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Mollahs bien sous tout rapport chechent partenaires pour négociations
13.01.2006

Le régime des mollahs estime que l’impasse sur son programme nucléaire peut encore être résolue par la voie diplomatique, a affirmé jeudi un responsable iranien, après que la Troïka a évoqué la possibilité d’une Saisine du Conseil de Sécurité de l’ONU.



« L'Iran continue à penser que la diplomatie pourrait être productive », a affirmé dans une déclaration télévisée Hossein Entezami, porte-parole du Conseil Suprême de la Sécurité Nationale, l’organe décisionnaire en matière du nucléaire.

Téhéran « poursuit ses activités de recherche nucléaire dans le cadre des règles de l'AIEA et sous le contrôle de l'agence. Il n'y a donc aucune raison de contester les droits de l'Iran dans le domaine nucléaire », a-t-il ajouté.

Le régime des mollahs a exhorté la Troïka à ne pas contester les exigences de la population iranienne pour l’énergie nucléaire et de ne pas rompre les liens diplomatiques par des « décisions imprudentes ».

Surpris par la fermeté (modérée) mais tout de même inattendue des Européens, le régime des mollahs, qui craint réellement les sanctions surtout celle sur l’essence, a multiplié les réactions contradictoires. Le régime islamique est au pied du mur et utilise à tout va toutes ses vieilles techniques pour éviter la saisine: la menace, le bluff, le durcissement, l'adoucissement, le dialogue, tout est bon pour diviser le camp des partisans de la fermeté.

Le régime des mollahs qui avait toujours essayé avec succès ces perpétuels changements à rebrousse-poil dans le but de déstabiliser l’adversaire est face à la limite de ce genre de gesticulations. Mais la menace est réelle : en cas d’une sanction sur l’approvisionnement en essence, le pays serait paralysé et le régime pourrait enfin vaciller.

La première réaction des mollahs était d’afficher son indifférence voir son mépris. La république Islamique s’est dite « pas inquiète » de l’éventualité du transfert de son dossier au Conseil de Sécurité. Les dirigeants de divers services d’état se réclament du peuple afin de faire croire que les sanctions n’auront aucun effet sur la population. Des experts qui se disent indépendants, comme Djamchid Assadi ou Nader Barzin, sont payés par les mollahs pour affirmer qu’il ne sert à rien de saisir le CS car les sanctions n’auront aucun effet sur le régime ou sur la volonté du peuple. Il s’agit d’une propagande savamment mise place depuis septembre 2005, quand le régime islamique a fait des tests de coordination entre ses différentes milices anti-émeutes et qu’il s’est aperçu des manques de coordinations capables de coûter cher au régime [1].

L’élection de Ahmadinejad a prouvé aux Iraniens les limites de leurs actions pacifiques (boycott, marches, manifs...). Ils ont boycotté les élections, mais ils n’ont pas pu ébranler le régime et surtout la presse étrangère n’en a donné aucun écho, aujourd’hui ils se sentent seuls et abandonnés. Le régime a fait une mise en scène dans deux bureaux de vote à Téhéran en obligeant les correspondants Européens à s’en contenter.

Des bus et des camions ont alors déversé des troupes de figurants dans ces deux bureaux de vote et les correspondants comme Renaud Bernard, Delphine Minoui ou Georges Malbrunot ont écrit d’élogieux articles ou reprotages sur le taux de participation des Iraniens. L’habituelle mise en scène du régime et la complicité de journalistes peu scrupuleux ont vraiment déçu les Iraniens. Depuis les Européens, autant ces mêmes journalistes, que les ONG ou les gouvernements cherchent à promouvoir de faux dissidents comme Ganji ou Ebadi qui n’ont pas la faveur des Iraniens. Le peuple est certes résigné parce qu’il ne se sent pas soutenu par les occidentaux, mais il peut profiter de la faiblesse du régime. Si ce régime était populaire, il n’aurait d’ailleurs pas besoin de diffuser la fausse mais effrayante nouvelle qu’il dispose de 9 millions de bassidjis [2].

Le régime des mollahs est coupé du peuple pour diverses raisons liées à la guerre Iran-Irak, à la propagation de la toxicomanie [3] [4], à la grande pauvreté [5] [6]. Même les bassidjis peuvent reprocher aux dirigeants de sortir leurs capitaux [7], préparant leur fuite pour les laisser un jour seuls face à la foule enragée.

La cohésion sociale et populaire dont parlent les mollahs, leurs experts indépendants, les sociologues pro-voiles du CNRS [8] et quelques journalistes fascinés par le régime des mollahs [9] [10], n’existent que dans des articles écrits en France, articles dont les Iraniens ne sauront jamais rien.

Les mollahs savent bien à quoi ils s’exposent et désormais ils réclament leur attachement à une solution diplomatique. Les Sanctions sonneront le glas du régime. Certains des Commandants des Pasdaran chercheront à faire un coup d’état [11] et libérer le pays pour sauver leurs peaux. On compte de nombreux cas de désertions dans le Bassidj. Il y a des cas de soldats ouvrant le feux sur leurs commandants dans les casernes. Chacun sent la fin proche et chacun réagit selon le poids de ses crimes, certains s’enfuient, d’autres tuent leurs camarades, les mollahs quant à eux cherchent à échapper aux sanctions ! Mais leur tâche sera la plus difficile car ils concentrent tous les pouvoirs et auront sur le dos tous les mécontents, des va-nus-pieds aux nouveaux riches de la révolution qui ne veulent pas retourner au caniveau d’où ils sortent. Si l’Europe relevait le défi dont parlait aujourd’hui Condoleezza Rice, sans chercher à préserver des intérêts en péril avec les mollahs, les Iraniens retrouveront le chemin des tavernes en 2006.

En attendant, les mollahs se battent pour prouver que les « recherches n’avaient rien à voir avec l’enrichissement ». « Il est du droit de chaque Etat membre de l’AIEA de procéder à des recherches » ou encore, selon l’infatigable Larijani que « les craintes » des Occidentaux ne sont pas fondées.

Larijani appelle Kofi Annan pendant 40 minutes et implore son aide : des propos et des manières qui tranchent avec les discours de ces derniers jours. Ce matin même, avant la réunion de Berlin, le chef de la diplomatie iranienne Mottaki déclarait encore que la décision de l’Iran était « irréversible » ; hier Ahmadinejad avait expliqué que son pays poursuivrait son programme atomique pour ne pas dépendre du monopole des puissances nucléaires étrangères. Rafsandjani [12] avait affirmé que l’Iran ne renoncerait jamais à son droit ... et Khamenei avait donné le ton dès lundi en prévenant que « les menaces de sanctions n’auraient aucun effet » sur la détermination de l’Iran : Eh bien si !

Le régime a peur et les Iraniens le savent ce soir.

La peur change enfin de camp.

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[1EMBARGO SUR L’ESSENCE : LES MOLLAHS ONT-ILS PEUR ?}}-

[5Seuil de Pauvreté : L’argent en Iran}}-

[6Seuil de Pauvreté : Attention, les Enfants vous regardent !}}-

[9Journalistes fascinés par le régime des mollahs :Delphine Minoui}}-

[10Journalistes fascinés par le régime des mollahs :Ladane Nasseri}}-