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AIEA : L’Iran n’aime pas les successeurs d’ElBaradei
27.02.2009

Le dernier rapport de l’AIEA a réellement surpris les mollahs car ils ne s’attendaient pas à ce qu’El Baradai rompe avec son ambiguïté légendaire pour accuser Téhéran de progrès significatifs en matière de nucléaire militaire. Téhéran n’est pas au bout de ses surprises avec l’AIEA car El Baradai est sur le départ et pourrait être remplacé par un nouveau directeur pro-américain.



Le dernier rapport de l’AIEA a été conçu par El Baradai pour priver les Etats-Unis de leur mainmise totale sur la gestion des intimidations et des sanctions sur Téhéran afin qu’ils ne puissent pas utiliser ces pressions pour imposer une entente séparée aux mollahs, entente vitale pour l’hégémonie américaine, mais fatalement hostile aux intérêts vitaux des autres membres du Conseil de Sécurité.

Le rapport est donc allé plus loin que les accusations de Washington pour devenir la principale source de pression sur Téhéran pour forcer les mollahs à accepter une entente multilatérale, c’est-à-dire avec le Conseil de Sécurité (les Six).

Ce rapport a surpris Téhéran car il se retrouvait face à deux adversaires dont l’un ne lui convenait pas : l’AIEA. En fait, si Washington utilise les sanctions pour soumettre les mollahs, ces derniers utilisent également la crise pour pousser l’Amérique à bout et lui arracher un compromis sur leur rôle régional. Après un temps de léthargie, le régime des mollahs a décidé de faire éjecter l’AIEA pour retrouver son adversaire préféré pour leur interminable bras de fer.

Cette situation confuse (dont la durée avantage les mollahs) peut changer avec le départ prévu de Mohammed El Baradai en novembre 2009 et son remplacement par un nouveau directeur pro-américain. L’homme qui est censé incarner ce bouleversement est Yukiya Amano, l’ambassadeur du Japon à l’AIEA. L’enjeu pour le Japon serait le sixième siège du Conseil de Sécurité, également convoité par l’Allemagne.

Yukiya Amano, qui ne convient guère aux mollahs, se dit favori, mais il y a trop d’intérêts en jeu, et les autres membres du Conseil des gouverneurs qui doivent l’élire pourraient envisager un vote alternatif en faveur de son challenger le sud africain, Abdul Samad Minty, un diplomate formé à Londres et qui a toujours soutenu les positions d’ElBaradei concernant l’Iran.

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Très ennuyé par ce choix restreint entre un futur directeur plutôt pro-américain ou un ersatz anglophile d’El Baradai, Téhéran dénonce des candidatures très politisées. Cependant, rien n’est joué car le favori japonais n’est pas certain d’obtenir les 2/3 des voix requises pour être élu. D’autres candidats pourraient entrer en scène en cas de blocage.

Téhéran vacille entre désespoir et incertitude d’autant plus que d’ici la fin de son mandat, El Baradai va sans doute écrire un dernier rapport testament pour entraver d’une manière préventive les futurs choix de son successeur au cas où il serait un pro-américain.


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