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Iran – AIEA : La France adopte un rôle d’intermédiaire
24.02.2008

Nous avions déjà remarqué que la France avait adopté une ligne médiane dans sa relation avec l’AIEA, cette tendance se confirme après la publication du dernier rapport d’El Baradei.



Un communiqué du ministère des Affaires étrangères et européennes remercie le « Directeur général de l’AIEA et ses équipes pour ce nouveau rapport qui témoigne des efforts de l’Agence pour faire la lumière sur les activités nucléaires passées et présentes de l’Iran ». Le communiqué affirme également : « Le rapport montre que l’Iran, sous la pression de la communauté internationale, a apporté de nouveaux éléments de réponse aux questions de l’AIEA. Mais des incertitudes importantes demeurent, en particulier sur des activités « pouvant avoir une dimension nucléaire militaire », que l’Agence qualifie à juste titre de « sujet de sérieuses préoccupations ». Après avoir rappelé d’autres éléments retenus par le rapport comme la mise ne œuvre d’une nouvelle génération de centrifugeuses, le communiqué appelle l’Iran à se mettre « en conformité avec toutes les demandes de la communauté internationale, formulées par le Conseil des gouverneurs de l’AIEA et par le Conseil de Sécurité des Nations Unies » afin de rétablir « la confiance dans la finalité exclusivement pacifique de son programme nucléaire ».

Mises à part les conclusions de rigueur, la France cautionne la méthode utilisée par El Baradei, bien qu’elle ne soit fondée sur aucune inspection, mais uniquement sur des affirmations fournies et des rumeurs répandues par les mollahs eux-mêmes. Ce soutien à l’AIEA (qui est également un soutien à El Baradei) est l’élément central de ce communiqué. Peu avant la publication de ce dernier rapport, El Baradei avait rencontré à Paris le président Sarkozy qui lui avait tenu exactement le même discours.

Ce soutien français à El Baradei peut paraître illogique car ce dernier souhaite que le dossier nucléaire iranien soit retiré du Conseil de Sécurité et confié à l’AIEA et que l’Iran ne soit plus sanctionné. Or, d’un point de vue objectif, cette demande n’affaiblit pas la position américaine mais le rôle du Conseil de Sécurité. Par le plus grand des hasards, les Etats-Unis ne souhaitent pas que le Conseil de Sécurité puisse jouer le rôle central dans cette crise. Les américains souhaitent que ce rôle soit joué par eux-mêmes. Cependant, ils ont besoin de la caution de l’ONU pour légitimer ce rôle. Le soutien français à El Baradei est un soutien atlantiste car El Baradei peut freiner l’action de la communauté internationale, mais en aucun cas l’action américaine.

De plus ce positionnement permet à la France de se tenir à la disponibilité comme un intermédiaire entre l’Iran et les Etats-Unis pour faciliter leurs rencontres et leur entente. Cette décision très compréhensible de la France est censée préserver les intérêts français en cas d’une entente afin que les entreprises françaises présentes en Iran ne soient éclipsées par des concurrentes américaines. Bien que compréhensible, ce positionnement reste peu habile et peu ambitieux car il n’assigne à la France qu’un rôle d’intermédiaire.

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Pour en savoir + sur la diplomatie française :
- Iran : Pourquoi Kouchner veut un dialogue avec Téhéran
- (18 FÉVRIER 2008)

Pour en savoir + sur le dernier Rapport d’El Baradei :
- Iran : Le dernier rapport de l’AIEA, comme un jeu de mécano
- (23 FÉVRIER 2008)

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : France |

| Mots Clefs | Nucléaire 2 : AIEA : inspections, actions et rapports |