Décodage : Jacques Chirac réaffirme le droit de l'Iran au nucléaire civil 01.03.2006 Le président Jacques Chirac a réaffirmé mardi que l’Iran pouvait avoir accès au nucléaire civil mais dans le « respect des exigences de non-prolifération », lors d’un entretien avec le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan. Chirac a confirmé que la France s’appuiera sur les recommandations du dernier rapport de El Baradei, rapport flou et sans consistance qui recommande la poursuite des négociations malgré un mépris affiché des mollahs pour les précédentes résolutions de l’AIEA qui exigeaient le retour à un moratoire complet des activités nucléaires et l’application sans entrave du Protocole Additionnel par l’Iran. Il est donc probable que Chirac avait pris connaissance du contenu de ce rapport avant de se prononcer désireux de respecter ses recommandations.
En Juin 1974, la France a vendu à l’Iran gouverné par le Chah des centrales américaines Westinghouse (via l’entreprise Framatome) et divers équipements. En parallèle, l’Allemagne a vendu elle aussi des centrales américaines à l’Iran. Les Etats-Unis s’engagent également à en livrer 6 à 8 autres centrales au Chah. Par ailleurs, l’Iran entre alors auprès de la France dans le capital d’Eurodif, un consortium européen d’enrichissement de l’uranium (à Pierrelatte). L’Iran a le droit de ce fait le droit d’enlever 10 % de la production (à des fins civiles) de l’usine (qui couvrira à elle seule 1/3 des besoins mondiaux). Parallèlement, l’Iran prête 1 milliard de dollars à la France, par le canal du Commissariat à l’énergie atomique (CEA). Le remboursement de cette somme devait commencer l’année de la mise en service d’Eurodif, en 1981. Le 1er avril 1979, proclame la république Islamique en Iran et le 9 avril, il rompt le contrat de fourniture de centrales nucléaires avec la France, mais il confirme l’actionnariat de l’Iran dans Eurodif. La France refuse alors de laisser l’Iran exercer son statut d’actionnaire d’Eurodif. Les deux pays déposent des recours devant des tribunaux internationaux. En 1981, l’usine d’Eurodif démarre et les mollahs réclament l’uranium (faiblement) enrichi auquel ils ont contractuellement droit. Les Français refusent. Les échéances de remboursement du prêt d’un milliard de dollars sont placées sur un compte bloqué. Le prêt de 1 milliard et la livraison du combustible étaient deux éléments indépendants. C’est-à-dire que l’Iran du Chah avait acheté des parts de l’Eurodif et consentit un prêt à la France indépendamment de l’achat des actions dans l’Eurodif qui lui donnaient le droit d’avoir 10% de la production. La France voulait alors gagner sur les deux tableaux, ne pas rembourser la dette et ne pas livrer le combustible pour le nucléaire civil. De 1981 à 1991, le régime des mollahs a été en guerre contre la France. Assassinats, prises d’otages, attentats meurtriers : des centaines de français ont payé de leur vie avant que la France et l’Iran ne règle définitivement le contentieux Eurodif. 5 février 1981- Double attentat contre Air France et TWA, à Paris.
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