© WWW.IRAN-RESIST.ORG

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

Le rôle qui lui sera assigné dans ce show électoral vitrine de la soi-disant démocratie des mollahs sera celui du technocrate compétent, injustement écarté par le fou-fou Ahmadinejad. Pour lui fabriquer une aura de sauveur technocrate, les médias du régime ont publié une lettre ouverte qu’il a adressée à Ahmadinejad après sa destitution.

Alors qu’il a été l’un des acteurs de la politique du Dollar Artificiellement Stable qui aujourd’hui a conduit à l’effondrement de toute la production en Iran, à la faillite des entreprises et une perte de crédibilité des banques et de la monnaie iranienne, dans sa lettre aux allures de brouillon pour un programme électoral, Mazaheri évoque un plan de sauvetage du système bancaire. Il recommande le remboursement de la dette de l’Etat aux banques privées, mais aussi des aides accrues supplémentaires aux banques pour renforcer leur capital.

C’est un sujet d’actualité qui lui permettra de s’inventer un créneau et retrouver sa place dans le show médiatique électoral destiné à charmer l’occident. Or, il y a un souci : la dette de l’Etat aux banques. Cette évocation d’une soi-disant dette de l’Etat aux banques est récente, elle a fait son apparition très récemment et le 2 septembre, la BCI et le Parlement ont adopté un projet de loi pour le remboursement de 15 milliards de dollars « aux banques » (Keyhan n° 189172).

Ceci ressemble beaucoup à une nouvelle distribution d’argent aux gros bonnets du régime et aux bazaris qui contrôlent ces banques. Ce programme de sauvetage que l’ex-président de la BCI n’aurait soi-disant pas eu l’opportunité d’appliquer et qui aurait pu sauver l’Iran a donc déjà été initié par ses propres soins bien avant la crise internationale qui a nécessité l’intervention des Banques Centrales des grands pays industriels.

La candidature annoncée de Mazaheri ainsi que sa lettre ouverte et ses promesses sont en fait une opération médiatique pour déguiser en opération de sauvetage un plan de transfert des avoirs des dirigeants vers des banques, existantes ou nouvelles (inconnues et introuvables) créées à cette fin, notamment grâce à Mazaheri qui a divisé en deux le capital nécessaire pour créer de nouvelles banques dans les zones franches ! (Keyhan n° 1891790 du 13 septembre 2008)

Il s’agit d’un plan pour mettre à l’abri sur des comptes offshore iraniens (zones franches) les biens des dirigeants, en prévision d’un effondrement du régime ou du moins de son système bancaire : c’est une assurance pour éviter que les rats ne quittent le navire en perdition. C’est une candidature utile pour garder la cohésion du régime en rassurant un bazar inquiet face à la situation tant nationale qu’internationale.

En attendant ce sauveur qui à la présidence ou plus vraisemblablement de retour à la BCI garantirait les fortunes des mollahs et des bazaris, le régime distribuera via son successeur à la BCI de nouvelles aides aux entreprises (que soi-disant Mazaheri leur refusait) et sans doute un premier acompte sur la soi-disant dette aux banques !

Le régime n’oublie pas également les pauvres (consommateurs des biens vendus par les bazaris) : pour maintenir un pouvoir d’achat nécessaire pour le Bazar, il leur accorde des prêts conformes à la charia dont le taux n’est pas indexé sur le taux de l’inflation et de facto, l’argent restitué 4 ans après ne vaudra même pas le dixième de l’argent emprunté. Le régime reste dans son registre préféré de fuite en avant, mais désormais il organise son fatras avec l’apport médiatique d’un grand technocrate sauveur !

© WWW.IRAN-RESIST.ORG