Pour être tout à fait précis cinq petits navires iraniens (des vedettes) se sont approchées à environ 200 mètres de trois navires de guerre de la Marine américaine en les menaçant de les couler. L’une des petites embarcations iraniennes a envoyé un message : « Je vais vous attaquer, je vais vous faire exploser dans quelques minutes ». Selon le Pentagone, les trois bâtiments de guerre américains ont répliqué par « des avertissements », et « étaient prêts à prendre les mesures appropriées, conformément aux règles de combat », mais aucun tir n’a finalement été lancé.

Décodages chronologiques | L’incident a eu lieu samedi soir. Dans la journée du samedi, le guide suprême du régime avait promis d’humilier les américains. Dans notre analyse consacrée à ses propos nous avions affirmé que généralement ce genre de déclarations est accompagné d’annonces de manœuvres militaires et de mise en service de nouvelles armes extraordinaires. Cet incident qui a été qualifié de « sérieux » par le Pentagone est conforme à notre prévision. Il s’agissait de lier le geste à la parole. C’est un coup médiatique réussi. On comprend le choix de cette action furtive car la dernière manœuvre navale des mollahs a été un fiasco : le premier jour, un chasseur bombardier s’est écrasé dans la mer et son pilote a été tué. Cette fois les mollahs ont fait une action courte et dénuée de risque de fiasco.

En revanche s’il s’agissait d’une pure manœuvre de communication pour les mollahs, il en a été de même pour les américains. L’incident étant survenu samedi tard, George Bush aurait pu en parler dans son entretien à une radio israélienne le lendemain matin, mais il ne l’a pas fait. Les américains ont gardé la nouvelle au chaud pour la diffuser après la mise en garde de Bush contre le danger militaire des mollahs. C’est donc ce lundi que le Pentagone a informé la chaîne CNN. Aussitôt après la diffusion tardive de la nouvelle, la Maison-Blanche a fermement mis en garde l’Iran !

Les deux parties se livrent à une joute de communiqués pour montrer leur intransigeance mutuelle. Cependant des deux côtés, américains et mollahs ont relativisé le danger de cet incident. Sean McCormack, le porte-parole du département d’Etat, et son homologue iranien Mohammad Ali Hosseini ont minimisé la portée de l’incident en rappelant que ce genre d’incident était fréquent et sans gravité.

En revanche, McCormack aurait pu expliquer que la marine iranienne est sans doute l’une des plus mal équipées au monde depuis l’avènement du régime des mollahs et que des petites vedettes ou zodiacs sont incapables de couler des navires de guerres.

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