Cependant, comme nous l’avons affirmé hier, ce revirement de la diplomatie russe a pour origine le mécontentement de Moscou vis-à-vis de son allié iranien. Téhéran s’apprête à renouer avec Washington un dialogue bilatéral (c’est-à-dire sans la présence russe). Hier, les russes avaient évoqué la possibilité de prendre des « mesures contre Téhéran » sans préciser lesquelles, mais ils évoquent à présent de nouvelles sanctions ciblées (onusiennes) !

Tout dépend de Téhéran. S’il cesse d’entreprendre une rencontre avec Washington, Moscou changera cyniquement d’avis pour décréter qu’elle apprécie le niveau de coopération entre l’Iran et l’AIEA et qu’il convient de résoudre le problème uniquement par la voie de la diplomatie. La Russie s’est déjà comportée de cette façon.

Par ailleurs, il est nécessaire de préciser que sa reconversion à l’utilité des sanctions est presque sans risque pour Téhéran car actuellement, certains alliés africains de Washington, la Libye et l’Afrique du Sud, se chargent avec son accord de la mission ingrate de retarder l’adoption d’une nouvelle résolution afin que le Conseil de Sécurité ne puisse pas jouer un rôle prépondérant dans la gestion de la crise nucléaire iranienne et que cette gestion reste purement américaine.

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