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Iran - Italie : Téhéran cherche de nouveaux partenaires gaziers
24.12.2007

Nozari, le ministre iranien du pétrole a annoncé que le régime des mollahs et le groupe italien d’électricité et de gaz Edison étaient sur le point de signer un accord sur la livraison de 42 millions de mètres cubes de gaz iranien à l’Europe. Interrogé sur la manière dont le gaz rejoindrait l’Italie, le ministre a indiqué qu’il serait acheminé par un gazoduc traversant la Turquie, puis la Grèce ou l’Albanie.



Cette annonce intervient au moment où les mollahs ont comme chaque année coupé l’approvisionnement en gaz des régions les plus froides de l’Iran à commencer par les villes de Sardasht et Kermanshah, situées dans l’ouest iranien. Le régime a également annoncé sa décision de rationner la consommation de gaz. Mais la vente à l’étranger et l’approvisionnement interne sont deux sujets séparés et l’étranger prime sur l’intérieur.

En fait, il ne s’agit pas seulement d’exportation ou de vente, mais d’investissements étrangers dans un domaine qui subit de plein fouet les sanctions bancaires américaines. L’Iran ne vend pas de gaz, mais des concessions pour l’exploitation des gisements (avec des contrats de type buy-back). Récemment, la Chine a bravé les interdictions américaines et a signé un contrat de ce genre pour l’exploitation d’un champ pétrolier. Il est primordial pour les mollahs de trouver d’autres partenaires qui braveraient les interdictions américaines pour provoquer un effet boule-de-neige et briser l’isolement économique du pays.

Cependant, il faut préciser qu’actuellement Téhéran doit fournir 10 milliards de mètres cubes de gaz à la Turquie chaque année, mais il plafonne à 3 milliards de mètres cubes. De plus l’an dernier il avait dû faire face à des difficultés pour assurer la livraison de cette petite quantité. La Russie était alors subvenue aux besoins turcs.

Mais Téhéran a trop besoin de devises pour penser à ses capacités réelles ! En mai 2006, Mehdi Bazargan, directeur du Centre iranien d’Etude et de Développement Pétrolier, avait annoncé que le pays aurait besoin en 2007 d’au moins 7 milliards de dollars d’investissement étrangers pour développer ses gisements pétroliers et gaziers. En décembre 2006, il avait revu ses prétentions à la baisse et ne cherchait plus que 4 milliards pour 2007, et finalement en février 2007, l’actuel ministre du pétrole Nozari affirmait que le pays se contenterait de 500 millions d’Euros d’investissement pour l’année en cours. Les mollahs sont réellement aux abois…

De l’autre côté, les compagnies étrangères profitent de sa faiblesse pour signer des contrats à des prix incroyablement bas pour le jour où les sanctions américaines seront levées.

D’ici là, il y a d’autres problèmes à résoudre pour rendre ce projet viable : le plus important est la construction du gazoduc qui doit acheminer ce gaz et dans ce domaine, rien n’est acquis. La Russie s’oppose à ce genre de projet et menace la Turquie de ne plus lui fournir de gaz au cas où l’Iran serait incapable de l’approvisionner. Elle avait réagi de cette manière quand les suisses avaient signé un contrat pour la fourniture de 5,5 milliards de mètres cubes de gaz avec les mollahs.

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Pour en savoir + sur les affaires italiennes en Iran :
- Tous les contrats du groupe pétrolier ENI en Iran
- (16 novembre 2007)

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