Selon les infos dont nous disposions dimanche soir, la victime aurait été tuée vendredi à la veille du départ d’Assad pour Téhéran. A titre de précaution, nous avions envisagé une piste syrienne d’élimination interne d’un témoin gênant impliqué dans le meurtre d’Hariri, mais cette hypothèse nous a paru incompatible avec le brusque changement d’attitude d’Assad qui est arrivé très souriant à Téhéran, mais a quitté l’Iran avec la mine déconfite. S’il avait lui-même fait le coup la veille contre un élément devenu indésirable, il n’y aurait pas eu de changement d’humeur pendant ce séjour en Iran surtout qu’officiellement Téhéran l’a accueilli à bras ouvert et lui a accordé un prêt d’1,3 milliards de dollars.

D’un autre côté, certains ont évoqué une piste israélienne. Mais un tel attentat aurait fait capoter les pourparlers et fait fuir Assad, ce qui est contreproductif pour les Israéliens qui opèrent pour le compte des américains. De plus, en cas de paix avec Israël et ralliement de la Syrie aux Etats-Unis, en raison de ses compétences, le Général aurait été une source inépuisable d’informations susceptibles d’être utiles pour asservir le Hezbollah et nuire aux agents du régime des mollahs déployés dans la région. Cela nous a conforté dans l’hypothèse d’une piste iranienne d’un avertissement sérieux pour ramener Assad à la raison.

Les nouveaux éléments recueillis par Patricia Khoder, journaliste à l’Orient le Jour, éliminent totalement la piste syrienne, ce qui confirme la piste iranienne et montre même le degré de détermination des mollahs à étouffer dans l’œuf le projet syrien d’un ralliement aux américains.

Le Général Mohammad Suleiman, chef d’une cellule gérant tous les services de sécurité et chargé de l’inspection des armées, n’était sûrement pas un poids mort pour Assad, mais son meilleur ami ! L’ex-vice-président syrien Abdel-Halim Khaddam qui a quitté la Syrie pour créer un mouvement d’opposition pour renverser Assad est formel : « Sleiman était le chef du service de sécurité du palais présidentiel et le bras droit du président syrien Bachar el-Assad : quasiment son ombre ! Il était également chargé du courrier présidentiel et de la correspondance avec l’armée. C’est lui qui prenait les décisions pour l’état-major et le ministre de la Défense ». Les assassins ont donc frappé en quelque sorte le président Assad lui-même !

C’est arrivé samedi (soir) après son arrivée à Téhéran (sinon il aurait été moins souriant à sa descente d’avion, ne serait-ce que par politesse pour la famille du Général). Selon une source dissidente, le Général aurait été abattu dans sa villa à la station balnéaire de Tartous, sous les yeux de sa femme et de ses enfants !

Peut-être est-ce arrivé pendant sa rencontre avec Ahmadinejad… En tous les cas, c’est à partir de cette rencontre que le président syrien n’est plus apparu devant des photographes iraniens jusqu’à son départ. Sur les clichés précédant son départ, on le voit marchant vers la salle de conférence de presse : cette fois il fait une tête d’enterrement et le frustre Ahmadinejad ne peut cacher sa joie. Si les mollahs étaient étrangers à ce coup, leur représentant aurait au moins fait semblant de partager la peine de l’allié syrien… Mais, il sourit narquoisement.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

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