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Iran : Les Etats-Unis démentent les conversations secrètes - Décodages !
15.04.2008

L’Iran et les Etats-Unis se parleraient « en secret » ! C’est ce qu’affirme le quotidien britannique The Independent, sur la base du témoignage d’un des participants à ces rencontres, l’ancien sous-secrétaire d’Etat américain, Thomas Pickering. Actuellement très attentiste, Téhéran n’a pas commenté ces allégations [1], mais l’administration Bush s’est montrée totalement révoltée par le contenu de cet article au point de démentir tout lien avec l’association américaine qui a mené ces négociations. | Décodages |



Il s’agit d’un article britannique. C’est un point très important. Les britanniques qui sont les alliés historiques du clergé chiite iranien s’opposent activement à la politique américaine qui alterne des menaces d’attaques, des sanctions ciblées très lourdes et des offres de dialogue.

Les britanniques désapprouvent cette méthode car elle a pour objectif d’imposer aux mollahs un deal aux désavantages du clergé au pouvoir. In fine, l’administration Bush souhaiterait « démocratiser et fédéraliser l’Iran », c’est-à-dire séparer les régions pétrolifères ou stratégiques en les confiant à des pions made in Washington, ce qui réduirait le domaine d’influence des mollahs, et ferait tomber en désuétude les réseaux britanniques en Iran.

Depuis toujours Londres s’oppose à cette méthode d’intimidation (menaces militaires/sanctions/rencontres secrètes officielles) et à l’objectif américain qui est de le priver de ses réseaux dans un pays aussi important que l’Iran.

À mesure que l’on parle de la possibilité d’un deal grâce au renforcement du dispositif américain des sanctions, les différents adversaires de ce deal s’agitent : les russes pour empêcher tout deal et les britanniques pour empêcher ce deal.

Nous avons été ces dernières semaines témoins d’une forte activité de la presse britannique qui par des sous-entendus ou des avis d’experts a plaidé en faveur d’une reconnaissance du rôle régional des mollahs (en Irak) ou encore en faveur d’une reconnaissance de leur savoir faire nucléaire.

Cependant, il faut reconnaître que cette publicité a continué à donner des mollahs l’image d’une menace et même contribué à justifier dans l’opinion américaine la méthode Bush.

Cet article paru dans The Independent agit sur deux registres pour éliminer ces deux effets indésirables : la mauvaise image des mollahs et la justification de la méthode d’intimidation de Bush (menaces militaires/sanctions/dialogue).

L’article affirme qu’un groupe d’ex-diplomates américains très attachés à l’esprit de dialogue de l’ONU a rencontré régulièrement depuis 5 ans différents émissaires iraniens pour trouver un terrain d’entente commun. Selon le quotidien britannique, ces diplomates ont tenu pendant ces cinq années l’administration Bush au courant de leurs travaux !

Le quotidien britannique et ces diplomates laissent donc entendre que les mollahs seraient totalement ouverts à un dialogue constructif avec Washington ! Cette insinuation ne laisse aucune chance à la poursuite de la méthode Bush et de ses sanctions (qui semblent proches du but : imposer le deal qui de facto priverait Londres de ses réseaux en Iran).

On comprend mieux le démenti vigoureux de Washington qui se trouve face à un article qui cherche à anesthésier sa méthode efficace d’intimidation alors que Téhéran semble sur le point de céder face aux sanctions bancaires américaines qui ont étouffé son économie.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

| Mots Clefs | Auteurs & Textes : selon Reuters |

| Mots Clefs | Pays : Grande-Bretagne |

| Mots Clefs | Enjeux : Rétablir les rel. avec les USA & Négociations directes |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : USA |

| Mots Clefs | Décideurs : Bush |

| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions Ciblées en cours d’application |

[1Téhéran a commenté indirectement ces allégations via « un spécialiste de l’Iran, interrogé par lefigaro.fr » . Nous y consacrerons un commentaire demain.