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Iran : La semaine en images n°42
07.12.2008

L’Iran a vécu une semaine marquée par des manœuvres dont les plus importantes pour l’avenir du régime ont eu lieu d’une part sur le net et de l’autre à Bruxelles, siège du Conseil de l’Europe.



Comme depuis un mois, la semaine a commencé par des manœuvres sécuritaires. Cette fois le prétexte a été le démarrage des modèles de surveillances policières évoqués pendant les journées de démonstration de la milice anti-émeute.

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Après avoir montré les dents face aux iraniens, le régime a essayé d’impressionner les étrangers en insinuant qu’il avait les moyens d’obstruer le détroit d’Hormuz. L’insinuation a été faite par un bouquet d’annonces militaires : la création d’un avion furtif et d’un missile air-air et la tenue de manœuvres maritimes de 5 jours dans la mer d’Oman.

Les deux premières annonces étaient dépourvues d’images, tout comme les manœuvres susceptibles de fermer l’Hormuz. Ce manque d’images fait douter les observateurs militaires étrangers de l’authenticité des annonces. En vérité, le régime des mollahs n’a pas cette capacité militaire revendiquée. Pour le suggérer, il a donc fait l’impasse sur des images de ces manœuvres annoncées (qui n’ont peut-être même pas eu lieu) pour montrer une maquette de sa nouvelle frégate capable de le faire. La maquette a été présentée aux attachés militaires des ambassades étrangères (la maquette est petite, le banquet est pauvre).

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Parallèlement pour rendre crédible ses annonces de fabrication d’un avion furtif et d’un missile air-air, il a fait diffuser sur le net un document top secret iranien où l’on explique en détail les secrets de la fabrication d’une torpille ultrarapide dont Téhéran avait évoqué la conception, la création et la fabrication en 2006 (ci-dessous une image de ce document). Or, si le régime des mollahs avait vraiment développé cette arme, il n’aurait jamais divulgué ses secrets et dans le cas de leur diffusion par un traître, il aurait commenté l’affaire. Il n’y a évidemment eu aucun commentaire de la part des responsables du régime.

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Le dossier complet (en persan)

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Pendant ce temps, le régime préparait une bombe médiatique : Jalili, le négociateur iranien pour le nucléaire, était attendu en grand secret à Bruxelles. Il prévoyait s’y rendre à la place de son adjoint pour rencontrer Solana et faire une importante déclaration. Vraisemblablement, pour débloquer la situation, l’Europe avait consenti à faire aussi une déclaration de nature à plaire aux mollahs : la demande d’un désarmement nucléaire pour Israël !

Pour immortaliser l’instant par des caméras de télés iraniennes, le régime avait entrepris ses plus grandes manœuvres de la semaine par l’expédition à Bruxelles d’une équipe de 14 journalistes iraniens invités par le centre de la presse du Conseil de l’Europe. Le voyage a été organisé par les ambassades à Téhéran de la Belgique et de la France (actuel président de l’Europe) et les 14 « journalistes » ont été reçus par divers interlocuteurs européens dont Solana et sa première collaboratrice Benita Ferrero-Waldner (en tailleur bleu). Les photos laissent voir des ambiances chaleureuses où l’on n’a visiblement pas parlé des sujets qui fâchent (pendaisons publiques, pendaisons des prisonniers politiques, pédophilie dépénalisée...).

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Les 14 journalistes (dont certains restent invisibles) ont aussi été reçus par l’association des journalistes belges, la rédaction du Soir et l’ambassadeur des mollahs à Bruxelles.

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Le régime n’a pas accepté la seule condition (gel de ses activités) pour déclencher l’initiative européenne et Jalili est reparti en Iran sans rencontrer Solana. Il paraît qu’au cours de la conférence de presse accordée aux journalistes iraniens, Solana aurait évoqué la douceur de vivre dans ce pays et ses bons souvenirs de ses nombreux voyages. Il aurait été heureux d’apprendre qu’à Téhéran le régime avait repris sa vie normale basée sur la propagande, tout de suite après cet échec de ses négociations avec l’Europe.

La semaine qui avait commencé par des miliciens en armes s’est terminée par des miliciens en rut qui ont passé la journée à hurler des slogans à l’occasion de la journée nationale de l’étudiant. Cette journée célèbre les évènements du 6 décembre 1953 au cours de laquelle, selon la version révolutionnaire, les policiers ou les militaires du chah ont tué deux étudiants dans l’université de Téhéran qui protestaient contre la venue en Iran de Nixon. Il s’agit pourtant d’une version imaginaire puisqu’elle peine à expliquer la présence de ces militaires dans l’enceinte de cette université. En plus la date ne coïncide pas avec la visite de Nixon.

En réalité, les évènements ont eu lieu le jour de la réouverture de l’ambassade Britannique à Téhéran. Mehdi Bazargan, futur 1er ministre de Khomeiny, avait organisé un rassemblement avec quelques camarades du parti pro-soviétique Toudeh et des religieux devant les locaux de l’ambassade Britannique.

Pour provoquer un incident, une bagarre avait été organisée avec les policiers qui protégeaient l’ambassade : elle s’était soldée par la mort de 3 étudiants qui participaient à cette bagarre.

C’est avec l’avènement de la révolution islamique, que l’on a su que les révolutionnaires pro-Khomeiny étaient des adeptes de tueries sur leur propre camp (cinéma Rex, vendredi noir) pour accuser le chah. Cependant, nous manquons d’éléments pour savoir si les deux tués étaient au programme de la bagarre ou pas et aussi qui a tué ces 3 étudiants. On sait seulement que l’un d’eux était un certain Ghandtchi dont le fils Sam Ghandchi est aujourd’hui un lobbyiste du régime.

Cette histoire qui s’est déroulée 2 jours avant la visite de Nixon et en dehors de l’université de Téhéran, mais qui impliquait des étudiants de cette université, est devenue dans la légende révolutionnaire : le meurtre des ennemis de la politique Nixonienne menée par le Chah. C’est un légende fait de slogans car Nixon n’était pas encore le président des Etats-Unis !

Jusqu’en 1979, la commémoration de cette journée donna lieu à des rassemblements autorisés qui n’attiraient guère qu’une vingtaine de sympathisants. Après la révolution, elle est devenue la journée nationale de l’étudiant et de nombreuses manifestations sont organisées à cette occasion. Ainsi à Chiraz on a assisté à une fausse altercation Youtubisée entre un étudiant et Larijani, et à Téhéran, le régime a organisé de fausses manifs estudiantines avec des étudiants de toutes les couleurs politiques !

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C’est la démocratie ! On oublie de préciser que les droits d’inscription pour une année universitaire iranienne varient de 4000 à 9000 dollars par an et que ces jeunes ne sont guère des pauvres des faubourgs, mais les fils et filles des marchands-spéculateurs du régime qui soutiennent le régime. Ceux-là participent à ces manifs pour crédibiliser l’existence d’une sorte de démocratie en Iran : dans la précipitation certains ont même brandi un portrait de Nasrallah, le chef du Hezbollah ! C’est du grand n’importe quoi.