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Nucléaire iranien : Nous ne sommes qu’au début de l’affrontement
05.02.2006

Le vice-Premier ministre russe, Sergueï Ivanov, a déclaré dimanche devant la conférence sur la sécurité de Munich que la Russie souhaitait le maintien « aussi longtemps que possible » de l’examen du dossier iranien au sein du Conseil des Gouverneurs de l’AIEA.



Cependant, la résolution du 4 février donne uniquement un mois de délai au régime des mollahs afin de revoir sa politique nucléaire et se conformer aux exigences des Gouverneurs de l’AIEA, c’est-à-dire que l’Iran doit satisfaire l’avis émis par plus de 35 pays et non pas comme il le prétend, se soumettre à des mesures de discrimination voulues par les 5 grands et l’Allemagne.

Les Russes déstabilisés par leur incapacité à pouvoir apaiser les mollahs, continuent d’affirmer que les inspecteurs de l’AIEA « sont des professionnels qui connaissent la différence entre la conversion et l’enrichissement par exemple. Aussi longtemps qu’ils sont à l’intérieur de l’Iran, au moins nous pouvons avoir une image de ce qui s’y passe » !

Or, cette résolution rappelle qu'après presque trois ans de vérifications intenses, l'AIEA n'est toujours pas en mesure de conclure qu'il n'existe pas de matières nucléaires ou d'activités non déclarées en Iran. Ce qui est un aveu camouflé de l’inefficacité des inspections en Iran.

Le texte de la résolution rappelle les nombreux manquements et infractions de l’Iran aux obligations qui lui incombent en vertu de son accord de garanties avec le TNP et estime que c’est l’Iran seul qui peut rétablir la confiance dans la nature exclusivement pacifique de son programme, en répondant de façon positive aux appels à des mesures de confiance que le Conseil lui a soumises.

L’AIEA demande au régime des mollahs de rétablir la suspension pleine et durable de toutes les activités liées à l’enrichissement et au retraitement, y compris de recherche et de développement. L’agence demande que l’Iran reconsidère la construction d’un réacteur de recherche à eau lourde et surtout lui demande de ratifier promptement et appliquer entièrement le Protocole Additionnel.

En attendant la ratification, l’Iran doit continuer à agir conformément aux dispositions du Protocole Additionnel et l’AIEA rappelle que l’Iran l’avait signé le 18 décembre 2003.

La résolution demande l’application de plusieurs mesures de transparences comme l’accès à des responsables, aux documents concernant les achats, aux équipements à double usage, à certains ateliers de l’armée et aux emplacements…

Le Conseil des Gouverneurs demande au Directeur général El Baradei de faire un rapport sur l’application de cette résolution et des précédentes résolutions pour la prochaine session régulière du Conseil des Gouverneurs, le 6 mars 2006. C’est pourquoi l’AIEA n’est pas encore désaisie du dossier.

C’est l’Iran qui peut désamorcer la crise et cette résolution le met devant ce fait accompli. La Russie qui profitait de l’instabilité de la situation en Iran pour se poser en arbitre dans la région et consolider son rôle au Moyen-Orient est aussi sur la sellette. Elle doit aussi clarifier sa situation et cesser de jouer sur plusieurs tableaux. Les Européens doivent aussi éviter de se laisser à nouveau tenter par ce genre d’approche.

C’est pourquoi, le n°2 du Département d’Etat américain, Robert Zoellick, a dit qu’il fallait s’attendre à ce que « l’Iran essaye de diviser » l’unité de la communauté internationale. Chaque délai donné aux mollahs expose l’unité de la communauté internationale à de terribles tiraillements …

Pour en savoir + sur la Russie et la crise nucléaire Iranienne :
- La Russie utilise l’Iran des mollahs contre l’Europe

Pour en savoir + sur l'Iran :
- L’Europe continue à se tromper sur les intentions de l’Iran


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