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Iran : Shirin Ebadi a encore oublié de parler des femmes !</HTML>
27.11.2007

Alors que nous remettons en cause régulièrement le bilan de Shirin Ebadi, cette dernière a encore pris la parole pour dénoncer les violations des droits de l’homme, mais non pas en dénonçant la peine de mort ou la pédophilie dépénalisée, mais pour faire de la publicité pour des faux opposants qui critiquent uniquement Ahmadinejad et épargnent le reste du régime des mollahs.



Les mollahs ont trouvé le bon filon : Ahmadinejad se charge de tous les excès, et alors que constitutionnellement il n’est qu’un exécutant, des faux opposants le critiquent puis le régime fait semblant de les enfermer. Ils sont emprisonnés dans des « cellules individuelles ». C’est pourquoi personne ne les voit dans les prisons iraniennes ! C’est alors qu’interviennent des personnes comme Shirin Ebadi pour critiquer l’exécutant Ahmadinejad sans parler des décideurs comme Rafsandjani. Un enchaînement de mises en scène aboutit à une intervention qui se veut une preuve flagrante de la soi-disant réformabilité du régime, ce même régime qui lapide les femmes et leur accorde des droits dignes d’une esclave.

Comme nous le répétons, ces simulateurs réagissent sur ordre et non parce qu’ils ont une grille de lecture anti-totalitaire. Ainsi Ebadi a dénoncé aujourd’hui les violations des droits de l’homme contre « ceux qui avaient critiqué Ahmadinejad », mais elle a oublié que le 25 novembre est la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, et elle n’a pas eu un seul mot pour condamner les lois misogynes des mollahs qui violent quotidiennement les droits les plus élémentaires de chaque iranienne. Ces lois ne datent non pas d’Ahmadinejad mais de Khomeiny.

Mais, il ne faut pas s’y tromper, Ebadi est une employée du régime et à ce titre, elle n’est pas autorisée à critiquer Khomeiny, le fondateur du régime, ou toute loi qui se trouve dans les fondations du régime comme c’est le cas des lois misogynes inscrites dans l’introduction de la constitution de la république islamique d’Iran. Ebadi a pour mission d’être une preuve de réformabilité du régime et non la dénonciatrice de ses défauts fondamentaux.

Sous la présidence de Khatami, alors que le nombre des lapidations a été bien plus élevé qu’aujourd’hui sous Ahmadinejad, personne ne connaissait Ebadi car elle n’avait rien fait ou écrit sur le sujet ou encore sur les mêmes pratiques chez les Talibans dans l’Afghanistan voisin.

Ebadi existe depuis son Prix Nobel, Prix qui lui a été attribué pour aider les mollahs à prouver que leur régime est réformable et fréquentable. Le Prix Nobel d’Ebadi fut un diplôme européen de fréquentabilité pour faciliter le business avec les mollahs. Mais le problème ne se résume pas aux besoins des européens de protéger leurs intérêts en Iran. Ce sont les mollahs qui ont proposé le nom d’Ebadi pour le Nobel de la Paix et leur objectif n’était pas de séduire l’Europe, mais les Etats-Unis.

Explications | Sur un plan pragmatique, aujourd’hui, Ebadi a critiqué le gouvernement d’Ahmadinejad d’avoir accentué (au cours des derniers mois) sa répression contre les étudiants, enseignants et syndicalistes. Il y a là une manipulation d’infos : il s’agit des faux opposants fabriqués à Téhéran et promus à Washington. Mais au cours des derniers mois, le régime a durement réprimé des ouvriers des sucreries de Haft Tappeh, mais personne ne s’intéresse à ceux-là, ni Ebadi, ni l’ONU, ni les américains.

Les personnes persécutées dont parlent Shirin Ebadi appartiennent à une catégorie spéciale !

Le régime des mollahs veut arriver à une entente avec les américains et pour cela, il a besoin de montrer patte blanche dans les médias et de prouver sa réformabilité et l’existence d’un bouillonnement démocratique islamique au sein du régime. Dans ce contexte, Ahmadinejad fait merveille.

Ce projet convient également aux américains. Washington chouchoute ces faux opposants pour prendre au mot les mollahs et, au nom d’un élargissement des réformes, infiltrer ses propres pions (les Chalabis iraniens) sur l’échiquier politique des mollahs.

C’est ainsi que Washington apporte de l’eau au moulin du projet des réformes des mollahs, accuse Ahmadinejad au lieu d’accabler tout le régime… Et ainsi de suite. Washington évite également d’accuser les mollahs d’avoir dépénalisé la pédophilie, car ce genre d’accusation n’est pas la preuve de la réformabilité d’un régime et encore moins un encouragement à chercher une entente. Les faux opposants sont utiles à Téhéran et à Washington, même s’il n’y a pas un projet commun d’entente mais deux projets distincts avec deux objectifs différents.

Détournement | Cependant, malgré les efforts de Washington pour ne pas accuser les mollahs de crimes qui les rendraient infréquentables, il y a des imprévus. Pour mettre la pression aux mollahs, le 22 novembre, les alliés des Etats-Unis ont adopté une résolution à l’ONU qui évoquait le recours du régime à la torture et aux peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants comme la flagellation et l’amputation. La résolution évoquait également des discriminations croissantes à l’encontre des personnes appartenant à des minorités religieuses, ethniques, linguistiques et autres .

À la publication de cette nouvelle, Ebadi aurait dû réagir immédiatement si elle avait été un authentique défenseur des droits de l’homme. Mais elle n’est qu’un agent pour faciliter la réconciliation entre les mollahs et américains. Au cours de son intervention d’aujourd’hui, elle a tardivement effleuré cette résolution non pas pour la saluer mais pour la faire dévier de son objectif : Shirin Ebadi a cité le cas de Bahaïs et elle a encore accusé Ahmadinejad afin d’épargner le reste du régime. Ce sont là des calculs machiavéliques, qui ne sont d’aucun secours pour les iraniens, surtout les femmes iraniennes que tout le monde oublie à Téhéran comme à Washington.

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