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Généralement, Moscou sévit contre les mollahs en provoquant un retard dans les travaux d’achèvement de Bouchehr. Téhéran a besoin de cette centrale qui lui sert d’alibi pour le maintien de son programme nucléaire. Les russes le savent et utilisent ce point faible du régime des mollahs.

Au cours de l’année 2007, les russes prétextaient des retards de paiements pour suspendre les travaux chaque fois que Téhéran s’approchait de Washington. Les deux pays ont traversé quelques crises concernant les travaux d’achèvement de cette centrale, crises qui ont débouché sur un engagement formel de Moscou pour finir les travaux, dix ans après la première date de livraison promise.

En l’absence de l’excuse périmée de retard des paiements, Moscou a dernièrement fait deux fois appel à l’Azerbaïdjan pour arrêter les convois russes de matériaux nucléaires destinés à Bouchehr pour un motif qui n’a jamais pu être mis au clair. C’était au moment où les américains avaient dépêché une imposante délégation gouvernementale irakienne en Iran pour plaider en faveur d’une reprise du dialogue avec Téhéran. Comme nous l’avions prévu il y a 15 jours, Moscou renoue donc avec ce procédé alors que les mollahs font la danse du ventre devant l’administration Bush.

Comme les deux dernières fois, Moscou suit le même schéma : une punition pour les mollahs suivie d’une tentative diplomatique pour bloquer toute entente séparée irano-américaine hors de la procédure engagée par les Six.

Moscou a ainsi déclenché des retards délibérés sur Bouchehr, mais aussi via Lavrov, son ministre des affaires étrangères, il a exprimé son opposition aux initiatives isolées de certains membres des Six à fixer des dates butoir à l’Iran en dehors d’un consensus collectif.

Les deux dernières fois, Téhéran avait cédé et cessé ponctuellement de flirter avec Washington. Mais, cette fois la situation est différente car l’administration Bush ne dispose que de 3 mois pour régler l’affaire et conclure une entente aux mollahs. Elle est sous pression et pourrait se montrer plus souple avec les mollahs.

Comme en novembre 2007, si cette première tentative de Moscou échouait, les russes changeraient ponctuellement de point de vue pour se dire favorables à l’adoption immédiate de nouvelles sanctions. Tout dépend de la réponse de Téhéran, qui est plus que jamais proche d’une entente avec Washington.

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