Seyed Mehdi Hachemi est le second choix d’Ahmadinejad. La nomination des ministres n’est pas une affaire aisée sous le régime des mollahs. En effet, le pays est dirigé par une fratrie de mollahs et Pasdaran liés par des unions maritales.

Les vieux mollahs et les plus anciens des Pasdaran ont la mainmise sur les affaires les plus juteuses (comme les monopoles sur les produits) et la jeune génération de quadra, à laquelle appartient le nouveau ministre, doit s’acquitter d’un droit d’entrée pour adhérer au club des pilleurs.

Sur le modèle mafieux, les ministères ou les postes clefs sont confiés aux membres de la famille, à des lieutenants ou vendus aux mieux offrants. Les Pasdaran qui appartiennent à une milice très impliquée dans la contrebande des produits étrangers sont mieux placés que les mollahs pour l’achat de charge. Evidemment, les ministères dotés des plus grands budgets sont les plus demandés. Ceux qui n’arrivent à réunir la somme exigée sont refoulés par le Parlement qui n’approuve pas leur candidature.

Le milicien qui vient d’être nommé comme ministre de l’Intérieur s’était vu refuser en 2005 le ministère très lucratif de la construction, mais il avait obtenu la direction des constructions du ministère de l’Intérieur, un poste où les permis de construire se monnayent !

Seyed Mehdi Hachemi avait alors commencé à thésauriser puisque très rapidement, il avait aussi été nommé comme responsable du bureau de la modernisation des transports et de la distribution du carburant (doté d’un budget de 3 milliards de dollars). Au sein de ce bureau, Hachemi a eu droit à sa part dans le très lucratif plan de rationnement de l’essence et c’est sous sa direction que des centaines de milliers de cartes de rationnement ont été revendues sur le marché noir. Il a aussi eu certainement une prime dans l’achat d’une nouvelle flotte de bus pour la ville de Téhéran, achat qui a été décidé après un inexplicable dédoublement des prix des véhicules.

Ce businessman accompli de 44 ans est à présent le ministre de l’Intérieur par intérim, en attendant le verdict du Parlement ou plus exactement les chefs du club des pilleurs d’Iran.

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