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Iran : Le point B !
21.10.2008

Pour aller d’un point A à un point B, le régime des mollahs ne choisit jamais la ligne droite ou même un zigzag mais plutôt un chemin qui ressemble au gribouillis d’un enfant qui a découvert le stylo bic. C’est une méthode très utile sur plan diplomatique, mais aussi sur le plan intérieur car on ne sait jamais où se trouve le point B. Actuellement on atteint des sommets de gribouillis à propos de l’approvisionnement de combustible pour l’hiver prochain.



Le gribouillis a un fonctionnement particulier : quand le régime veut annoncer une mauvaise mesure, il la garde au chaud et fait faire des déclarations périphériques à des experts qui mettent en garde contre des décisions qui pourraient provoquer cette mauvaise mesure. Par la suite, différents dirigeants prennent la parole et en parlent dans tous les sens (en gribouillis). Presque une semaine après, le régime annonce la mauvaise situation et propose la mauvaise mesure .

Cette semaine, le régime a d’abord annoncé : que le prochain hiver serait plus rude que le précédent, puis encore plus de coupures de courant que cet été pour manque d’eau et finalement une décision du Turkménistan d’imposer des nouveaux prix de gaz très fort à l’Iran, prix soi-disant de 450 dollars que le régime refuse d’accepter ! C’étaient d’autant de tergiversations pour annoncer que cette année encore les foyers iraniens seraient privés de chauffage : pas le point B, mais une conclusion implicite pour réactualiser les mesures annoncées par les experts du régime après les pénuries de gaz de l’hiver dernier et les pénuries d’électricité de cet été !

Ces conclusions évoquaient la mauvaise nouvelle de la suppression des prix subventionnés. Cependant, cette suppression n’est pas non plus le point B dans cette affaire.

La suppression des prix subventionnés est indépendante de la pénurie : elle est liée au projet de privatisation de l’économie iranienne, projet qui entend combattre les sanctions économiques en proposant aux firmes étrangères (européennes) d’acquérir jusqu’à 35% des compagnies étatiques iraniennes. C’est notre point B invisible.

C’est un parfait exemple de la communication en gribouillis qui perturbe les Iraniens qui oublient de ce fait la raison de cette communication alambiquée : le régime est fauché, très affaibli par les sanctions, et surtout incapable de résoudre les problèmes domestiques les plus rudimentaires du pays.

D’ailleurs, pour dissimuler ce point qui entrave ses slogans sur les réussites technologiques de la révolution, pendant cette semaine de gribouillis intensif, Téhéran a annoncé le démarrage dans cinq ans d’une nouvelle centrale nucléaire qui nous réchauffera tous. En attendant, grelottez Ouma révolutionnaire !


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Pour en savoir + :
-  Iran – crise financière : Triche contre triche
- (18 OCTOBRE 2008)

Le régime des mollahs n’est plus solvable
- Iran : Risques très élevés pour les investisseurs, selon la Coface
- (19 AOÛT 2008)

Le point B en diplomatie :
- IIran : Khatami n’est pas un modéré, mais un modérateur !
- (14 OCTOBRE 2008)

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