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Iran : Ce que fera Salehi, le successeur d’Aghazadeh
18.07.2009

Hier, Téhéran annonçait la démission de son directeur du programme nucléaire, Gholam-Reza Aghazadeh, en prétextant un désaccord entre ce modéré et Ahmadinejad, laissant présager l’arrivée d’un successeur non modéré en adéquation avec ce dernier. Ce successeur est désormais connu : il s’agit d’Ali Akbar Salehi, un ex-ambassadeur d’Iran auprès de l’AIEA, un modéré nommé sous Khatami !




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Les commentaires faisant suite à la nomination d’Ali Akbar Salehi (ci-dessus) au poste du directeur du programme nucléaire iranien montrent des lacunes évidentes d’informations des Occidentaux sur le personnel du régime des mollahs. L’AFP parle d’un homme modéré, apprécié des Européens pour avoir paraphé en décembre 2003, au nom de l’Iran, le protocole additionnel par lequel l’Iran acceptait un contrôle renforcé de ses activités nucléaires.

Au-delà du fait que le régime n’a jamais appliqué ce protocole, Ali Akbar Salehi avait certes été nommé par Khatami pour faire partie de l’équipe des négociateurs nucléaires menée par Rohani, mais il est surtout connu en Iran pour avoir critiqué la « mollesse de cette équipe » constituée, selon lui, d’« une bande d’amateurs ignorant tout, et du nucléaire, et des finesses du droit international ! »

Depuis, il n’a cessé de dire que « tous les problèmes actuels du régime sont venus de cette équipe qui, dans le cadre de l’Accord de Paris, a accepté le principe non exigé par la Troïka d’une suspension permanente de toutes les activités de l’enrichissement (y compris la recherche). Cet engagement non tenu vaut à l’Iran d’être aujourd’hui légalement sanctionné par le Conseil de Sécurité ». L’idée d’Ali Akbar Salehi était alors d’« accepter cet engagement pour permettre le passage du dossier nucléaire iranien du Conseil de Sécurité vers l’AIEA. Dès lors, de vrais négociateurs experts en nucléaire et en affaires juridiques auraient pu à nouveaux renégocier les termes de l’engagement ».

À la suite de ces propos, il avait démissionné de son poste en 2004. C’était peu avant l’élection d’Ahmadinejad qui a tout simplement remis en cause les engagements de Paris.

En fait, selon son mode opératoire, via cette démission, le régime avait mis Salehi en veilleuse pour le réactiver plus tard si les circonstances l’exigeaient. Voilà ! Nous y sommes.

Téhéran risque de gros ennuis s’il continue ses activités d’enrichissement selon la politique entamée par Ahmadinejad en 2005. Le régime ressort alors Salehi du formol pour stipuler une acceptation ponctuelle (et tactique) de la suspension de l’enrichissement (selon l’engagement de Paris) afin de demander un retrait du dossier du Conseil de Sécurité (retrait synonyme d’une levée des sanctions bancaires américaines qui affaiblissent considérablement les mollahs).

Sous des abords qui seront qualifiés de pragmatiques ou modérés, Salehi sera un client difficile, artisan d’une nouvelle ruse du régime pour échapper au processus de dialogue et de compromis proposé par Obama.


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Mais cet incroyable plan Z du régime ne sera qu’une étape intermédiaire...

| Mots Clefs | Nucléaire : Politique Nucléaire des mollahs |
| Mots Clefs | Nucléaire 2 : DROIT à l’enrichissement et Maîtrise du cycle |
| Mots Clefs | Nucléaire : Négociations sans fins (Manoeuvres dilatoires) |

| Mots Clefs | Institutions : Diplomatie (selon les mollahs) |