C’est la relance du mythe de la guerre des clans, de l’existence des modérés au sein du régime, un mythe que le régime veut entretenir pour renforcer l’impact médiatique des élections législatives qui seront tenues en mars 2008. Dans ce cadre, le régime présente Ahmadinejad comme un bouc émissaire pour recycler les soi-disant modérés et espérer inciter les iraniens à participer massivement aux élections, participation qui a valeur de plébiscite pour le régime et le système.

Cependant ce n’est qu’un show destiné aux médias étrangers, un show qui frise l’absurde. A la veille des déclarations de ce Rohani ; son soi-disant mentor Khamenei, le guide suprême, a qualifié de « grand succès » le programme nucléaire iranien et a salué « le rôle personnel du président (Mahmoud Ahmadinejad) et sa résistance qui sont très évidents dans le progrès sur le dossier nucléaire ».

Ghazi (ou Mister Manip) prend la direction de l’AFP et ses lecteurs pour des imbéciles en prétendant que les propos de Rohani sont la preuve d’un isolement d’Ahmadinejad et de son désaveu par Khamenei ou par Rafsandjani. Rohani a parlé avec l’accord du régime et dans le sens de ses attentes.

Ce Rohani est d’ailleurs un spécialiste de « propos décalés », mais qui correspondent à une attente du régime. Durant l’été 2005, il avait été à l’origine de « révélations sur les capacités nucléaires du régime ».

Dans des entretiens accordés au pricnipal quotidien iranien (Keyhan) puis à un quotidien britannique, deux fois de suite, le mollah Rohani avait affirmé que durant son mandat, il avait promis aux européens de geler les activités nucléaires iraniennes, mais sous sa direction les ingénieurs iraniens avaient compensé leurs retards et fait des progrès nécessaires dans les domaines de l’enrichissement de l’uranium et de fabrication d’eau lourde !

A l’époque, le centre de l’enrichissement de Natanz n’avait même pas démarré et par la suite, le régime a reconnu n’avoir jamais pu maîtriser la technique de fabrication d’eau lourde, mais les « fausses confidences » de Rohani (que nous avions naïvement publiées [1]) avaient alors renforcé l’aspect anxiogène du programme nucléaire iranien.

Rohani est un communicant qui transmet aux médias ce que veut le régime des mollahs :
une certaine reconnaissance de son savoir-faire nucléaire anxiogène, et…
une reconnaissance certaine du soi-disant mythe de l’existence des modérés au sein de sa démocratie islamique.

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