Iran Resist - Iran : La semaine en images n°29

Iran : La semaine en images n°29
07.09.2008

La semaine dernière a été marquée par le début du Ramadan qui dans sa version en arabe non déformé par les Français se dit Ramézan dans l’ensemble du monde musulman. Le Ramézan est une affaire sérieuse en Iran : le régime fait constater le ciel par des astronomes pour annoncer la levée de la lune qui atteste le début de cette pratique incontournable que les iraniens sont tenus de respecter par peur d’être arrêtés et sévèrement punis.

Alors que les astronomes du régime scrutaient le ciel pour annoncer le début scientifique du Ramézan, l’objet des attentions des iraniens dont 85% vivent sous le seuil de pauvreté n’était pas la lune, mais le poulet !

Le poulet congelé importé d’on ne sait où (très souvent d’Israël) se vend désormais entre 2,8 à 3,5 dollars le kilo : c’est beaucoup pour des familles à bas revenus dont le budget consacré à la nourriture est inférieur à 160 dollars par mois. Pas étonnant que la consommation de viande et des légumes des ménages iraniens aie baissé de 50% depuis 10 ans.

Bref, au moment du Eftar, ce soi-disant festin qui doit récompenser le bon musulman après une journée de jeûne, peu auront du bon poulet grillé dans leur assiette. Ceux-là feront comme ces orphelins avec qui Ahmadinejad a passé son premier Eftar : ils se contenteront de quelques dattes et d’un peu de soupe de n’importe quoi.

Le président bolivien gaucho et incroyant de passage à Téhéran pour réclamer des sous en échange de son soutien diplomatique a été forcé de suivre Ahmadinejad dans sa visite compatissante dans l’humble demeure des sans-famille. Ahmadinejad aurait pu les inviter au palais présidentiel ou s’y rendre comme un père Noël avec plein de bonnes choses à manger, mais le but n’était pas de rendre heureux des malheureux, mais de faire semblant de se contenter de peu et il y avait réellement peu de choses dans les assiettes, peu et pas bon à voir la tête du Bolivien.

Si Ahmadinejad voulait réellement partager le repas des pauvres, il aurait rendu visite à ceux des favelas de Téhéran ou autres grandes villes du pays qui vivent dans la misère la plus totale. Cette semaine, l’un des principaux sites d’infos du régime, <jamejamonline.ir> , a publié ces images des bidonvilles de Shiraz avec une légende peu compatissante : les obstacles à l’expansion de la ville de Shiraz.

A Téhéran, il n’y a pas de problème d’expansion : les mollahs bâtissent à tour de bras des tours d’habitation. La ville pousse dans tous les sens et sans aucune norme de sécurité, au point que l’on estime à un million de morts, le nombre des victimes d’un éventuel tremblement de terre à Téhéran. Même sans secousse, les constructions made in mollahs restent des édifices périlleux : très récemment, un immeuble s’est effondré en plein Téhéran faisant des dizaines de victimes. Cette semaine, c’est une portion d’un tunnel de métro de Téhéran qui passe sous l’Avenue Shariati qui s’est effondrée à une heure de grande circulation.

Le régime et sa presse n’ont pas communiqué sur cet incident mortel qui est la vraie vitrine du savoir faire constructif des mollahs. Il ne faut y voir une quelconque peur du peuple : c’est une panique commerciale ! Au même moment, le régime avait approché des Nigérians pour leur vendre des projets de barrages, clefs en main !

Pour effacer cette mauvaise publicité, le régime a retiré les photos et les a remplacées par des images plus neutres où il laisse entendre qu’il avait fermé la portion avant l’effondrement. Nombre de victimes : inconnu ! En Iran, les incidents dus à l’incompétence du régime, les tremblements de terre qui mettent en évidence l’insuffisance des secours ou encore les incidents d’effondrements ne font officiellement aucune victime.

En dehors de la piètre qualité des constructions made in mollahs, on voit sur ces photos l’absence de secouristes professionnels, le port du casque n’est pas obligatoire et il n’y a pratiquement pas d’ambulance ! L’Iran des mollahs n’en possède que 200 en tout (et encore il pourrait d’agir d’une vantardise).

Il y a trois semaines, les mollahs ont donné un autre exemple de ce manque de préparation contre les accidents. Plusieurs hectares de forêts ont brûlé faute d’intervention d’un canadair. Cette semaine, on a appris que le seul canadair -de la région-, qui serait un hélico, n’a pas pu intervenir en raison d’un problème avec sa citerne. Si aucune autre région n’a proposé son aide, c’est bien parce que très probablement, ce régime qui prétend posséder des fusées lanceurs de satellite, ne possède pas de canadair. L’incendie du Parc Golestan a été éteint par des fortes pluies avant de détruire tous les arbres de ce parc.

C’est ça l’Iran. Un pays ruiné, brûlé, en friche et un peuple affamé qui dort en rêvant d’un peu de poulet. Il serait encore plus déprimé s’il savait que le poulet congelé entier dont il rêve coûte moins d’un dollar en Israël. C’est un peuple oublié qui trime dur dès son plus jeune âge, comme ce garçon soudeur du quartier Shoush de Téhéran.

Nous faisons de notre mieux pour vous montrer ses yeux pleins d’espoir pour que vous les aidiez en débarrassant ce pays de la vermine au pouvoir. C’est pourquoi, nous avons décidé de clore cette 29e semaine en images avec le regard lumineux de ce porteur à pied des halles de Téhéran, forcé de faire le jeûne pendant son dur labeur diurne, et qui ne mangera probablement pas le soir comme 15 millions d’enfants iraniens, estimation onusienne pour l’année 2005.

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