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Iran : Décodage d’un rapport sur la pénurie d’uranium
13.02.2009

Selon une étude écrite par David Albright, un ancien inspecteur de l’AIEA, d’ici un an, l’Iran se retrouvera à court de concentré d’uranium ou « yellow cake », ingrédient indispensable pour l’enrichissement de l’uranium. Ce sera la fin du programme de production du combustible nucléaire pour sa future centrale nucléaire de Bouchehr. Téhéran a violement contesté cet avis car cette affirmation contient en fait une autre insinuation qui révolte le régime des mollahs. | Décodages |



Selon cette étude américaine, basée sur un rapport de novembre 2008 de l’AIEA, l’Iran pourrait bientôt se retrouver à court de concentré d’uranium, d’une part parce que ces deux mines d’uranium n’ont pas des capacités extraordinaires, mais aussi parce qu’il a consommé près des trois-quarts des 600 tonnes de stocks de yellow cake acquis par le Chah dans les années 1970 auprès de l’Afrique du Sud (en fait dans le cadre du contrat Eurodif) !

Depuis plusieurs années maintenant, le régime des mollahs affirme qu’il enrichit intensivement du « yellow cake » (transformé en UF6) avec ses 3000 (ou plus) centrifugeuses. L’étude se base sur les quantités logiquement utilisées pour cette activité. Mais alors que Téhéran affirme avoir produit cette matière, l’étude affirme que cette matière a été achetée à l’étranger ce qui suppose que les capacités de production de Téhéran sont nulles, autrement dit que l’industrie nucléaire iranienne est partiellement un bluff.

C’est une allégation pénible pour les mollahs dont la politique nucléaire table sur un processus d’escalade (via des annonces nucléaires anxiogènes), processus qui entend exploiter sans cesse la peur légitime d’un nouveau conflit pour pousser l’opinion américaine à forcer Obama à accepter un compromis (favorable à Téhéran). On imagine donc la révolte des mollahs !

De l’autre côté, cette étude américaine qui revendique la caution morale de l’AIEA, est une tentative claire pour priver Téhéran de son atout de bluffs anxiogènes en neutralisant à la source toute possibilité de revendication de production des quantités d’uranium hautement enrichi nécessaires pour une seule bombe rudimentaire.

En effet, selon le même rapport de l’AIEA de novembre 2008 et une autre étude d’ISIS datant de décembre 2008 [1], l’Iran disposerait de 630 à 800 kilos d’uranium faiblement enrichi (UFE), soit 30 à 50% de la quantité d’UFE nécessaire pour une seule bombe (il faut 1,6 Tonnes d’UFE pour produire la masse de d’UHE nécessaire pour une bombe [2].

C’est une approche habile qui s’oppose aux mollahs, mais aussi à l’AIEA qui sous une influence britannique depuis plus d’un an et demi penche pour une forte capacité nucléaire des mollahs. On peut même qualifier cette publication (peu avant la publication du prochain rapport de l’AIEA) d’une nouvelle bataille dans la guerre (par expertises interposées) qui se déroule entre Washington et Londres (hostile à une entente pétrolière irano-américaine).

Les réactions de l’AIEA et des autres acteurs de la crise seront bien sûr très intéressantes et parfois divertissantes. En tous les cas, la réaction de Téhéran est divertissante ! Privé momentanément de son bluff à la bombe (en attendant le verdict de l’AIEA), le régime a annoncé la mise en production de sept nouveaux satellites, ce qui sous-entend l’existence de soi-disant super missiles de longue portée pour les propulser dans l’espace : relance facile du bluff de sa capacité de nuisance balistique régionale.


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Pour en savoir + sur le minerai iranien d’uranium :
- Iran : une visite anxiogène des installations nucléaires
- (5 FÉVRIER 2007)

Pour en savoir + sur la guerre entre les Britanniques et les Américains :
- Iran : La CIA et le rapport de l’AIEA
- (20 SEPTEMBRE 2008)

| Mots Clefs | Nucléaire 2 : Expertises politiques, militaires ou nucléaires |

| Mots Clefs | Nucléaire 2 : AIEA : inspections, actions et rapports |

| Mots Clefs | Pays : Grande-Bretagne |

| Mots Clefs | Décideurs : OBAMA |
| Mots Clefs | Enjeux : Rétablir les rel. avec les USA & Négociations directes |

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ISIS 2008

[2

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