Les dépositions des différents responsables américains en poste ou fraîchement nommés devant la Commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants (ou du Sénat) sont un système pour informer les interlocuteurs de l’administration en poste sur ses intentions. Dans notre cas, ces interlocuteurs sont d’une part les Américains qui ont voté ou pas pour Obama, et de l’autre les mollahs. Il y a donc deux messages parallèles dans la même déposition.

Message 1 | Cette déposition veut rassurer les Américains et prouver que l’administration Obama maîtrise la situation : c’est pourquoi Clinton a longuement expliqué les qualités de cette politique en évoquant les sanctions comme un plan B.

Message 2 | En revanche, Clinton ne s’est guère attardée sur ce sujet car ces sanctions peuvent donner un prétexte aux mollahs de fuir le processus qui veut les pousser à faire des compromis contraires à leur vocation régionale. Dans le cas de l’interlocuteur iranien, la même déposition signifie que Washington entend mener pour un très long délai cette politique d’ouverture qui fait le désespoir des mollahs.

Dans ce message adressé aux mollahs, Clinton a également fait part de la disponibilité des Etats-Unis « à tendre la main à l’Iran pour discuter de divers problèmes ».

Cette partie répondait à la dernière provocation des mollahs qui se disent ouverts au dialogue, mais uniquement sur les sujets de leur choix. Ces derniers espéraient prouver l’échec diplomatique de l’administration Obama pour la mettre mal à l’aise vis-à-vis de son électorat afin de la pousser à céder à leurs exigences d’une reconnaissance régionale.

Washington les surprend en assumant la poursuite de sa stratégie devant cette très importante commission parlementaire. Non seulement, il n’y aura pas de coupure dans cette politique d’apaisement qui fait peur à Téhéran, mais en plus Washington accepte les dernières conditions des mollahs pour les attirer à la table des négociations et forcément de compromis.

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Pour en savoir + :
 Iran : Washington accepte d’étudier le paquet d’Ahmadinejad
 (17 AVRIL 2009 )