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Coup de Théâtre diplomatique dans la crise nucléaire iranienne
28.04.2006 ... [La France change de cap...]

La France souhaite que la résolution de l’Onu sur l’Iran soit placée sous le chapitre VII de la Charte, ce qui ouvre la voie à d’éventuelles sanctions, afin de montrer à Téhéran qu’il a franchi « la ligne rouge » dans le dossier nucléaire, a déclaré jeudi un diplomate français de haut rang.



Le chapitre VII de la Charte des Nations Unies traite des menaces contre la paix et des actes d’agressions et autorise, en dernier ressort, l’emploi de mesures coercitives. Mais surtout, une telle résolution passerait si Moscou et Pékin n’exerçaient pas leur droit de veto, et s’abstenaient tout simplement. Le recours au chapitre VII peut ouvrir la voie à l’application des sanctions.

C’est pourquoi, jusque-là, il était tabou d’en évoquer la possibilité au Quai d’Orsay car l’application des sanctions est contraire aux intérêts Européens en Iran.

Les Européens évoquaient toujours l’opposition sino-russe à une résolution ferme, mais jamais n’évoquaient leurs propres réticences à l’égard des sanctions économiques contre les mollahs.

Les Français insistaient sur les possibilités militaires du Chapitre VII, affirmant que les Américains souhaitaient avoir les mains libres pour un recours à la force. Cette insistance sur le côté militaire se faisait dans le souci délibéré d'éloigner toute allusion à la chape de sanctions qui pouvait s'abattre sur les mollahs grâce au Chapitre VII. Le mot Sanction était tabou dans les Chancelleries Européennes qui donnaient la priorité au maintien de leurs contrats avec l'Iran des mollahs.

Tous les pays Européens étaient concernés et pas uniquement la France. Alors que les autres Européens restent encore dans une ligne de fidélité au régime des mollahs, la France se démarque et nous nous en félicitons !

C’est dans ce contexte précis que la déclaration Française prend toute sa force. Il semblerait que la France adopte une position « plus américaine ». Les Britanniques sont très hostiles à toute intervention ou sanction contre les mollahs. Historiquement le clergé chiites iranien a toujours été un allié des Britanniques et des signes de cette alliance persistent encore aujourd’hui. La frontière irano-irakienne de la zone chiite, le lieu de passage des Pasdaran vers l’Irak était « gardée » (il y a encore 3 jours) par les Britanniques et des policiers irakiens et de nombreux observateurs iraniens s’inquiétaient de la complaisance des forces britanniques vis-à-vis de cette infiltration. Les Américains s’en sont inquiétés et ont investi les lieux ce qui a été à la fois un revers pour les Pasdaran et un camouflet à leur allié Britannique. Le refus de Tony Blair de soutenir Bush pour empêcher l’accès à la bombe par les mollahs était devenu un point de faiblesse dans la stratégie américaine, aussi bien militairement que diplomatiquement, parce que jusqu’ici Français et Britanniques refusaient le recours au Chapitre VII en justifiant leur refus par le souci d’avoir un vote unanime au Conseil de Sécurité. Ce qui était impossible vu les réticences ouvertement affichées par les Russes et les Chinois.

Il y avait donc une place vacante pour mettre en place une stratégie efficace contre les mollahs. Stratégie qui peut être d’ordre financier ou militaire, et dans les deux cas, la France semble un allié à la fois sûr et efficace. C’est une politique intelligente car elle place ce pays en position de force vis-à-vis de l’Iran et lui redonne la stature gaullienne qui lui faisait défaut.

Washington et Paris pourraient proposer (au titre du chapitre VII) une résolution dure ouvrant la voie à des mesures punitives (sanctions économiques et blocus) contre l’Iran. Officiellement, on souligne de source diplomatique que l’objectif de la France est de parvenir rapidement à un texte court et tendant à « l’unanimité du Conseil de Sécurité »… car le souci de Paris serait ainsi de trouver des formules qui ne donnent pas un feu vert automatique à l’usage de la force.

Nous pensons que Paris prend quand même une option pour être le partenaire privilégié des Etats-Unis dans sa politique opposée au régime des mollahs. Nous sommes persuadés qu’une telle politique sera efficace pour déloger les mollahs. Ces derniers sont très impopulaires et les Iraniens qui connaissent bien l’histoire de l’Europe ont conscience qu’une intervention étrangère est nécessaire pour désorganiser l’appareil de répression du régime et dans un tel cas, ils pourraient aider la communauté internationale à mettre fin à ce régime et sa politique de chantage terroriste et nucléaire.

Le changement de cap de Paris, s’il s’avère sincère, est une très bonne nouvelle. Il renforce le camp favorable au processus de la mise en place des sanctions sans que les partenaires commerciaux de l’Iran (l’UE, Chine, Russie) et leurs lobbies puissent évoquer de nouvelles négociations avec l’Iran.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

Pour en savoir + sur ce qu’apportent les Français aux Américains :
-  La dissuasion française peut «décapiter» le régime et son armée (19.02. 2006)

Pour en savoir + sur la complémentarité des deux armées (1) :
-  Double Frappe (01.04. 2006)

Pour en savoir + sur la complémentarité des deux armées (2) :
-  Ce qui attend les mollahs dans leurs bunkers (21.04. 2006)


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