Il y a également une grosse confusion sur les quantités : dans une première annonce, les mollahs avaient prétendu que l’accord portait sur la livraison de 42 millions de mètres cubes de gaz iranien à l’Europe !

Or, selon Nozari, le ministre iranien de pétrole qui s’est confié au Tehran Times, il s’agirait en fait d’une livraison quotidienne de 42 millions de mètres cubes vers l’Europe.

De plus, selon Shana Telex (site d’information de la compagnie pétrolière iranienne), pour environ 30 millions d’euros, Edison a obtenu un droit d’exploration pour une période de quatre ans !

Selon Umberto Quadrino, le directeur exécutif d’Edison, après une phase d’exploration qui ne devrait pas dépasser les 6 mois, « Edison entrera directement dans la phase de développement » avec cette capacité de 42 millions de mètres cubes. Toujours selon Quadrino, dès la deuxième année d’exploitation, Edison pourrait extraire 128 millions de mètres cubes de gaz par jour. Au total, Edison mettra la main sur environ 148 milliards de mètres cubes de gaz iranien !

Ce genre d’accord qui a été signé avec Edison s’appelle un contrat Buy-back : pour un montant fixe, l’exploitant peut extraire le volume de son choix. Le baril ou le gaz buy-back coûte peu cher, c’est la technique trouvée par les mollahs pour s’assurer la présence des investisseurs étrangers en Iran. Les entreprises étrangères investissant plus de 20 millions de dollars dans le secteur pétrolier iranien risquent de se voir fermer le marché américain. Pour contrer cette mesure, Téhéran a décidé de diminuer ses tarifs buy-back, mais souhaite néanmoins afficher des hauts revenus pétroliers d’où l’annonce d’un accord de 107 millions d’euros malgré l’acceptation d’un accord d’environ 30 millions d’euros.

Il y a une semaine, le prix buy-back du gaz iranien vendu à la malaisienne SKS était à 6 dollars les mille mètres cubes alors que le prix du marché est actuellement de 130 dollars les mille mètres cubes.

En ce qui concerne le bloc de Dayyer, on touche le fond :
 Edison a acheté 148 milliards de mètres cubes de gaz pour environ 30 millions d’euros, soit moins de 0,5 dollar les mille mètres cubes de gaz ! Même si ce gisement ne produisait que 10% du volume estimé par Edison, l’Iran serait encore perdant.

En tout, les mollahs espèrent « commercialiser » ainsi 17 gisements iraniens. En février 2007, ils ont tenu un séminaire sur les capacités gazières iraniennes à Vienne et ont exposé les différents gisements iraniens : Ilam, Danan, Fassa, Bandar Abbas, Ghoutchan, Kalat, Kavir, Raz, Maraveh, Tappeh, Moghan, Naft-shahr, Alvand (off-shore), Dayyer (off-shore), Laleh (off-shore), Ferdowsi (off-shore) et Taban (off-shore). Cette offre a enthousiasmé les compagnies conviées à ce séminaire. Tels des vautours, ces compagnies attendent leur tour pour obtenir des contrats buy-back à moins de 1 dollar les mille mètres cubes de gaz. D’ici fin 2008, les mollahs espèrent commercialiser les blocs Danan et Laleh.

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