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Iran : Washington promet des sanctions pour rassurer les Américains
27.04.2010

Philip Crowley, le porte-parole du département d’Etat américain, a affirmé que durant le week-end dernier, la secrétaire d’Etat Hillary Clinton avait multiplié les contacts « avec les dirigeants mondiaux » pour parvenir très rapidement à une résolution au Conseil de Sécurité. Il s’avère qu’aucune agence de presse n’avait signalé cette intense activité diplomatique. Washington tente de rassurer les Américains après les annonces de tirs de missiles par l’Iran.



Cela fait plus de 4 semaines que personne n’a entendu Hillary Clinton ou un autre ténor de la politique américaine parler de nouvelles sanctions contre Téhéran. Ils ont au contraire encouragé le dialogue et les médiations via le Brésil ou encore la Turquie. La dernière déclaration de la Maison-Blanche à propos de l’Iran a été le refus catégorique de prendre au sérieux les prétentions de progrès nucléaires iraniens afin de ne pas être obligé de s’éloigner de sa politique de dialogue avec les mollahs. Dans le même genre, alors que Washington sanctionne le programme balistique iranien, il n’a également rien dit sur l’annonce par l’Iran d’avoir créé une copie du système de DCA S-300 qui rendrait toute frappe illusoire. C’est une situation étrange car les informations iraniennes sont remplies d’annonces d’activités sanctionnées par Washington, , mais rien n’est ébruité dans les médias américains. On peut le constater aussi dans les revues de presse des moteurs de recherches virtuels : c’est la disette d’infos sur l’Iran. Quoi qu’en dise le porte-parole du département d’Etat américain sur les activités intenses d’Hillary Clinton, nous constatons à l’inverse des efforts pour éviter toute polémique ou bagarre qui remettrait en cause la politique de dialogue prônée par Obama.

Ce silence n’est pas une preuve de faiblesse des Etats-Unis contrairement à ce que pensent les opposants les plus épidermiques à Obama ou l’opinion américaine, c’est au contraire le résultat d’une stratégie puissante qui veut forcer Téhéran à entrer dans un processus de réconciliation. Le but est de contraindre les mollahs à cesser leurs activités et propagande anti-américains au Moyen-Orient (notamment en désarmant le Hezbollah), mais aussi à se démocratiser, c’est-à-dire autoriser la participation à la vie politique des politiciens islamistes proches des Etats-Unis, en d’autres termes de céder une partie de leur pouvoir et devenir de très bons alliés musulmans des Etats-Unis dans la région. Cette alliance est très importante car elle permettra à Washington d’accéder à l’Asie Centrale et aussi d’embrigader cette région musulmane pour en faire la base arrière d’un soutien aux musulmans séparatistes chinois de la très riche région Xinjiang sans laquelle la Chine sera très handicapée dans sa course pour égaler les Etats-Unis.

Pour parvenir à ces objectifs, il faut soumettre les mollahs, c’est-à-dire les affaiblir sans les renverser, ce qui se traduit par une guerre d’usure américaine où les sanctions très fortes n’ont aucune place, d’où les esquives et le refus de toutes escalades dans les sanctions. De fait, Washington ne fait pas preuve de faiblesse, mais d’intelligence pour maintenir sa guerre d’usure économique. Face à cette guerre économique qui les épuise lentement, mais sûrement, les mollahs ont fait le choix difficile d’une escalade permanente pour provoquer une nouvelle guerre (forcément impopulaire) afin de faire capituler Washington ou à défaut pour devenir très politiquement incorrect et de ce fait impropres à une entente. Il y a donc d’un côté une esquive forcenée et de l’autre une surenchère de provocations. Ainsi au cours des dernières semaines, Téhéran a aligné annonces provocatrices et Washington a esquivé avec des pirouettes comme le refus de prendre au sérieux les progrès nucléaires ou militaires extraordinaires annoncés par Téhéran. Ce dernier a changé de tactique en faisant valoir la capacité de frapper les pétroliers au moment d’une importante déclaration de l’OPEP, une pirouette n’était plus possible : Washington a affirmé qu’il travaillait à l’adoption de nouvelles sanctions pour rassurer l’opinion américaine. Dans le même registre pour rassurer l’opinion qui ignore les dessous des cartes, il y a quelques jours, Washington avait mis en scène un désaccord très théâtral entre Gates et Obama à propos de la nécessité d’une nouvelle politique.

Sur le plan concret, cela reste du blabla de base car Washington a les moyens de sanctionner les mollahs sans passer par le Conseil de Sécurité notamment en imposant aux caisses de retraites américaines de cesser d’investir leurs dizaines de milliards de dollars dans les compagnies étrangères en relation avec les mollahs.


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article complémentaire 1 :
- Iran : Un nouveau format de sanctions
- (3 mars 2010)

article complémentaire 2 :
- Iran – Etats-Unis : Les vases communicants !
- (26 février 2010)

| Mots Clefs | Décideurs : Hillary Clinton |
| Mots Clefs | Enjeux : Apaisement |

| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions (du Conseil de Sécurité) |

| Mots Clefs | Institutions : Diplomatie (selon les mollahs) |
| Mots Clefs | Institutions : Provocations |