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Iran Air : Une euro-sanction qui ravit les mollahs
07.07.2010

Dans le cadre des pressions européennes sur les mollahs, en juin dernier, l’Europe avait interdit son espace aérien à la plupart des Airbus et Boeing de la compagnie iranienne Iran Air. Hier, elle a doublé la mise en incluant ces Airbus A-320, les Boeing B‑727 et B-747.



L’Europe qui a d’importants intérêts économiques en Iran est mal à l’aise à l’idée de lui imposer des sanctions : elles desserviraient ses propres intérêts. Depuis un an, elle a trouvé la solution à ce dilemme : elle interdit l’accès de son espace aérien aux avions iraniens qui sont, il faut l’admettre, des poubelles volantes de l’avis des Iraniens qui par économie choisissent la Compagnie nationale. On est loin des années d’avant la révolution quand la compagnie iranienne était l’une des plus sûres avec zéro crash et aussi l’une des plus modernes tout en étant à la portée de l’Iranien moyen. Depuis la révolution, la qualité de la compagnie a baissé et le nombre de crashs a augmenté, ce qui facilite son interdiction.
© WWW.IRAN-RESIST.ORG

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On est cependant dans un registre politique car il n’y a jamais eu aucun crash en Europe et au cours des 14 dernières années, il n’y a eu aucun crash d’Airbus ou de Boeing : les avions qui ont eu des accidents mortels, graves ou mineurs étaient des avions bas de gammes russes achetés à bas prix par les mollahs ou des Fokkers. Dans l’ensemble, bien qu’elle soit de mauvaise qualité depuis 1979, la compagnie iranienne n’a eu depuis cette date qu’un seul crash d’un Airbus (en 1996) et qu’un seul crash d’un Boeing en 1980. De fait, l’Europe n’a pas de justification technique pour cette interdiction, ses raisons sont politique. S’il en était autrement, au cours de sa dernière réunion, l’Agence Européenne de la Sécurité Aérienne n’aurait pas interdit des avions récents ou encore il aurait plutôt interdit toute la flotte aérienne du pays comme cela a été décidé pour les compagnies d’Afghanistan, du Cambodge, du Surinam ou du Rwanda. Mais concernant les mollahs, cette agence européenne a uniquement rallongé la liste des avions interdits en juin 2009, puis en mars 2010 en leur laissant la jouissance de 23 avions (14 A300, 8 A310 et un B737). Etant donné qu’elle n’a annoncé ses critères de choix, elle se réserve le droit d’interdire ces derniers moyens de transport, si Téhéran se montre récalcitrant au dialogue.

Impact de la mesure | Cette annonce de semi-sanctions (qui ne remettent pas en cause les intérêts européens) arrive au lendemain d’une dépêche iranienne où plusieurs officiels du régime faisaient état d’un refus de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne et des Emirats arabes Unis de ravitailler les avions iraniens. Nous n’avions pas traité le sujet car la dépêche était d’origine douteuse. Le lendemain, les Emirats ont démenti, puis ce fut le tour de la Grande-Bretagne et de l’Allemagne en précisant que les sanctions de l’ONU et des Etats-Unis ne visent pas le ravitaillement des avions civils iraniens. Connaissant les mollahs, nous supposons que grâce à leurs amis en Europe, ils avaient eu vent de l’annonce imminente d’une interdiction majeure contre l’Iran Air, ne sachant laquelle, ils ont imaginé le pire : un embargo et ont décidé de le contrer avec une fausse nouvelle qui a été suivie d’annonce incendiaire sur l’illégalité de la mesure au respect du droit international. Mais leur prévision était infondée : c’est d’ailleurs pourquoi après l’annonce de la véritable mesure contre Iran air, l’interdiction partielle de l’espace aérien européen, ils ont eux-mêmes maladroitement démenti le refus de ravitaillement de leurs avions alors qu’ils n’ont guère commenté l’interdiction annoncée.

Cette réaction fait état de la vraie crainte des mollahs vis-à-vis d’un embargo et leur indifférence à l’égard de l’interdiction des vols civils. On pourrait dire qu’ils sont même ravis : l’Europe vient de réduire les vols à un moment où les Iraniens riches ou pauvres ont envie de quitter le pays, ce qui aide les mollahs à endiguer cet exode, par ailleurs ces derniers pourront même faire des économies de kérosène. Ceci explique que le responsable des négociations nucléaires ait choisi ce jour pour déclarer que Téhéran ne reculerait pas : il reprendrait le dialogue si et seulement si l’Europe acceptait ses drôles de conditions : la levée de toutes les sanctions, la mise au ban d’Israël et la destruction des arsenaux nucléaires des membres permanents du conseil de sécurité.

Face à cette attitude, l’Europe devra choisir une autre voie si elle veut être une puissance qui compte car pour l’instant avec sa drôle de sanction, elle a donné la puissance aux mollahs.

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La position européenne (non américaine) vis-à-vis des sanctions :
- Iran : La place de la France dans la crise nucléaire iranienne
- (3 juin 2010)

| Mots Clefs | Fléaux : Accidents aériens | Air Mollahs |

| Mots Clefs | Pays : Europe (UE, UE3, union européenne) |
| Mots Clefs | Enjeux : Intérêts Européens en Iran |

| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions Ciblées en cours d’application |