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Iran : La semaine en images n°39
16.11.2008

La semaine dernière le régime a déployé l’ensemble de ses forces armées à Téhéran : la capitale avait des allures de ville sous loi martiale (ci-dessous). Le régime a également organisé des shows où ses troupes ont démontré leur capacité à mater des troubles urbains. Les Iraniens n’ont pas été dupes et ont tous remarqué qu’il y avait une intention délibérée d’intimider le peuple : ils en ont conclu que le régime avait peur. Pour notre part, nous nous sommes intéressés à un autre aspect de ces shows : la présence des partenaires commerciaux du régime à travers les marques étrangères de véhicules employés par les milices des mollahs.



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Dans l’édition précédente de la semaine en images, nous avons publié une photo saisissante d’une enfilade impressionnante de super pelleteuses Volvo sur plusieurs kilomètres. En échange de ce genre de contrats importants (engins, pièces détachées et SAV), les partenaires commerciaux des mollahs ferment les yeux sur leurs exactions et au besoin les aident à améliorer leur image médiatique et ce afin de ne pas être taxé de commercer avec des assassins.

Dans ce domaine, Téhéran a mis au point un programme ambitieux : la campagne de 1 million de signatures qui entend utiliser des fausses opposantes afin de faire croire que le régime est en train d’évoluer et se démocratiser peu à peu de l’intérieur. La Suède est l’un des partenaire des mollahs pour la réussite de ce programme qui peut vaincre les réticences des Suédois à commercer avec les mollahs : avec la Norvège, ce pays a joué un rôle important dans l’attribution du Prix Nobel à Shirin Ebadi, une femme qui n’a jamais condamné des lois clairement discriminatoires pour les femmes et les enfants. Conforme à la devise de Volvo : For Life ! Pour la vie, plus récemment, la Suède a encore répondu présente pour couronner Parvin Ardalan, la figure de proue de la campagne de 1 million de signatures pour médiatiser ce projet-phare du régime.

Il est de ce fait intéressant de détecter les amis du régime, pour comprendre l’attitude complaisante de chacun vis-à-vis de Téhéran. Ils ont été nombreux à manifestation des miliciens anti-émeutes du régime, cette semaine à Téhéran : Peugeot, Honda, Toyota, Mercedes… Nous avons pris la liberté d’associer les photos à leurs slogans de vente.

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Mercedes : Née pour séduire

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Peugeot : La voiture que les enfants conseillent à leurs parents

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Today, Tomorrow, Toyota

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Toyota

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Toyota
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Today, Tomorrow, Toyota

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Honda : Power of dreams

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Honda : Power of dreams

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Les armes étaient fournies par les Russes et le Britannique Keith Halsey, principal actionnaire de la marque allemande Heckler and Koch, mais nous ignorons le nom du fournisseur des tenues de Ninja que portent les miliciens anti-émeutes.

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Les chefs de la milice supervisent les manoeuvres d’intimidation

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Cette présence massive des amis du régime est d’autant plus choquante qu’il s’agit d’une présence au service de la répression et de l’intimidation des civils. Parallèlement, la présence des marques étrangères atteste de la faiblesse de l’offre industrielle iranienne. Bien qu’à coup de pétrodollars, le régime organise des expositions à la gloire de son industrie, la grande œuvre du régime des mollahs aura été le démantèlement progressif de toutes les industries iraniennes pour privilégier les importations qui s’accompagnent de pots-de-vin et autres ristournes pour la classe dirigeante.

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Doudou Diene, directeur de la division des projets interculturels de l’UNESCO, Koïchiro Matsuura, directeur général de l’UNESCO, Mohammad Khatami, recordman de la lapidation, Président de la Rébublique islamique de l’Iran, Hans d’Orville, directeur du Bureau de la Planification Sratégique de l’UNESCO et Hélène Gosselin, directrice du Bureau de Presse et Information de l’UNESCO

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Selon les médias du régime, les pompiers de Téhéran ont aussi pris part aux démonstrations. Ceci explique peut-être pourquoi ils ne sont intervenus que très tardivement pour éteindre l’incendie d’un des plus jolis et plus vieux cinémas de Téhéran, l’ex-Niagara devenu Jomhouri (république) après la révolution islamique. Les 30,000 miliciens et les 55 hélicoptères déployés dans la ville et qui faisaient des patrouilles incessantes n’ont aussi rien remarqué et Niagara, l’œuvre scintillante de l’architecte iranien Paul Abkar, connu jadis pour sa cascade de néons pourpres est parti en fumée. Ainsi disparaît l’un des derniers de ces joyaux d’architecture de spectacle qui n’ont plus leur place dans l’économie des mollahs.

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Des badauds contemplent les restes d’un souvenir de l’Iran heureux d’avant 1979.

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Avant la révolution, Téhéran comptait plus de 70 salles avec des architectures très modernes et néanmoins très festives, dignes des meilleurs exemples internationaux. Ces salles étaient souvent l’œuvre d’architectes arméniens comme P. Abkar. De plus, les prix de billets était extrêmement bas, dans les dernières années précédant la révolution islamique, la place était à 25 rials, soit 0,35 $.

A l’époque, le salaire iranien le plus bas était de 100 dollars (celui d’un ouvrier sans qualification) et le salaire de début en fonction publique était de 350 dollars. Le prix d’une place de cinéma variait donc de 1/285 à 1/1000 du revenu d’un travailleur.

Non seulement le cinéma était alors un loisir très bon marché, mais encore les Iraniens allaient plusieurs fois par mois en famille au cinéma à un prix modique puisqu’un ticket de transport en commun coûtait 2 rials (0,03 $), un cornet de grains de pastèque (l’équivalent iranien du pop corn) 5 rials (0,07 $), un sandwich (7 rials)…

Une sortie en cinéma pour une famille de quatre personne coûtait moins de 2 dollars. Aujourd’hui, les salaires ont été divisés en 3 et les prix de la place de cinéma par 10, puisqu’en semaine, il faut débourser 2 dollars et le vendredi férié encore plus c’est-à-dire 3 dollars !

Aujourd’hui, les Iraniens ne vont pas beaucoup au cinéma : c’est désormais un loisir réservé à un happy few. C’était aussi le cas des clients du Niagara : le snack (ci-dessous) très populaire de ce cinéma proposait le petit déjeuner à 8 dollars, un prix bien inabordable pour un fonctionnaire iranien.

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C’est d’ailleurs ce qui a été sans doute fatal à cette salle bâtie il y a 50 ans : son emplacement et sa clientèle prête à payer. Beaucoup de cinémas iraniens ont brûlé pendant la révolution, les survivants ont été confisqués par le régime, rebaptisés aux noms révolutionnaires et amputés de leurs néons. Ils sont aujourd’hui des vieilles carcasses sales et le régime préfère les détruire pour les remplacer par des salles plus rentables aux allures de gratte-ciels ou de gymnases (ci-dessous : le dernier cinéma de Téhéran : le Pardiss, ie le Paradis).

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Il est presque certain que la mairie de Téhéran (gérée par les Pasdaran qui contrôlent aussi la police et les pompiers) proposera bientôt de reconstruire un complexe cinématographique géant à son emplacement. La ville avait déjà fait le coup en 1998 après l’incendie du mythique Shahré-Farang qui était la salle la plus hype avant la révolution : à sa place se trouve aujourd’hui l’énorme multisalles Azadi (ci-dessous).

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Nous n’avons malheureusement pas pu trouver une photo de Niagara en son temps de gloire, mais voici à la place, le cinéma Radio City, œuvre de l’immense architecte iranien Ghiai.

Radio City a aussi disparu dans des flammes au moment de la révolution, quelques années avant il avait été victime d’un attentat à la bombe par les Moudjahiddines du peuple qui comme tous les islamistes n’aiment pas les cinémas.