L’auteur du rapport est un certain Dick Marty, ancien procureur en Suisse, qui s’est fait connaître en publiant un rapport sur les prisons secrètes de la CIA en Europe. Selon Marty, actuellement il est « presque impossible dans la pratique de se faire retirer d’une liste noire », mais combattre le terrorisme ne doit pas être synonyme d’injustice car le sentiment d’injustice nourrit des comportements terroristes.

Avec ce discours, Marty a réussi à faire adopter une résolution par l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe qui invite le Conseil de sécurité et le Conseil de l’Union européenne à respecter les règles du droit dans l’établissement des « listes noires » de personnes ou d’organisations soupçonnées d’activités terroristes.

Pour étayer ses points de vue, Marty a pris comme unique exemple le cas peu banal des Moudjahiddines du peuple et il a consacré de larges parties de son rapport aux efforts déployés par ce groupe (OMPI) pour être retiré de la liste noire européenne. En conclusion, Marty n’hésite pas à déclarer qu’en refusant de les retirer de cette liste : « Le Conseil (de l’Europe) bafoue les principes de l’Etat de droit » !

C’est à se demander si le rapport n’aurait pas été écrit sur mesure pour l’OMPI dont Marty dresse un portrait très flatteur et très faux où sont absents des détails encombrants comme leur idéologie islamo-marxiste, leur militarisme pro-Saddam, et surtout leur participation à la révolution islamique et à ses pelotons d’exécution.

Certes, cette résolution n’a pas une portée extraordinaire puisqu’elle se contente de faire uniquement un certain nombre des recommandations, mais l’affaire est intéressante car on y trouve mêlé un champion d’anti-américanisme au service d’un mouvement soutenu par les américains !

En revanche, l’enjeu est de taille pour les Moudjahiddines du peuple : l’inscription d’un nom sur une liste noire de l’UE ou de l’ONU entraîne le gel des ressources économiques. L’inscrit a uniquement le droit d’avoir un compte bancaire pour disposer d’un strict minimum pour vivre. Cependant malgré le gel de leurs avoirs, les Moudjahiddines ont continué d’avoir des réserves secrètes : en 2003, la police française a saisi dans leurs locaux français plusieurs millions d’euros en liquidité, qui ne pouvaient visiblement pas être le fruit d’une épargne assidue de quelques mois, mais l’ex- proc Marty préfère ne pas voir ce genre de preuves. C’est le cas de tous les membres du lobby pro-Moudjahiddines.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG