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Iran : Un procès à rebondissements pour les 3 Américains
16.12.2009

Il y a 4 mois, pour faire pression sur les Etats-Unis, Téhéran avait annoncé l’arrestation de trois randonneurs américains arrêtés pour espionnage dans le Kurdistan iranien. Hillary Clinton avait alors exhorté les mollahs « à libérer au plus vite les trois Américains ». Il y a 1 mois, toujours pour faire pression sur les Etats-Unis, Téhéran avait cette fois annoncé l’ouverture du procès des trois randonneurs. Hillary Clinton avait alors exhorté les mollahs à les libérer au plus vite. Téhéran a reparlé du procès et Clinton a encore appelé les mollahs à les libérer. Malgré une certaine répétition qui évoquerait une inaction, il y a eu des vraies évolutions dans cette affaire d’otages. | Décodages |



Téhéran est rudement malmené par les sanctions américaines depuis trente ans et les pressions ont décuplé depuis 2 ans. Tous les jours, on découvre des méfaits des sanctions que les mollahs ont cachées au moment où ils éclatent sous forme d’annonces de cessation de paiements d’allocations, de salaires, de retraites…

Pour mettre fin à ce processus, Téhéran qui connaissait ses limites a choisi d’emblée d’amplifier la crise pour provoquer une escalade guerrière dissuasive. Longtemps il a utilisé des insinuations sur ses capacités nucléaires, mais il craint à présent que ce choix ne soit contre-productif, il a donc décidé de s’orienter vers d’autres moyens pour amplifier la crise. Ces moyens sont bizarrement tous apparus aux alentours d’avril dernier quand les Américains ont initié leur politique consistant à esquiver les insinuations technologiques des mollahs. On peut citer l’idée du Mouvement Vert qui est une opposition interne hostile à toutes négociations nucléaires. Un autre moyen envisagé par Téhéran à la même époque a été d’intenter des procès contre des ressortissants occidentaux, de préférence des Américains, pour espionnage, un délit passible de la peine de mort.

L’année dernière, Téhéran a inauguré le bal avec le procès de la journaliste irano-américaine Roxana Saberi. Washington qui avait lu dans le jeu des mollahs s’est bien gardé d’intervenir directement. Il a mis en avant des émissaires que Téhéran a refusé de recevoir ou éconduits. En dernière instance, Washington a finalement obtenu la libération de cette otage (qui semblait complice du régime) en arrêtant un homme d’affaire du régime des mollahs aux Etats-Unis. Téhéran qui avait condamné Saberi à une lourde peine de prison l’a rejugée au prétexte que les juges avaient mal fait leur job et la demoiselle a été libérée 48 heures après l’arrestation de l’homme des mollahs.

Après l’arrestation de Shane Bauer, 27 ans, Sarah Shourd, 31 ans, et Josh Fattal, 27 ans, Washington n’a pas perdu de temps avec des médiateurs, il a directement lancé un procès contre Amir-Hossein Ardebili, un important homme d’affaires iranien arrêté aux Etats-Unis pour achats clandestins d’armes prohibées à la vente à l’Iran. Téhéran n’a pas agi comme dans le cas de Roxana Saberi, il a juste reporté le procès.

Souhaitant la libération des trois touristes avant Noël, Washington a étendu le procès à d’autres Iraniens arrêtés aux Etats-Unis pour le même motif (Baktash Fatahi, Amir-Shahrzad Amir-Golikani, Ali-Amir Nazmi, Hossein Saïd Keshari, Mahmoud Yadeghari, Mohsen Afrassiabi…). Il a ainsi inversé les rôles. C’est en réaction à ce durcissement de ton du côté américain que Téhéran vient d’annoncer le démarrage du procès qui pourrait se terminer à la Roxane (une condamnation, quelques surenchères et une libération ou une libération directe).
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| Mots Clefs | Institutions : Diplomatie (selon les mollahs) |
| Mots Clefs | Terrorismes : Prise d’otages |

| Mots Clefs | Décideurs : Hillary Clinton |
| Mots Clefs | Enjeux : Apaisement |