours et non les iraniens qui souffrent des méfaits de ceux qui ont été emprisonnés sous le Chah pour leurs idées révolutionnaires islamistes ou islamogauchistes. Ebadi plait à une minorité de nostalgiques de la révolution marxiste et son discours est clairsemé de références anti-impérialistes à la manière des années 70.

De nombreux « people » iraniens publient ces derniers temps des livres où ils reconnaissent certains progrès du temps du Chah, la modernisation, le respect des minorités, tout en utilisant les argumentations de revendications marxistes révolutionnaires des années 70. C’est le vintage façon iranienne. Certains de ces livres reconnaissent les progrès, mais dénoncent la misère, d’autres comme celui de Shirin Ebadi reconnaissent au contraire le confort social et dénoncent les persécutions. La réussite de Khomeiny allié aux marxistes et l’extrême droite laisse perplexe quant à l’efficacité ou la dureté de cette persécution. Mais, la première constatation est que ces livres se contredisent.

La raison en est que certains de ces arguments du vintage révolutionnaire seventies se contredisent et font notre enchantement sur IRAN-RESIST car ils démontrent que le discours initial déployé par des émules de Ebadi à l’époque de Khomeiny était contradictoire et spécialement concocté pour émouvoir l’opinion occidentale afin de diaboliser un régime qui travaillait dur pour réformer le pays afin de le libérer des mollahs. De nombreux journalistes formés à cette époque,farouchement opposés au Chah, dénigrant ses réformes et très indulgents avec la révolution pullulent encore dans les média françaises, ils ont vieilli et ont gagné en notoriété : ils continuent de taper sur le régime du Chah afin de ne pas avoir à avouer leurs erreurs. Ces derniers relaient les mensonges de Shirin Ebadi ou d’autres « people » iraniens comme Mansour Bahrami, le tennisman mytho qui organise des tournois en Iran et fait gagner de beaux paquets d’argents à Henri Leconte ou le vieillissant et ruiné Bjorn Borg. Il est certain que nous verrons bientôt d’autres livres du même tonneau dont les propos se contredisent mais dont l’objectif est d’entretenir la mémoire de l’injustice supposée qui régnait sous le Chah. Une manière intelligente et concertée de dire que les injustices du régime des mollahs sont un héritage des problèmes qui dataient d’avant la révolution.

Cependant cette injustice avait permis à l’économie de devenir fleurissante au point que l’Iran n’avait pas de chômeurs et avait fait venir dans le pays des millions de travailleurs étrangers. Durant cette ère où l’injustice était censée régner, les femmes avaient acquis par la volonté d’un seul homme, le Chah, des droits durement acquis en Europe après d’âpres combats contre la misogynie ambiante. L’enseignement était entièrement gratuit, laïque et mixte. Les livres scolaires étaient à des prix défiant toute concurrence : le pain était à 2 rials – 15 centimes– et le livre scolaire était à 20 rials – 2 francs –, à la même époque le livre scolaire était 10 à 20 fois plus cher en France, un autre pays où l’enseignement était gratuit. Durant cette ère où l’injustice était censée régner en Iran, les soins étaient gratuits. Durant cette ère où la persécution faisait des ravages en Iran, les chercheurs iraniens (peu islamistes) publiaient des livres sans tabou sur le génocide arménien quand aujourd’hui en 2006, un Alexandre Adler insiste sur le fait que des arméniens ont tué des turques : Une manière intelligente et concertée de dire que les tueries ne sont pas exceptionnelles dans ces contrées.

Il y a parmi nos ennemis les partisans affichés ou clandestins du régime des mollahs : ceux qui comme Mansour Bahrami aiment visiblement gagner de l’argent et fumer leur cigare, et ceux qui comme Ebadi aiment la révolution islamique, Khomeiny, l’Islam au pouvoir, mais aussi les voyages, les honneurs, les prix, les micros, les caméras… Il y a aussi ceux qui dans la presse française encensent les ennemis de l’Iran, journalistes, analystes, ex-politiciens, intellos de gaucheCes deux entités sont complémentaires et sapent le travail d’information de notre collectif IRAN-RESIST.

Il est instructif de lire avec attention les déclarations de Shirin Ebadi, la nouvelle ambassadrice non déclarée des mollahs, afin que certains comme BHL [1] ne lui prêtent plus les colonnes de sa revue Esprit pour continuer son lobbying en France.

Shirin Ebadi assure continuer de croire en la loi iranienne, à condition qu’elle soit appliquée de manière juste, et ne soit pas bloquée par les politiques. Elle parle de l’actuelle constitution du régime des mollahs et elle affirme qu’il comprend des mesures de protection des droits civils. La lecture des lois en vigueur en Iran islamique est le dernier argument que nous avançons, lisez, c’est fort instructif et si vous trouvez ces « mesures de protection des droits civils », écrivez-nous.



Statut des Femmes Iraniennes

Statut Général des Iraniennes depuis l’instauration de la République Islamique

Article 21 de la Constitution : Le gouvernement doit assurer les droits de la femme à tous égards, conformément aux critères islamiques. Toute promiscuité entre femmes et hommes en public, mais aussi en privé, est interdite. La mixité est considérée comme un péché répréhensible. Le tchador, long voile noir, est obligatoire pour toute salariée du secteur public. Le hejab (voile ou foulard) est obligatoire pour les femmes iraniennes ou étrangères, quelle que soit leur obédience religieuse, sur le sol iranien. Le maquillage est interdit. L’usage des couleurs vives, des vêtements « occidentalisés et indécents » ou portant des inscriptions étrangères, etc., sont interdits par décret ministériel pour les salariées du secteur public, les étudiantes, lycéennes et écolières.

Une liste non-exhaustive des violations des droits des Iraniennes


Article 1105 Dans la relation matrimoniale, l’homme a pour devoir premier d’être le chef de la famille. La femme, le travail et l’embauche Art. 1117 Le mari peut interdire à l’épouse toute profession ou occupation allant à l’encontre des intérêts de la famille ou de la dignité de l’épouse. Alinéa : Une femme ne peut voyager sans la permission de son mari.

Article 907 La femme et l’héritage : La femme hérite la moitié de l’homme.

Article 1210 L’âge de la puberté est de quinze ans pour les garçons et de neuf ans pour les filles. Le mariage d’une fille qui se marie pour la première fois est conditionné à la permission du père ou du tuteur ou d’un grand-père, etc.

Article 1041 Le mariage avant l’âge de la puberté est interdit, toutefois les contrats de mariage décidés par le père ou le tuteur des fillettes avant cet âge sont validés si les intérêts de la personne sous tutelle sont respectés.

Article 1108 L’homme peut refuser son soutien financier à l’épouse qui ne remplit pas ses devoirs conjugaux.

Article 1060 Une femme musulmane n’a pas le droit d’épouser un non-musulman.
Alinéa : La polygamie est permise par la loi pour l’homme jusqu’à quatre femmes légales.

Article 1075 Le mariage temporaire est légal pour une durée variant de une heure à quatre-vingt-dix-neuf ans. L’homme peut contracter autant de mariages temporaires simultanés qu’il le désire. Il peut cesser le contrat quand il le veut. La femme ne le peut pas.

Article 1133 L’homme peut divorcer à tout moment, sans condition préalable ni légale. La femme doit être en m esure d’arguer de raisons valables pour une demande de divorce.

Article 1169 Après le divorce l’homme a officiellement la charge de l’enfant mâle à partir de deux ans et de la fille à partir de sept. La femme perd automatiquement le droit de garde des enfants si elle se remarie.

Article 102 La femme et les sanctions : La lapidation jusqu’à ce que mort s’ensuive est le châtiment pour les adultères. L’homme et la femme adultères sont enterrés dans un trou rempli de sable, le premier jusqu’à la taille, la seconde jusqu’au-dessus des seins, et ils sont lapidés.

Article 104 Les pierres utilisées ne devront pas être trop grosses afin d’infliger la mort d’un coup, elles ne doivent pas être si petites qu’on ne puisse leur donner le nom de pierre. La taille moyenne est choisie généralement afin de faire expier la faute par la souffrance.

Alinéas votés à l’Assemblée islamique au mois de novembre 1996 (rapporté par l’AFP) : Un mari trompé surprenant sa femme en flagrant délit d’adultère peut tuer le couple fautif sans encourir de poursuites. Ce droit n’est pas reconnu pour la femme dans la même situation. Les relations illégitimes n’allant pas jusqu’à l’adultère entre un homme et une femme sont passibles de 99 coups de fouet.

Les femmes mal voilées arrêtées en flagrant délit en public encourent une peine d’emprisonnement de dix jours à deux mois et 74 coups de fouet. Des amendes de 5.000 à 50.000 Toumans permettent d’échaper au sanctions (NB. Equivalent de 5 à 50€. Cependant le salaire d’un fonctionnaires est de 80 à 130 € et le niveau du seuil de pauvreté est à 250€).

La loi du talion appliquée aux meurtriers article 300 : Le prix du sang, dit diyé, est compensation qu’un meurtre doit payer à la famille de la victime. Le diyé est de moitié quand la victime est une femme..

Article 209 Si un homme tue un autre homme. La famille de l’assassin doit payer un diyé complet à la famille de la victime en échange du pardon. Si un homme tue une femme, la famille de l’assassin doit payer la moitié du prix du sang à la famille de de la victime pour éviter l’application de la peine capitale à l’encontre du meurtrier par la voie de Qessas [loi du Talion].

Article 258 Si une femme tue un homme, elle est passible de la peine capitale, sans avoir à payer le prix du sang.

Article 237 Le témoignage d’un homme vaut le témoignage de deux femmes, même dans le cas d’un meurtre prémédité.

Responsabilité pénale des enfants : Ils sont adultes devant la loi à partir de neuf années lunaires pour les filles et de quinze ans pour les garçons.

Article 223 Quand un adulte tue un mineur, il doit être châtié par le Qessas [ peine capitale selon la loi du Talion ]. Il sera gracié si l’assassin est le père ou le grand-père paternel.

Article 220 Le père ou le grand-père paternel qui a tué son enfant ou son petit-enfant est exempt de qessas. La peine est commuée en paiement du prix de sang, diyé, et en un châtiment corporel (coups de fouet). Si la mère tue son enfant elle subira le châtiment du Qessas.

Code Vestimentaire

L’article 4 de la loi vestimentaire considère comme « vulgaires » et constitutifs des délits :
- les foulards légers et courts qui ne couvrent pas les cheveux et la nuque
- les chemisiers et les jupes portés sans manteau
- les manteaux courts (au-dessus d’un genou) ou les vêtements à manches courtes imprimés de motifs ou ornés d’emblèmes, flèches, signes, marques ou images sur le col, ou les parties supérieures et inférieures du manteau
- les shorts
- les socquettes transparentes, en dentelle, de couleurs vives, fluorescentes, avec des imprimés représentant des images vulgaires
- les chaussures voyantes, de couleurs vives ou avec des motifs spéciaux.

Sont aussi interdits les accessoires tels que : chapeaux, colliers, boucles d’oreille, ceintures (fluorescentes, avec des incrustations dorées, etc.), bracelets, lunettes teintées, casquettes et bandeaux, bagues, sacs, écharpes d’hommes portées par des femmes, cravates, chapelets, images vulgaires et ridicules ornant les habits ou accessoires de mode tels que têtes de lapin ou d’aigle, symboles de groupes punks, signes symbolisant Rocky ou Rambo, croix gammées, drapeaux étrangers, étoiles rouges.

Sont aussi interdits les expressions vulgaires étrangères sur les vêtements, comme le signe du pouce (équivalent iranien du bras d’honneur), le V de la victoire, les photos d’acteurs iraniens ou étrangers symbolisant la violence, le sexe ou la vulgarité.

Article 640 du code pénal concernant ces délits : les peines vont de trois mois à un an de prison, et des amende sde 1,5 à 6 millions de rials et 74 coups de fouet.

Si vous avez trouvé ces «mesures de protection des droits civils » dont parle Shirin Ebadi, écrivez-nous. Sinon écrivez-le à BHL, à Gilles Anquetil du Nouvel Obs, à Vincent Hugeux de l’Express et à tous les autres qui omettent de dire toute la vérité sur Ebadi…

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Sur ce thème : [Recherche Par Mots Clefs : Presse Réformatrice]

Pour en savoir + :
- Histoire de la condition de la femme en Iran
(18.06.2005)

Sur Mme. Islam Expliqué (aux mécréants) : [Recherche Par Mots Clefs : Shirin Ebadi ]


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Bonne lecture et à très bientôt.  

[1Ce document est une infamie et nous demandons avec insistance à Bernard Henri Lévy de le lire et de nous dire pourquoi il continue à soutenir les gens comme Ebadi ou Jahanbeglou qui n’ont jamais dénoncé cette constitution ?