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Iran : En faillite !
03.05.2010

Les dettes appellent les dettes. Appauvri par les sanctions américaines, en février dernier, Téhéran avait annoncé l’émission d’1 milliard d’euros d’obligations par l’une de ses grandes banques nationales. Après une première tranche de 250 millions d’euros émise le 6 mars dernier, une seconde tranche du même montant sera en vente dès aujourd’hui.



Depuis la révolution islamique, l’économie iranienne a privilégié le commerce car les bailleurs de fond de Khomeiny étaient essentiellement les Bazaris qui voyaient d’un mauvais œil l’industrialisation du pays et la production de biens en Iran qui les privaient des parts du marché de la consommation. Les mollahs eux-mêmes se sont lancés dans l’import-export en profitant de leurs relations politiques pour s’octroyer des monopoles sur divers produits. Cette recherche de monopole commercial a été très nuisible à la production nationale qui est la source de revenus et de devises. Alors que l’Iran du Chah s’était bâti presque entièrement sans les pétrodollars du boom pétrolier, le nouveau régime, qui a dilapidé les outils de production, s’est reposé presque entièrement sur les revenus pétroliers. Dans ce domaine aussi, pour dégager des gains plus rapides, les mollahs ont mis de côté l’extraction et la vente de baril au profit de la vente de droits d’exploitation aux compagnies étrangères. Le calcul était que le pétrole ne manquait pas, on pouvait indéfiniment vendre de nouvelles concessions aux étrangers pour assurer les dépenses de l’Etat. Depuis qu’en 2006, Washington a renforcé ses restrictions à propos des investissements étrangers dans le domaine pétrolier iranien, tout s’est déglingué.

En l’absence des capitaux étrangers, Téhéran n’a pas pu prendre le relais car en confiant la production à des compagnies étrangères, il avait détruit le savoir faire iranien dans le domaine pétrolier. Sa première réaction pour prévenir la banqueroute a été d’adopter une loi autorisant la vente des industries-mères datant d’avant la révolution aux investisseurs étrangers. Mais en raison de l’instabilité de la situation politique, les étrangers n’ont pas sauté sur ces occasions en or.

Quand Washington a resserré l’étau en 2007 en adoptant des sanctions bancaires empêchant les transactions, le régime s’est éloigné des investisseurs étrangers et s’est mis à ponctionner les devises déposées dans les comptes bancaires des commerçants du Bazar, ce qui a été découvert il y a quelques mois.

Pris la main dans le sac, il a menacé les Bazaris de poursuites pénales. Privé de leurs devises, il a alors annoncé l’emprunt d’un milliard d’euros sous forme d’obligations en euros destinées à des investisseurs étrangers. Le 6 mars, une première tranche de 250 millions d’euros d’obligations à trois ans a été émise avec un rendement de 8%. Ce taux est énorme car le rendement usuel des obligations à 3 ans est inférieur à 2%. Mais ce n’est pas seulement énorme, c’est aussi très grave.

On peut mesurer la gravité de la situation iranienne au travers du cas de la Grèce dont un des indices de sa faillite est le rendement très élevé de ses obligations à 10 ans : 7,5% au lieu de 3%. L’emprunt des mollahs à 8% au lieu de 2% indique une plus forte probabilité de défaillance de l’Etat iranien.


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d’autres indices sur la faillite des mollahs :
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